Benjamin Griveaux et "l'esprit munichois" de l'opposition. Les "gilets jaunes" la peste brune ?

Après avoir déclaré la veille de l'acte 8 que le mouvement des "gilets jaunes" « est devenu le fait d’agitateurs qui veulent l’insurrection et, au fond, renverser le gouvernement », Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a haussé le ton en déclarant que l'opposition face aux "gilets jaunes" avait un "esprit munichois" reprochant en filigrane à Mélenchon, entre autres, d'être resté silencieux après l'attaque de son ministère le 5.01.19.

"Aucun patron d'aucun parti d'opposition n'a eu de réaction suite à l'intrusion dans mon ministère, suite aux violences dans la mairie de Rennes, dans les préfectures", a-t-il déclaré sur France Inter. "C'est une capitulation morale et intellectuelle d'une grande partie des opposants politiques". "Ils ont l'esprit munichois, ils sont en train d'essayer de récupérer politiquement et d'instrumentaliser politiquement la colère des gens, et ceux-là, je crois, ont quitté le champ républicain", a-t-il ajouté.

Que l'opposition essaye d'instrumentaliser et récupérer le mouvement des "Gilets jaunes", nul ne peut lui concéder mais de déclarer qu'elle a un "esprit munichois" c'est de comparer implicitement les "gilets jaunes" aux nazis.
 

Selon Wikipedia, "Les accords de Munich furent signés entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini (qui s'était commis en intermédiaire) à l'issue de la conférence de Munich, tenue du 29 au 30 septembre 1938. Le président tchécoslovaque, Edvard Beneš, et le secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, Joseph Staline, ne furent pas invités.  Ces accords avaient pour but de régler la crise des Sudètes mais, indirectement, ils scellent la mort de la Tchécoslovaquie en tant qu'État indépendant, en permettant à Hitler d'annexer les régions tchécoslovaques peuplées d'Allemands. Les accords de Munich sont considérés comme ayant mis un terme à la première République tchécoslovaque, la « seconde République » ne vivant ensuite que quelques mois avant son démembrement."

Que veut dire Griveaux ? Que céder ou soutenir les "gilets jaunes" c'est collaborer avec des destructeurs en puissance de La République et avec la peste brune ? L'homme n'y va pas de main morte. Certains disent qu'il est encore sous le coup du choc de l'effraction de la porte de son ministère par des casseurs excités au sein des "gilets jaunes". Mais ce n'est pas la première fois qu'il fait référence à la période nazie au risque même de se tromper.

Souvenez-vous, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux avait fait une gigantesque bourde en faisant encore référence à la période nazie ou de Vichy. Il avait voulu expliquer la volonté d'Emmanuel Macron d'envoyer des ministres sur le terrain avec leurs directeurs d'administration centrale, opposant "pays légal" et "pays réel", en faisant référence aux propos de l'historien et résistant Marc Bloch (arrêté, torturé, puis exécuté par la Gestapo le 16 juin 1944) : "C'est le pays légal qui rencontre le pays réel, pour reprendre les propos de Marc Bloch il y a bien longtemps", a lancé jeudi 15 novembre matin sur France Inter le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Sauf qu'en fait les propos prêtés à Marc Bloch par Benjamin Griveaux appartenaient et furent théorisés par Charles Maurras, écrivain d'extrême-droite, qui a fondé l'action française se revendiquant antisémite, antiprotestant, antimaçonnique et xénophobe.

Les propos du porte-parole du gouvernement se montrent de plus en plus clivants, véhéments et sans nuances en diabolisant le mouvement des "gilets jaunes". Ils apparaissent comme un appel à la confrontation. Au point où l'on est, c'est l'impasse totale entre le "gouvernement et les "gilets jaunes" où chacuns semblent se radicaliser dans des positions retranchées difficilement accessible à la raison. On se demande ce qui va se passer pour l'acte 9 prévu samedi.

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