Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le président équatorien Lenin Moreno se venge de la publication des «Ina Papers» (La Jornada )

par Alfredo Jalife-Rahme 20 Avril 2019, 21:52 Assange Moreno Ina Papers Collaboration Equateur Impérialisme USA Censure Médias

Le président équatorien Lenin Moreno se venge de la publication des «Ina Papers» (La Jornada )
Les graves accusations proférées par l’Équateur contre Julian Assange sont invérifiables. Tandis que les révélations de Julian Assange sur la corruption du président équatorien Lenin Moreno sont vérifiées. Alfredo Jalife revient sur le système d’enrichissement personnel latino-américain.

 

Livrer un réfugié au pays qui abrite votre ambassade, c’est bafouer les traditions millénaires de toute civilisation, c’est porter atteinte a l’honneur de l’Amérique latine.

Déjà en 2017, la décision de livrer Julian Assange aux États-Unis était prise : Donald Trump avait envoyé son représentant spécial Paul Manafort, aujourd’hui emprisonné, pour négocier avec Lenin Moreno la livraison de Assange en échange d’avantages commerciaux et de rétributions monétaires. [1].

Il ne manquait plus qu’un catalyseur, fourni par les « Ina Papers », qui compromettent le président équatorien, son frère Edwin et ses filles dans une opération de blanchiment d’argent à hauteur de 18 millions de dollars, dans le paradis fiscal de Belize (Amérique centrale).

Le lâchage ignominieux de Assange, fondateur iconique de Wikileaks, met en danger de mort la liberté d’expression à l’age du totalitarisme orwellien-cybernetique et remet en question le premier amendement de la Constitution des États-Unis [2].

Edwin Moreno, le frère de Lenin Moreno, avait reçu 18 millions de dollars en tant que patron de l’INA Investments Corp ; ce montant s’est retrouvé blanchi par un ensemble de onze firmes fantômes : Espíritu Santo Holdings, Fundación Amore, Fundación Esmalau, Fundación Pacha Mama, Inversiones Larena, Inversiones Maspal, Manela Investment Corp, Probata Investments, San Antonio Business Corp, Turquoise Holdings Ltd, Valley View Business Corp [3].

Le nom d’Ina avait été forgé à partir des prénoms des trois filles de Lenin Moreno : Ir(ina), Crist(ina) et Kar(ina). Ce qu’on ne pardonne pas à Assange, c’est d’avoir rendu publiques, le 26 mars dernier, les tractations du président équatorien avec Trump, par l’intermédiaire de Manafort, il y a deux ans.

Lenin Moreno a dès lors accusé Assange d’avoir piraté son courrier électronique et son téléphone, alors même qu’il ne disposait plus de connexion internet, et n’avait plus de contact avec le monde extérieur.

Maria Paula Romero est allée jusqu’à prétendre que Assange et Wikileaks étaient impliqués dans une « conspiration » pour déstabiliser le gouvernement de Lenin Moreno avec l’aide de « deux hackers russes ». Voir la main de Moscou partout c’est devenu une tarte a la crème… avariée, et insipide.

Déjà auparavant, le taux de popularité de Lenin Moreno avait chuté à 17 %. Ce qui ressort de ce personnage indigne, c’est son virage à l`extrême droite et sa soumission envers Trump depuis qu’il a obtenu 10 milliards de dollars à titre d’emprunts au FMI et à la Banque mondiale, au prix de rudes mesures d’austérité et du dégraissage de 10 000 emplois dans le secteur public [4].

L’opération médiatique était prête : il y a cinq mois déjà j`annonçais la séquence expulsion/détention/déportation, au Salon du livre de Guadalajara [5].

Les « INA Papers » de la très corrompue famille Moreno n’ont rien d’original : ils font partie de l’application mafieuse du néolibéralisme global en Amérique latine : cela se résume en blanchiment ordinaire dans les paradis fiscaux classiques pour acheter la conscience des dirigeants et/ou des manipulateurs de l’opinion publique, comme dans le cas des « Panama Papers », affaire dans laquelle sont mouillés le romancier Mario Vargas Llosa et le président argentin Mauricio Macri [6]– ; voir aussi les « Bahama Leaks » –impliquant Pinochet, Macri et le parti « PAN » archi-corrompu du Mexique [7]– ; l’escroquerie de la Banque Stanford, ou le cartel du Golfe faisait du blanchiment en association avec le chancelier de l`ex-président mexicain Fox Castañeda Gutman [8] ; etc.

De fait, en Amérique latine, il n`y a pas de libéralisme sans blanchiment crapuleux.

La soi disant « trame russe » du plagiaire Krauze Kleinbort (actionnaire de la banque Santander et de Televisa) fait partie d’une autre « lessive », celle de « l’opération Berlin », selon l’Unité de Renseignement financier du gouvernement mexicain [9].

L’ex-président équatorien Rafael Correa fait valoir qu’après avoir divulgué l’affaire sordide des « Ina Papers », il a vu son compte Facebook bloqué. Il confirme que Julian Assange a été livré en échange d’un prêt du FMI, comme vengeance pour la publication par Wikileaks du scandale des « Ina Papers ». [10].

Alfredo Jalife-Rahme

 

Source: Arresto de Assange: venganza de Lenin Moreno por los pestilentes Ina Papers, La Jornada (Mexique), le 14 avril 2019

Traduction: Maria Poumier,

Les articles du blog subissent encore les fourches caudines de la censure cachée via leur déréférencement par des moteurs de recherche tels que Yahoo, Qwant, Bing, Duckduckgo. Pour en avoir le coeur net, tapez le titre de cet article dans ces moteurs de recherche (plus de 24h après sa publication), vous remarquerez qu'il n'est pas référencé si ce n'est par d'autres sites qui ont rediffusé notre article. Si vous appréciez notre blog, soutenez-le, faites le connaître ! Merci.
- Les articles de SLT toujours déréférencés sur Yahoo, Bing, Duckdukgo, Qwant.
- Contrairement à Google, Yahoo & Co boycottent et censurent les articles de SLT en les déréférençant complètement !
- Censure sur SLT : Les moteurs de recherche Yahoo, Bing et Duckduckgo déréférencent la quasi-totalité des articles du blog SLT !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page