Yémen : Un accord vague négocié par l'ONU "entrave la paix ", a déclaré un groupe d'entraide (TeleSur)

Yémen : Un accord vague négocié par l'ONU "entrave la paix ", a déclaré un groupe d'entraide
Article originel : Yemen: Vague UN-brokered Deal 'Unravels' Peace, Says Aid Group
TeleSur, 8.01.19

Un organisme d'aide a déclaré que l'accord négocié par l'ONU entre les rebelles et le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite manque de clarté, d'où des désaccords croissants entre les deux groupes.

Selon l'agence d'aide britannique, Oxfam, l'accord de paix négocié par les Nations Unies dans la ville portuaire de Hodeida, au Yémen, est déjà en train de s'effriter en raison de l'imprécision du texte.

Un problème majeur de l'accord de paix, a déclaré Oxfam, est que le texte ne précise pas la manière dont les forces rebelles Houthies doivent quitter la ville.

"Il y a un problème avec l'accord proprement dit, qui est en fait assez vague ", a déclaré à Al Jazeera Dina el-Mamoun, responsable des politiques et du plaidoyer du groupe humanitaire dans la capitale du Yémen, Sanaa.

"L'ONU aurait dû clarifier ces questions fondamentales qui sont au cœur de l'accord : qui doit remettre quoi et à qui."

Selon l'accord, les Houthis devraient céder le contrôle des ports de Hodeida, Saleef et Ras Isa aux "forces de sécurité locales conformément à la loi yéménite".

Mais des désaccords sur le sens du texte ont surgi. Le gouvernement saoudien a déclaré que le contrôle des ports devrait être entre les mains des responsables qui géraient l'installation avant le début de la guerre en 2014.

Cependant, les Houthis ont déclaré que le texte désigne les fonctionnaires actuels qui sont leurs alliés.  

"Comment l'ONU peut-elle s'attendre à ce qu'un accord vague se traduise, en réalité, par ce qui est prévu, sans que cela ne soit clair ? demanda Mamoun. "Un accord qui nous mène à un état de confusion sur ce qui a été convenu n'est pas ce dont nous avions besoin."

Le porte-parole de l'ONU Farhan Haq n'a pas répondu directement aux critiques d'Oxfam mais a confirmé que les deux parties n'étaient pas d'accord malgré une " reconnaissance collective de l'urgence " de mettre fin aux hostilités.

"Malgré le consentement des deux parties à l'Accord de Stockholm, il y a toujours un manque d'interprétation commune de la mise en œuvre et de la séquence de l'accord de Hoeaida", a déclaré Haq à Al Jazeera.

"Cela est bien sûr dû au manque de confiance entre les parties et à leur appréhension à faire des concessions opérationnelles, en dehors d'une solution politique globale au conflit au Yémen.

Conformément à l'Accord de Stockholm, les deux parties sont tenues d'ouvrir des couloirs humanitaires pour permettre le transport des ressources nécessaires afin d'éviter une famine provoquée par le conflit en coupant les lignes d'approvisionnement de la ville portuaire par laquelle transitent 70 % des importations du Yémen.

Le corridor principal en question relie également la ville portuaire de Hodeida à la capitale de Sanaa, détenue par les Houthis.

Le chef de l'équipe de surveillance des Nations Unies, le général à la retraite Patrick Cammaert, a exprimé sa déception aux rebelles Houthi. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réitéré cette position.

La guerre au Yémen a commencé en 2015 lorsque l'Arabie saoudite et 12 de ses alliés régionaux ont formé une coalition pour rétablir le gouvernement pro-saudien au pouvoir après que le mouvement Houthi eut pris le contrôle de la capitale Sanaa. L'Arabie saoudite et ses alliés, qui ont reçu un soutien logistique et des services de renseignement pour leur intervention au Yémen, ont été accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour avoir délibérément pris pour cible des civils ainsi qu'en raison des allégations de torture.

Traduction SLT

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