Dans une interview avec GlobalGeoNews.com, intitulée "How CIA & allies helped jihadists in Syria" ("Comment la CIA et ses alliés ont aidé les djihadistes en Syrie"), le journaliste indépendant Maxime Chaix, spécialiste des opérations clandestines, du renseignement et de la politique étrangère étatsunienne revient sur la politique schizophrénique française en Syrie, en Libye, au Yémen et son soutien aux djihadistes d'al Qaïda (d'Al Nosra à l'Etat islamique). Il révèle entre autres comment les services secrets français et l'Etat français au plus haut niveau ont armé et soutenu indirectement (voir directement) les djihadistes d'Al Qaïda et de l'EI en Syrie et en Libye en s'appuyant sur de nombreux faits documentés comme l'affaire Lafarge en Syrie, l'armement français de l'ASL, anti-chambre des djihadistes radicaux, et le soutien des djihadistes en Libye puis du maréchal Haftar. L'auteur met cela sur le compte de la politique "sunnite" de Paris favorable à l'Arabie saoudite et au Qatar en raison de liens économiques liés au complexe militaro-industriel français avec ces pays mais occulte l'alignement français sur la politique israélienne en Libye, au Yémen et en Syrie. Ses informations ont été publiées dans son livre : "Guerre de l'ombre en Syrie. CIA, pétrodollars et Djihad" sorti le 14.03.2019. Des informations que nous avons également régulièrement publiées depuis 2013 sur ce blog (voir les vidéos et les références après l'article).
Extrait de l'interview :
...ER : Quel rôle la France a-t-elle joué dans ces milices djihadistes en Syrie ? A-t-elle appuyé sans ambiguïté les membres des Frères musulmans et d'Al-Qaïda ?
MC : L'opération Timber Sycamore est une opération clandestine, et ces campagnes ne sont pas la propriété de ceux qui les parrainent - du moins, pas typiquement. Dans le cas présent, cependant, l'opération est devenue d'une telle ampleur au fil du temps que les puissances occidentales ont dû communiquer quelque chose à son sujet, quoique de façon trompeuse. C'est-à-dire que le soutien aux groupes djihadistes a longtemps été décrit par les porte-parole des gouvernements occidentaux comme un "soutien non létal" aux rebelles dits "modérés", mais la réalité sur le terrain est que la "force rebelle modérée" qu'est l'Armée Syrienne Libre (ASL) a servi de réserve de combattants, armes et munitions à la nébuleuse djihadiste anti-Assad, dont les tacticiens et miliciens étaient beaucoup plus efficaces que l'ASL elle-même. Comme je l'explique dans mon livre, l'ASL a été dépendante des groupes djihadistes, en premier lieu du Front al-Nosra, et vice versa. D'autres factions de l'ASL ont été complètement mises hors d'action par les djihadistes, leurs arsenaux étant pillés par les milices islamistes, dont le Front islamique en décembre 2013. A tout le moins, il est clair que l'ASL, en tant que groupe désuni et complexe de groupes armés anti-Assad, a été soutenue par les puissances occidentales alors qu'elle combattait côte à côte avec les groupes djihadistes, y compris avec ce qui allait devenir Daesh, jusqu'en hiver 2013-2014. En janvier 2014, les premiers grands combats ont éclaté entre Daesh et d'autres groupes rebelles, dont le Front al-Nosra. Il faut souligner que, jusqu'à leur scission en avril 2013, le Front al-Nosra et celui qui a été ensuite appelé "État islamique", formaient une seule entité. Plus précisément, le fondateur d'al-Nosra a été envoyé en Syrie en août 2011 par le chef du futur Daesh, Abu Bakr al-Baghdadi, pour combattre les troupes d'Assad. Cependant, entre 2012 et 2014, il ne fait aucun doute qu'al-Nosra a été la force motrice de la rébellion en Syrie, ses tacticiens développant des opérations majeures qui ont permis la conquête de divers territoires par "l'Etat islamique", comme le camp Yarmouk au sud de Damas, Raqqa, ou Deir ez-Zor. En résumé, les opérations combinées de l'ASL et d'al-Nosra ont permis à la jeune Daesh de s'établir dans de nombreuses villes syriennes après la scission entre al-Nosra et l'"État islamique".
Il est à noter que, par l'intermédiaire de l'ASL, al-Nosra bénéficiait du soutien de la CIA et du MI6 depuis début 2012, mais on ne sait pas exactement quand la DGSE française a commencé à participer à cette opération. Selon François Hollande, les "rebelles modérés" de l'ASL ont reçu un soutien létal de la part de la France à partir de la fin 2012, en violation de l'embargo sur les armes imposé par l'UE à la Syrie, qui n'a été levé qu'en mai 2013. La même année, le colonel Oqaidi, commandant de l'ASL, a déclaré devant les caméras que sa relation avec Daesh était "bonne, voire fraternelle"... Et, comme je l'ai appris au cours de mon enquête, l'ambassadeur d'Obama en Syrie, Robert S. Ford, a appelé le colonel Oqaidi pour condamner la collaboration constante de l'ASL avec Al-Nosra. A l'époque, et depuis au moins l'automne 2012, les services de renseignements français alertent leur gouvernement sur le fait que les Frères musulmans et les groupes djihadistes comme al-Nosra étaient les moteurs de la rébellion anti-assadienne. Malgré ces poussées alarmantes sur le théâtre, Paris, Londres et Washington ont décidé de persister dans leur soutien à la rébellion anti-Assad, assurés de l'assurance donnée par leurs alliés dans le Golfe qu'Assad serait rapidement renversé et que ces groupes ne poseraient pas de problème après la chute du gouvernement syrien. Ces deux prédictions se sont avérées fausses, et le groupe djihadiste le plus brutal du Levant a frappé la France directement le 13 novembre 2015.
ER : Pour être clair : A votre avis, la France a encouragé une opération clandestine en soutenant des entités qui ont ensuite organisé des attaques en France ?
MC : Comme je l'explique dans mon livre, l'Etat français et ses principaux alliés occidentaux n'ont pas directement soutenu Daesh, mais ils ont supervisé un système qui a massivement alimenté ce que j'appelle la nébuleuse djihadiste anti-assadiste, dont le malheureux "Etat islamique" en territoire syrien était une conséquence et une force motrice. Je ne pense pas que l'Etat français ou ses alliés, en menant cette opération, aient jamais imaginé que Daesh finirait par attaquer Paris le 13 novembre 2015. D'autre part, il est clair que notre gouvernement et ses alliés britanniques, étatsuniens et israéliens armaient consciemment les groupes djihadistes. En France, certains parlementaires du PS, du LR et du LS m'ont confirmé que la DGSE soutenait des groupes qui n'étaient pas aussi "modérés" qu'ils nous étaient présentés dans les médias. J'irais même plus loin, et c'est l'un des principaux arguments que je développe dans mon livre : en armant et soutenant l'ASL de diverses manières, les puissances occidentales ont encouragé la montée de ce qui est alors devenu l'"État islamique", qui a lutté "main dans la main" avec l'ASL de début 2012 à l'hiver 2013-2014. Depuis la rupture entre l'ASL et l'État islamique en janvier 2014, l'ASL et al-Nosra ont maintenu une relation fusionnelle, tant contre les forces d'Assad que contre Daesh.
Pourtant, en août 2014, François Hollande a reconnu que le soutien français à l'ASL se poursuivait. N'était-il pas au courant des liens étroits entre l'ASL et al-Nosra ? Dans l'affirmative, un tel niveau de désinformation au sommet du gouvernement serait alarmant. Néanmoins, au vu des preuves disponibles, il est plus probable que les dirigeants français sous la présidence de Hollande étaient pleinement conscients du fait qu'al-Nosra était inextricablement lié à l'ASL. Par ailleurs, dans un livre qui n'a jamais été contesté en justice par le ministre français des Affaires étrangères de l'époque, Laurent Fabius, les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot ont affirmé que le chef de notre diplomatie savait très bien que l'Arabie saoudite et le Qatar s'infiltraient dans les réseaux privés de financement d'al-Nosra" agents payés, formateurs professionnels, connus des responsables DGSE ". Malgré cela, selon Chesnot et Malbrunot, Fabius se plaignait que l'Etat syrien et ses forces armées n'étaient pas "assez durement touchés[et] pas assez fortement".
ER : En parlant de Laurent Fabius, pourquoi son nom figure-t-il dans l'affaire Lafarge ? Existe-t-il des preuves qu'il a endossé un accord financier entre cette société française et Daesh ?
MC : Compte tenu de sa position active dans le dossier syrien, il est inévitable que son nom apparaisse dans l'affaire Lafarge. De plus, il y a même des acronymes familiers aux Français : DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), DRM (Direction du renseignement militaire français), DGSE, etc. Soyons clairs : la cimenterie de Jalabiya, construite par Lafarge en 2010, a été transformée pendant la guerre en "tête de pont" pour les services de renseignement français : c'est-à-dire pour l'Élysée, le quai d'Orsay et tous les autres ministères concernés. En effet, comme l'a prouvé le journaliste Guillaume Dasquié, "les documents de l'affaire, les témoignages des quelques initiés et les documents auxquels le JDD[le Journal du Dimanche a eu accès] reconstruisent une histoire différente[de celle avancée par les autorités françaises] (...) Cela implique directement le commandement en charge du contre-terrorisme, la DGSI, le quai d'Orsay, les services secrets externes de la DGSE. Il s'agit pour nous d'une improbable partie d'échecs en zone de guerre entre industriels, espions et diplomates, chacun profitant de la présence des autres pour avancer ses pions, à une époque où l'Etat islamique n'a pas encore commis d'attaque sur le sol français." Laurent Fabius a déclaré devant les magistrats d'instruction qu'il n'était pas au courant des agissements de Lafarge dans le versement d'argent liquide à divers groupes djihadistes locaux, dont l'"État islamique" (au nom inexacte) - une explication qui n'a pas convaincu certains experts en la matière, dont Georges Malbrunot. D'autant plus qu'il est apparu que la Direction du renseignement militaire française surveillait les transactions entre Lafarge et les différents groupes armés présents sur le terrain.
Je reviens donc à mon explication précédente : une opération clandestine est montée de telle sorte que ses commanditaires nient toute connaissance de ce type de manœuvre, ainsi que leur rôle dans celle-ci. Il est désormais clair que la DGSE est impliquée depuis au moins 2012 dans le soutien à la nébuleuse des groupes armés opposés à Bachar al-Assad. Comme nous le savons aussi, Laurent Fabius a été le ministre de François Hollande le plus actif dans le dossier de la Syrie, agissant dans l'intérêt d'une "diplomatie sunnite" capricieuse qui a fait passer nos relations commerciales avec l'Arabie saoudite en premier - le principal bailleur de fonds public du Timber Sycamore. Par conséquent, il est impossible que le quai d'Orsay ait pu ignorer les actions de Lafarge en Syrie, qui faisaient partie de plusieurs opérations de renseignement ou de déstabilisation menées par les services secrets français dans ce pays. Le célèbre chercheur Fabrice Balanche est du même avis que Guillaume Dasquié ou Georges Malbrunot à ce sujet.
ER : A cause de quels intérêts Laurent Fabius aurait-il pu permettre à la DGSE de soutenir les islamistes ? Agissait-il au nom des Saoudiens, comme le suggèrent ce même Georges Malbrunot et son co-auteur Christian Chesnot dans leur livre Nos très chers émirs ?
MC : Tout d'abord, il faut souligner que le Président français est censé être celui qui parraine, en dernier recours, une opération clandestine. Toutefois, il jouit de l'impunité juridique dans l'exercice de son mandat, ce qui n'est le cas pour aucun de ses ministres. Pendant la présidence de Hollande, nous avons été témoins d'une tendance flagrante de l'État français à soutenir et à protéger ses alliés du Golfe. Cette politique s'est concrétisée non seulement dans la ligne dure de Fabius contre l'Iran dans les négociations de l'accord nucléaire, mais aussi, et beaucoup plus sérieusement, dans les opérations sournoises qui visaient à renforcer les interventions désastreuses des Saoudiens et de leurs partenaires au Yémen et en Syrie. Cette approche favorable à la monarchie saoudienne a été maintenue sous la présidence Macron, mais avec une tendance pro-Qatar qui s'est manifestée au lendemain de la crise du Golfe qui a opposé cet émirat à Riyad et Abu Dhabi depuis 2017. Mais jusqu'alors, l'Arabie saoudite était expressément soutenue par l'Etat français, en raison des interdépendances économiques et stratégiques qui sont en jeu entre Paris et Riyad. En conséquence, et dans l'intérêt de cette fameuse "diplomatie sunnite", l'Etat français a non seulement fermé les yeux sur les agissements suspects de l'Arabie saoudite en Syrie et au Yémen, mais il a directement soutenu les campagnes saoudiennes, de la manière la plus discrète possible. Ces manœuvres ont conduit à une position politique littéralement schizophrénique, dans laquelle l'Etat français clame ses opérations contre le terrorisme chaque fois qu'il le peut, mais plus bas au niveau de la direction et des services de renseignement, des stratégies qui ont pour effet spécifique de renforcer les groupes djihadistes sont imposées illégalement à certains pays, comme la Syrie, le Yémen ou la Libye.
Dans le cas de cette dernière opération libyenne, un officier anonyme de la DGSE a révélé à nos collègues de la chaîne de télévision Canal+ qu'il avait reçu l'ordre, en février 2011, de déstabiliser Benghazi en coordination avec les services de renseignement du Qatar, partisans notoires des Frères musulmans, qui à cette époque dominaient la nébuleuse jihadiste libyenne. Selon le journaliste François de Labarre, cette politique a ensuite été contestée par le ministère français de la Défense sous Jean-Yves Le Drian, qui a utilisé la DGSE pour soutenir le général Haftar contre les groupes armés islamistes. Cependant, il est difficile d'expliquer pourquoi le Quai d'Orsay a continué à soutenir Abdelhakim Belhadj, l'un des fondateurs d'Al-Qaida en Libye, qui a été nommé commandant militaire de Tripoli en août 2011. Il est à noter que Belhadj est l'homme du Qatar en Libye, et qu'il est l'une des figures les plus influentes des Frères musulmans dans ce pays. Selon François de Labarre, le président Hollande n'a pas su choisir entre la ligne pro-Haftar du ministère de la Défense et la politique pro-Belhadj, c'est-à-dire pro-Qatar et pro-Fraternité musulmane, à laquelle le Quai d'Orsay adhérait. On peut donc se demander si François Hollande a pu arbitrer la politique étrangère de la France. Dans tous les cas, on peut s'inquiéter de la schizophrénie que cela implique. En effet, cela peut mener à des opérations contre des groupes djihadistes initialement appuyés par nos services de renseignement et leurs alliés - des opérations qui ont des effets meurtriers sur les civils. En octobre 2018, Régis Le Sommier, co-éditeur du magazine Paris Match, a interviewé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. A cette occasion, Lavrov a révélé une conversation choquante entre Laurent Fabius et lui-même : "Quelque temps après les attentats à la bombe en Libye, Laurent Fabius,[alors] ministre des Affaires étrangères, m'avait appelé. Selon[la capitale malienne] Bamako, les moudjahidin du nord du Mali approchaient des positions du contingent français. La France avait l'intention de les arrêter en obtenant l'approbation du Conseil de sécurité, et j'y étais favorable. J'ai dit à Laurent Fabius : " Vous comprenez sûrement que vous allez maintenant affronter les mêmes gars que ceux que vous avez armés en Libye ". Il a gloussé et m'a dit : "C'est la vie." Les propos de Lavrov n'ayant pas été niés par Laurent Fabius, ce type de désinvolture face aux conséquences de la politique étrangère française à l'égard des groupes terroristes - et donc des populations qu'ils menacent - est alarmant. Il en va de même pour le dossier syrien, qui a conduit nos dirigeants à soutenir pendant près de cinq ans une armée syrienne libre dont ils ne pouvaient ignorer les liens étroits avec al-Nosra depuis 2012, y compris lorsque cette branche syrienne d'al-Qaïda et l'"État islamique" au nom inexact étaient une seule entité.
ER : Une enquête devrait-elle être ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris ?
MC : Au départ, je me suis intéressé aux actions clandestines de la France en Syrie au printemps 2014. À l'époque, le parlementaire et ancien juge antiterroriste Alain Marsaud prétendait dans les médias que notre gouvernement avait précédemment soutenu et infiltré le Front al-Nosra. L'année suivante, il m'a révélé que la majorité présidentielle de François Hollande avait refusé toute enquête parlementaire sur cette question afin de ne pas " découvrir une telle collaboration avec un groupe terroriste", pour citer ses propos. Il convient de rappeler que plusieurs parlementaires, dont Claude Goasguen (parti LR), Jacques Myard (LR) et Gérard Bapt (PS), ont lancé des accusations similaires contre le gouvernement français. Sur la LCP, M. Goasguen déclarait en juin 2015 que l'Etat français aidait "al-Qaïda en Syrie", puis l'année suivante Gérard Bapt me confirmait "le soutien clandestin de l'Etat français aux différents mouvements islamistes en Syrie, étant donné la porosité et la proximité des groupes alliés sur le terrain". Il a ajouté que "le soutien français aux rebelles en Syrie, et plus généralement le soutien de l'Occident en leur faveur, s'est poursuivi même après les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher[le supermarché juif français], bien que celles-ci aient été revendiquées par Al-Qaïda". Je dois dire que cette explication de Gérard Bapt me semble la plus exacte : selon lui, l'Etat français a soutenu des milices évoluant au sein d'une nébuleuse de groupes armés en constante évolution, mais dont le Front al-Nosra était sans conteste l'une des forces motrices , comme le reconnaît lui-même le proche conseiller Ben Rhodes. N'oublions pas non plus que Claude Goasguen avait fréquemment mis en garde l'Etat français sur la LCP contre cette politique de soutien aux factions anti-Assad. En termes simples, il est fort probable que notre gouvernement s'opposera par tous les moyens à l'ouverture d'enquêtes parlementaires et judiciaires concernant les actions clandestines de l'État français en Syrie. Mais il s'agit ici d'un cas beaucoup plus grave que l'opération ratée de la DGSE contre le Rainbow Warrior, pendant le premier mandat de François Mitterrand. Soyons clairs : si plusieurs de nos parlementaires se sont levés publiquement pour déclamer publiquement le soutien de l'État français à la branche d'Al-Qaïda en Syrie, il est inconcevable qu'ils l'aient fait sans disposer d'informations spécifiques pour étayer leurs accusations, qui n'ont jamais été officiellement démenties par le gouvernement. En tant que contribuables et citoyens, nous devrions refuser d'accepter que nos autorités puissent mener des politiques aussi dangereuses et malavisées en notre nom et avec nos impôts, mais sans notre consentement - et même sans que nous en soyons conscients dès le départ. Par conséquent, et comme je l'explique dans mon livre, plusieurs arguments juridiques et factuels pourraient au moins justifier la création d'une commission d'enquête parlementaire, bien qu'il me semble peu probable que les magistrats instructeurs veuillent jamais lancer des enquêtes sur un sujet aussi sensible. En effet, cette opération clandestine s'inscrit dans le cadre du privilège d'État et de la conduite de la politique étrangère de la France, domaine dans lequel le pouvoir exécutif a des pouvoirs si exorbitants qu'il est en mesure de soutenir des groupes islamistes à l'étranger qui sont officiellement considérés comme des ennemis au sein de nos propres frontières...
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- Les branches affiliées à Al-Quaïda ont été retirées de la liste terroriste du Canada (Al Masdar News)
- Les Etats-Unis retirent les filiales d'Al-Qaïda en Syrie de leur liste des entités terroristes (Mintpress)
- Les USA s'opposent aux sanctions contre les groupes terroristes Ahrar Al-Sham et d'Al-Islam Jaysh affiliés à Al-Quaïda
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