Vers la fin du mois de janvier 2019, les autorités russes ont déclaré avoir reçu plusieurs menaces à la bombe envoyées par courrier électronique. Cette situation a conduit plusieurs écoles et institutions gouvernementales à suspendre leurs activités.
En conséquence de quoi l’agence fédérale a ordonné le blocage de plusieurs adresses Internet, incluant deux serveurs ProtonMail utilisés dans la distribution de courrier.
Selon la déclaration du chef de l’entreprise ProtonMail, 26 adresses Internet ont été touchées par ce blocage, incluant plusieurs serveurs utilisés pour brouiller la connexion des internautes utilisant le réseau anonyme Tor.
De plus, l’agence fédérale a ordonné aux fournisseurs d’accès Internet d’appliquer immédiatement ce blocage. Pour ce faire, les fournisseurs ont utilisé la technique BGP Blackholing qui permet aux routeurs Internet de supprimer tout simplement le trafic Internet.
Un blocage particulièrement sournois, selon le DG de ProtonMail
Selon ProtonMail, ce blocage a eu pour effet d’empêcher les utilisateurs d’envoyer et de recevoir des courriers électroniques. Le directeur général de ProtonMail, Andy Yen, a déclaré à TechCrunch que ce blocage était « particulièrement sournois » en ce qu’il empêche les serveurs de messagerie ProtonMail d’entrer en contact avec les autres serveurs de messagerie russes. En d’autres termes, un utilisateur russe ne peut plus envoyer de courrier électronique via ProtonMail. Par contre, il ne rencontrera aucun problème de ce type avec les autres serveurs de messagerie.
Selon Yen, ce blocage massif de ProtonMail nuit aux citoyens russes qui souhaitent garantir la sécurité de leur connexion. Ce PDG qualifie ainsi cette décision de l’agence de sécurité fédérale de « médiocre ».
Il faut rappeler que d’une manière générale, le gouvernement russe déploie des efforts pour restreindre l’accès des citoyens russes à Internet.
Facebook et Twitter risquent de subir le même sort que LinkedIn
Bien que le Kremlin affirme qu’il s’agit là d’une mesure de sécurité nationale contre les risques de cyberattaque, des Russes ont manifesté le dimanche 10 mars 2019 contre ce qu’ils désignent comme des tentatives de répression et d’étouffement de la liberté d’expression menées par le gouvernement russe.
En tout cas, la Russie ne semble pas vouloir changer son fusil d’épaule de sitôt, particulièrement en ce qui concerne les entreprises technologiques.
Elle leur ordonne d’ailleurs, via une loi ratifiée en 2014, de stocker localement les données des utilisateurs russes sous peine de subir une interdiction nationale. Joignant la parole à l’acte, la Russie a interdit LinkedIn sur son territoire en 2016 et en février 2019, le gouvernement russe a averti Facebook et Twitter qu’ils pourraient bien être ses prochaines cibles.
Source : Fred Zone, Andy, 13-03-2019
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