Le suicide d'Epstein déclenche une nouvelle série de théories du complot (AP)

Le suicide d'Epstein déclenche une nouvelle série de théories de conspiration
Article originel : Epstein suicide sparks fresh round of conspiracy theories
Par David Klepper et Amanda Seitz*
Associated Press

Les ambulanciers tentent de ranimer Jeffrey Epstein alors qu'il se dirige vers l'hôpital du centre-ville de New York. (c) William Farrington / NYP

Le suicide apparent de Jeffrey Epstein samedi matin dans une prison fédérale a lancé de nouvelles théories de conspiration en ligne dans une saga qui les a alimentées pendant des années, alimentée par les liens d'Epstein avec des princes, des politiciens et autres personnages célèbres et puissants.

Samedi, les théoriciens en ligne ont rapidement proposé des spéculations non fondées - y compris certaines retweetées par le président Donald Trump - selon lesquelles la mort d'Epstein n'était pas un suicide, ou qu'elle était truquée.

Ce bavardage a repris sur la conjecture qui a resurgi après l'arrestation d'Epstein le 6 juillet sur les allégations selon lesquelles il aurait orchestré un réseau de trafic sexuel destiné à lui faire venir des adolescentes. Certaines de ses accusatices ont décrit avoir été victimes d'abus sexuels de la part d'amis et de connaissances du riche financier.

Cette combinaison a créé un terrain fertile pour les théories et la désinformation sur les sites de médias sociaux tels que Facebook, Twitter et YouTube.

Epstein, 66 ans, s'était vu refuser la libération sous caution et avait été condamné à 45 ans de prison pour trafic sexuel et complot le mois dernier. Il avait plaidé non coupable et attendait son procès l'année prochaine.

Ses relations avec le président Donald Trump, l'ancien président Bill Clinton et le prince Andrew de Grande-Bretagne étaient au centre de ces rumeurs et théories en ligne, dont beaucoup remettent en question ce que les politiciens savaient des crimes sexuels présumés d'Epstein.

D'autres théories, cependant, ont été facilement démystifiées.

Par exemple, quelques jours après son arrestation, des mèmes en ligne et des statuts Facebook ont faussement pointé que l'administration Obama, afin de protéger l'ancien président Clinton, a conclu en 2008 en Floride un accord secret qui lui a permis (Epstein, NdT) de plaider coupable pour avoir sollicité une mineure pour prostitution afin d'éviter des accusations plus graves. L'accord a en fait été exécuté avant l'entrée en fonction du président Barack Obama, sous la direction de l'ancien président George W. Bush.

Pendant ce temps, une photo manipulée, partagée par des milliers sur Twitter et Facebook, a faussement prétendu montrer Epstein avec Trump et la jeune Ivanka Trump, la fille du président.

Clinton et Trump ont tous deux nié être au courant du complot présumé d'Epstein.

Le porte-parole de Clinton, Angel Ureña, a déclaré que l'ancien président " ne sait rien des crimes terribles auxquels Jeffrey Epstein a plaidé coupable en Floride il y a quelques années ou de ceux dont il a été récemment accusé à New York ". Il a dit qu'en 2002 et 2003, Clinton avait fait quatre voyages dans l'avion d'Epstein avec de multiples escales et que le personnel et ses services secrets avaient voyagé avec lui.

Trump a reconnu connaître Epstein mais a dit qu'il s'était disputé avec lui il y a longtemps.

D'autres théories d'Epstein sur le net ont été plus sombres, surtout après qu'Epstein ait été trouvé blessé sur le sol de sa cellule le mois dernier avec des bleus sur le cou. Certains commentateurs en ligne l'ont décrit comme une "tentative de meurtre".

"Des hommes haut placés veulent la mort d'Epstein", a écrit un utilisateur de Twitter.

Quelques heures après la mort d'Epstein samedi, alors que le hashtag #EpsteinMurder était à la mode dans le monde entier sur Twitter, le président s'est joint à la spéculation Twitter sur la mort d'Epstein alors que le gouvernement fédéral était sous son contrôle.

Trump, qui s'est hissé au rang des conservateurs en prétendant faussement qu'Obama n'était pas né aux États-Unis, a retweeté des déclarations non fondées sur la mort d'Epstein.

D'autres politiciens se sont également tournés vers les médias sociaux pour s'interroger sur les circonstances.

Le sénateur républicain Rick Scott de Floride, l'État où certains des crimes d'abus sexuels présumés d'Epstein ont eu lieu, a suggéré la possibilité que d'autres aient pu être impliqués dans la mort d'Epstein quand il a appelé les responsables correctionnels pour expliquer ce qui s'est passé au Metropolitan Correctional Center à Manhattan.

"Le Bureau fédéral des prisons doit fournir des réponses sur les échecs systémiques du MCC Manhattan ou les actes criminels qui ont permis à ce lâche de refuser la justice à ses victimes ", a-t-il tweeté.

L'ancien maire Rudy Giuliani, aujourd'hui avocat de Trump, a tweeté plusieurs questions sur la mort d'Epstein.

"Qui regardait ? Que montre la caméra ? ... Suivez les motifs" tweetait Giuliani samedi après-midi.

Le FBI et le Bureau de l'inspecteur général du ministère de la Justice enquêteront sur les circonstances entourant la mort d'Epstein, a déclaré le procureur général William Barr.

"Le décès de M. Epstein soulève de sérieuses questions auxquelles il faut répondre ", a déclaré Barr dans un communiqué de presse.

Le suicide d'Epstein a probablement été enregistré par des caméras de prison, selon Preet Bharara, l'ancien procureur fédéral de Manhattan.

"On espère que les images sont complètes, concluantes et sécurisées", a-t-il tweeté.

L'arrestation d'Epstein le mois dernier a donné lieu à des enquêtes distinctes sur la façon dont les autorités ont traité son cas au départ lorsque des accusations similaires ont été portées contre lui en Floride il y a plus d'une décennie. Le ministre étatsunien du Travail, Alexander Acosta, a démissionné le mois dernier après s'être fait réprimander pour avoir supervisé cet accord alors qu'il était procureur à Miami.

Les avocats d'Epstein ont soutenu que les nouvelles accusations portées à New York étaient couvertes par l'entente relative au plaidoyer de 2008 et qu'Epstein n'avait eu aucun contact illicite avec des mineures depuis qu'il avait purgé sa peine de 13 mois en Floride.

*Klepper a fait son article depuis Albany, à New York. Seitz, un membre de l'équipe de vérification des faits de l'AP, depuis Chicago.

Traduction SLT

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