Syrie - La glorification du djihadisme syrien dans les médias occidentaux est un signe que la guerre est loin d'être terminée (Moon of Alabama)

Syrie - La glorification du djihadisme syrien dans les médias occidentaux est un signe que la guerre est loin d'être terminée
Article originel : Syria - Western Media Glorification Of Syrian Jihadist Is A Sign That The War Is Far From Its End
Moon of Alabama

Les médias occidentaux publient actuellement des nécrologies glorifiantes pour un " rebelle " syrien connu pour son sectarisme extrême et pour être membre d'un groupe djihadiste aligné sur Al-Qaïda.

L'Associated Press, la BBC, The Guardian et des analystes parlent tous d'Abdul Baset al-Sarout qui est mort hier des blessures qu'il avait reçues deux jours auparavant lorsque son groupe avait attaqué les forces gouvernementales syriennes.

Associated Press :

    Abdul Baset al-Sarout, 27 ans, est devenu célèbre comme gardien de but pour sa ville natale de Homs et a remporté des titres internationaux représentant son pays. Lorsque des manifestations pacifiques ont éclaté contre M. al-Assad en 2011, M. al-Sarout a dirigé des rassemblements et s'est fait connaître comme le "chanteur de la révolution" pour ses ballades.

    Lorsque la Syrie a sombré dans la guerre civile, M. al-Sarout a pris les armes. Il a dirigé une unité de combattants contre les forces gouvernementales et a survécu au siège de Homs par le gouvernement.

The Guardian :

    Un footballeur syrien devenu une figure emblématique de la rébellion contre le président Bachar al-Assad est mort des suites de blessures subies lors d'une bataille contre les forces gouvernementales.

Hassan Hassan, un "analyste" souvent cité à Washington DC, twitte :

    Hassan Hassan  @hxhassan - 16h11 - 8 juin 2019

    Certaines personnes célébrées comme des héros vous font douter de toutes les histoires de héros dans les livres d'histoire. D'autres, comme Abdulbasit Sarout, n'inspirent pas, mais malgré ses défauts, rendent ces histoires très plausibles. C'est une vraie légende et son histoire est bien documentée. Que son âme repose en paix

La BBC :

    Il y a eu des rumeurs selon lesquelles M. Sarout aurait par la suite prêté serment d'allégeance à l'État dit islamique.

    Il a démenti ce fait, mais a admis qu'il avait considéré l'idée que l'EI semblait être la seule force assez puissante pour combattre le gouvernement - un signe de la désintégration de la cause rebelle.

Encore l'Associated Press :

    "Il était à la fois un personnage populaire, qui guidait la rébellion, et un commandant militaire," a déclaré le Cdt Jamil al-Saleh, chef du groupe rebelle Jaish al-Izza, dont M. al-Sarout était le commandant. "Son martyre nous poussera à continuer sur la voie qu'il a choisie et à laquelle il a offert son âme et son sang en sacrifice."

Ce qui précède peut poser quelques questions aux lecteurs.

Question : Quelles "ballades" chantaient les "chanteurs de la révolution" ?

Une vidéo de mars 2012 montre Al-Sarout en train de monter sur scène lors d'une manifestation dans la partie de Homs qu'il a occupée avec d'autres " rebelles ".

Abdul Baset al-Sarout chante des slogans que la foule répète ensuite :

    Nous sommes tous des Jihadistes.
    Homs a pris sa décision.
    Nous allons exterminer les Alaouites.
    Et les Chiites doivent partir.

Q : Qu'est-ce qui a fait d'al-Sarout une "figure symbolique" ?

Sarout est apparu comme un personnage principal dans un documentaire de propagande pro-djihadiste que les médias grand public ont mis en avant :

    Filmé pendant deux ans, de 2011 à 2013, ce documentaire tour à tour exaltant et dévastateur retrace certains acteurs clés de la résistance contre le régime de Bachir al-Assad. Abdul Baset al-Sarout, ancien gardien de but de l'équipe nationale de football des jeunes Syriens, est un personnage charismatique qui commence à chanter dans les rues en 2011 et qui finit par devenir un leader de la milice usé par la bataille.

Q : Quels étaient les " défauts " de la "vraie légende" qu'aurait eue al-Sarout ?

Bien qu'al-Sarout ne s'oppose pas aux attentats-suicides à la bombe et appelle au meurtre en masse de personnes d'autres croyances, son style de vie alimenté par la drogue n'est pas assez pur pour être accepté par l'État islamique.

Extrait d'une interview réalisée en 2014 (vidéo) avec le " personnage charismatique " enregistré peu avant que l'armée arabe syrienne expulse al-Sarout et son groupe de Homs :

    Notre blâme pour l'État islamique et Jabhat al-Nosra vient avec amour parce que nous savons que ces deux groupes ne sont pas politisés et ont les mêmes objectifs que nous et travaillent pour Dieu et qu'ils se soucient de l'Islam et des Musulmans.

    Malheureusement, certains d'entre eux nous considèrent comme des kafers (apostats) et des toxicomanes. Mais si Dieu le veut, nous travaillerons avec eux côte à côte quand nous partirons d'ici. Et nous ne sommes pas Chrétiens ou Chiites pour avoir peur des ceintures de suicide et des voitures piégées. Nous considérons ces choses comme une de nos forces et si Dieu le veut, elles le seront.

    Ce message s'adresse à l'Etat islamique et à nos frères de Jabhat al-Nosra que lorsque nous sortirons (de Homs), nous serons tous une main pour combattre les Chrétiens et il ne peut y avoir de luttes internes entre nous. Nous voulons reprendre les terres qui ont été souillées par le régime, qui sont entrées et prises par les Chiites et apostats.

D'où viennent ces " rumeurs " de la part d'al Sarout qui a prêté allégeance à l'EI ?

En décembre 2014, après avoir été expulsé de Homs, Abdul Basset Sarout lui-même a déclaré qu'il rejoignait l'État islamique :

    Joshua Landis @joshua_landis - 17:56 utc - 26 déc 2014

    La star du film "Return to Homs", Abdul Basset Sarout, annonce qu'il rejoint l'EI - http://www.aksalser.com/...

Traduction automatique de l'œuvre d'Aksalser liée au professeur Landis :

    Sarot avait récemment publié un clip vidéo niant la nouvelle de son martyre et confirmant qu'il se préparait pour une nouvelle étape bientôt, dans ce qui semblait être l'intention de rejoindre "l'EI".

Quel est ce groupe Jaysh al-Izza auquel appartient l'Etat islamique auquel veut appartenir al-Sarout ?

Rejeté par l'Etat islamique, al-Sarout est resté en tant que membre de Jaysh al-Izza, dirigé par l'ancien major Jamil al-Saleh. Le groupe a reçu de l'argent, des armes antichars et d'autres matériels des États-Unis dans le cadre de l'opération secrète Timber-Sycamore du président Obama. À l'époque, comme aujourd'hui, les " rebelles modérés " de Jaysh al-Izza opèrent comme un groupe de front de l'" Armée syrienne libre " pour acheminer les fournitures étrangères à Al-Qaïda.

Reuters a rapporté en 2015 :

    Les frappes aériennes russes dans le nord-ouest de la Syrie, qui, selon Moscou, ont visé les combattants de l'Etat islamique, ont frappé mercredi un groupe rebelle soutenu par les opposants occidentaux au président Bachar al-Assad, blessant huit personnes, a déclaré le commandant du groupe.
    ...
    "La campagne nord de Hama n'a aucune présence de l'EI et est sous le contrôle de l'armée syrienne libre ", a déclaré le major Jamil al-Saleh, qui a quitté l'armée syrienne en 2012, à Reuters via Skype.

    Saleh a dit que son groupe avait été approvisionné en missiles antichars avancés par des puissances étrangères opposées à Assad.

Jamil al-Saleh, le commandant d'Abdul Baset al-Sarout qui prétendait que "la campagne nord de Hama" était "sous le contrôle de l'armée syrienne libre", est récemment apparu dans une autre vidéo. Ses troupes portent des écussons à'l'0épaule avec des drapeaux d'Al-Qaïda.

    En Syrie @WithinSyriaBlog - 10:09 utc - 4 juin 2019

    Une nouvelle vidéo diffusée par les partisans de Jaysh al-Izza montre le commandant du groupe, Jamil al-Saleh, en visite chez ses troupes, dont l'une porte un lot d'Al-Qaida. Jaysh al-Izza a toujours été un groupe supplétif du Front al-Nosra. Pourtant, le groupe a reçu l'appui des États-Unis et maintenant l'appui de la Turquie.

Une nouvelle vidéo, publiée hier, montre des "rebelles modérés" avec des écussons d'Al-Qaïda similaires à l'épaule décapitant un soldat syrien qu'ils avaient auparavant fait prisonnier.

Le fait que les médias occidentaux et leurs analystes sectaires continuent de glorifier al-Sarout, malgré tout ce que l'on sait de lui et de son groupe, est un signe certain que la guerre que l'"Occident" mène contre la Syrie par le biais de ses supplétifs djihadistes est loin d'être terminée.

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Traduction SLT avec DeepL.com

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