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Joe Biden est Hillary Clinton 2.0 – Les démocrates seraient fous de le désigner (The Intercept)

par Mehdi Hasan 26 Avril 2019, 10:20 Biden Démocrates Elections USA Hillary Clinton

L’ancien vice-président Joe Biden salue après avoir pris la parole devant l’Association internationale des pompiers au Hyatt Regency du Capitole à Washington, le mardi 12 mars 2019, alors que les attentes grandissantes l’incitent à annoncer bientôt sa candidature à la présidence. (AP Photo/Andrew Harnik) L’ancien vice-président Joe Biden salue après avoir pris la parole devant l’Association internationale des pompiers à Capitol Hill, à Washington, D.C., le 12 mars 2019. Photo : Andrew Harnik/AP

L’ancien vice-président Joe Biden salue après avoir pris la parole devant l’Association internationale des pompiers au Hyatt Regency du Capitole à Washington, le mardi 12 mars 2019, alors que les attentes grandissantes l’incitent à annoncer bientôt sa candidature à la présidence. (AP Photo/Andrew Harnik) L’ancien vice-président Joe Biden salue après avoir pris la parole devant l’Association internationale des pompiers à Capitol Hill, à Washington, D.C., le 12 mars 2019. Photo : Andrew Harnik/AP

Einstein n’a-t-il pas dit « la définition de la démence, c’est faire la même chose encore et encore, mais attendre des résultats différents. »

Les démocrates sont-ils devenus fous ? Ont-ils vraiment l’intention de présenter le même type de candidat contre Donald Trump en 2020 qu’en 2016 ? Le parti est-il déterminé à proposer Hillary 2.0 ?

Comment décrire autrement Joe Biden, l’ancien vice-président et ex-sénateur du Delaware, qui est en tête dans les sondages et a laissé entendre qu’il révélerait s’il se présente à la présidence dans « quelques semaines » et pourrait choisir un colistier dès le début du processus ?

Oubliez un instant son côté « oncle col bleu au fond du bar ». Ignorez aussi sa récente et ridicule prétention d’avoir le « bilan le plus progressiste de tous les candidats à la présidence ». Considérez plutôt le nombre de similitudes qu’il semble avoir avec la candidate démocrate vaincue à l’élection présidentielle de 2016.

Un partisan de la guerre en Irak ? Vérifiez. Clinton a été cloué au pilori par la gauche et la droite pour être un faucon fou furieux ; son vote en faveur de l’invasion de l’Irak a hanté ses campagnes de 2008 et 2016. En fait, une étude menée par deux universitaires en 2017 a révélé une « relation significative et pertinente entre le taux de sacrifice militaire d’une communauté et son soutien à Trump » et a suggéré que si la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin « avaient subi un taux de pertes encore légèrement inférieur », elles pourraient « avoir envoyé Hillary Clinton à la Maison blanche ».

Soyons clairs : s’il se présente, Biden sera le seul candidat – sur un total de 20 démocrates en lice pour la nomination – à avoir voté pour la guerre en Irak. En tant que président influent de la Commission sénatoriale des affaires étrangères dans la période précédant l’invasion, M. Biden a (à tort) affirmé que les États-Unis n’avaient « pas d’autre choix que d’éliminer la menace » de Saddam Hussein. Un ancien inspecteur en désarmement de l’ONU a même accusé le sénateur de l’époque d’avoir organisé une audience « bidon » qui a servi de « couverture politique à une attaque militaire massive contre l’Irak ».

Un ami de Wall Street ? Vérifiez. Clinton avait un problème avec Goldman Sachs ; Biden a un problème avec MBNA. Basé dans son État natal du Delaware, le géant des cartes de crédit MBNA était son plus gros donateur lorsqu’il a siégé au Sénat. En 2005, M. Biden a pesé de tout son poids en faveur d’un projet de loi sur la faillite, signé par le président George W. Bush, qui protégeait honteusement les sociétés émettrices de cartes de crédit au détriment des emprunteurs.

National Review a plus tard surnommé Biden « le sénateur de MBNA ». Le fils du sénateur de l’époque, Hunter, est même allé travailler pour l’entreprise pendant que son père faisait adopter le projet de loi sur la faillite. Il y a un mot pour ça, non ? Trumpien.

Comme en 2016, le sénateur Bernie Sanders s’attaquera de nouveau aux banques d’ici à 2020 ; comme en 2016, son chef de file les défendra. « J’aime Bernie, mais je ne suis pas Bernie Sanders », a confirmé M. Biden dans un discours prononcé en mai 2018. « Je ne pense pas que 500 milliardaires soient la raison pour laquelle on a des ennuis. Les gens au sommet ne sont pas des méchants. »

Champion de l’incarcération de masse ? Vérifiez. Mme Clinton a été critiquée pour avoir appuyé le projet de loi de 1994 sur la criminalité, qui a contribué à accroître la population carcérale américaine, à introduire de nouveaux crimes passibles de la peine de mort au niveau fédéral et à aggraver considérablement les disparités raciales dans le système de justice pénale. Et Biden ? C’est lui qui a écrit ce putain de truc !

Vous vous rappelez comment la défense répugnante du projet de loi de 1994 par Clinton est revenu la mordre en 2016 ? « Ce ne sont plus seulement des bandes d’enfants », dit-elle. « Ce sont souvent des enfants qu’on appelle des “super-prédateurs”. … Nous devons les mettre au pas. »

Vous ne pensez pas que la rhétorique « sévère avec les criminels » de Biden, qui dure depuis des décennies, l’atteindra également ? Surtout avec les électeurs des minorités ? « L’un de mes objectifs, très franchement, est d’enfermer Willie Horton en prison », a-t-il déclaré en 1990, en tant que président du Comité judiciaire du Sénat.

« Je me fiche de savoir pourquoi quelqu’un est un malfaiteur dans la société », a dit M. Biden en 1993, alors qu’il se moquait des « démocrates cinglés » qui essayaient de comprendre les causes du crime. « Je me fiche de savoir pourquoi quelqu’un est antisocial. Je me fiche de savoir pourquoi ils sont devenus sociopathes. Nous avons l’obligation de les isoler du reste de la société. »

« Ma plus grande réalisation est le projet de loi de 1994 sur la criminalité », a-t-il déclaré à la National Sheriffs’ Association en 2007.

Des millions d’électeurs noirs ont refusé de voter pour Clinton en 2016. Pourquoi ne feraient-ils pas la même chose en réponse à une candidature de M. Biden en 2020 ?

Sympathie pour l’establishment ? Vérifiez. Les Clinton sont arrivés à Washington en 1993, puis ont passé huit ans au Sénat et quatre ans dans le cabinet de Barack Obama. M. Biden est arrivé à D.C. en 1973 ; il a passé 36 ans au Sénat et huit ans dans le cabinet d’Obama.

Lorsque Trump tentera de se présenter à nouveau en tant qu’outsider anti-establishment en 2020, quelle sera la réponse de Biden ? Et les démocrates de la base se rallieront-ils à un candidat qui s’est lié d’amitié avec Strom Thurmond, ségrégationniste notoire, et dont les alliés arguent du fait que c’est ” un type qui s’entend bien avec Mitch McConnell et d’autres républicains ” ? C’est censé être un argument de vente ?

Une tendance gaffeur ? Vérifiez. Vous pensez que la réplique « déplorable » [désignant les électeurs de Trump, NdT] de Clinton était mauvaise ? Vous avez grimacé devant « Pokemon Go aux urnes » ? L’ancien vice-président a une longue liste de « Bidenismes » atroces. Vous vous souvenez quand il a demandé à un sénateur d’État en fauteuil roulant de « se lever… pour qu’ils vous voient » ? Ou quand il a dit à un public majoritairement afro-américain que Mitt Romney allait « vous remettre des chaînes à tous » ? Ou quand il a dit : « On ne peut pas aller à un 7-Eleven ou à un Dunkin’ Donuts sans avoir un léger accent indien » ? Je pourrais continuer. Et ainsi de suite. Et ainsi de suite. (Et ne me lancez même pas sur les vidéos « Creepy Joe Biden » [le flippant Joe Biden, NdT]…)

Pourquoi désigner un candidat à la présidence qui fera paraître Trump… quel est le mot… normal ?

Un perdant ? Vérifiez. Mme Clinton a remporté l’investiture démocrate en 2016, lors de la deuxième tentative, après avoir été vaincue par Obama huit ans plus tôt. Pour Biden, il faudrait que ce soit la troisième fois. Ses partisans ne voudront peut-être pas que vous vous en souveniez, mais il s’est déjà présenté deux fois à la présidence : en 1987, il a quitté la course primaire démocrate dans les trois mois suivant son annonce après avoir été accusé d’avoir plagié des parties de son discours. En 2008, il a abandonné après avoir terminé cinquième au caucus de l’Iowa, remportant moins de 1 % des voix.

Pourtant, il semble maintenant, que lui et ses partisans croient que ce perdant en série est le seul candidat démocrate capable de reconquérir les électeurs de la classe ouvrière blanche de Trump et de triompher à l’élection présidentielle de 2020 ?

Où sont les preuves tangibles de cette affirmation ridicule ? Pour commencer, un récent sondage a révélé que « tous les candidats démocrates potentiels à l’élection présidentielle de 2020 – annoncés et non annoncés – battraient le président Trump lors d’un face-à-face ». (Comme Biden lui-même l’a concédé à The Intercept en décembre, « Je pense que n’importe qui peut le battre. »)

Le plus grand problème, cependant, c’est qu’il n’y a pas, pour les démocrates en 2020, de question à laquelle Biden est la réponse. N’ont-ils vraiment tiré aucune leçon d’il y a trois ans ?

Source : The Intercept, Mehdi Hasan, 21-03-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.

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