«Forces néocoloniales françaises» : condamné pour «outrage» à chefs d'Etat, Kémi Séba assume
Russia Today
Kémi Seba a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour «outrage» au président Roch Marc Christian Kaboré. Il a en outre écopé d'une amende de 200 000 francs CFA pour des propos visant plusieurs dirigeants étrangers, dont Emmanuel Macron.
Kémi Seba, président de l'association Urgences panafricanistes, a été condamné le 26 décembre à deux mois de prison avec sursis pour «outrage» au président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, à l’issue d’une comparution immédiate devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou. Il a en outre écopé d'une amende de 200 000 francs CFA (300 euros) pour outrage à l’égard de chefs d’Etat étrangers dont l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Nigérien Mahamadou Issoufou.
A la barre, Kemi Séba a battu en brèche les accusations selon lesquelles il avait tenu des propos jugés «injurieux et outrageants» à l’égard de présidents étrangers. Dans ce sillage, il a expliqué qu’il souhaitait «envoyer un électrochoc pour réveiller les dirigeants africains qui se laissent manipuler par le président français [Emmanuel Macron]». «J’assume chaque mot, chaque lettre de ce que j’ai dit. Tant que nos présidents [africains] continueront à recevoir des ordres des forces néocoloniales françaises, il y aura une jeunesse africaine qui prendra ses responsabilités peu importe le prix à payer. Nous allons continuer le combat. Je constate que [lorsque qu'Emmanuel] Macron donne des ordres, personne ne bronche, mais quand la jeunesse africaine demande à nos parents de prendre leurs responsabilités, il est plus facile d’attaquer la jeunesse africaine que l’oligarchie française», a-t-il déclaré devant les journalistes à l’issue du procès. Pour son avocat, Prosper Farama, ce procès «remet en cause les libertés d’expression et d’opinion», et constitue un «recul démocratique».
Il assume, et comme toujours, ne mâche pas ses mots. Kémi Seba, militant anti-franc CFA, a été condamné, au Burkina Faso. Il avait traité le chef de l'état de "passoire politique".
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) 26 décembre 2019
Sa peine : 2 mois de prison avec sursis, et, ironie de l'histoire... 2 millions de francs CFA pic.twitter.com/BrSE7XtOyU
Kémi Seba et un de ses assistants avaient été placés en garde à vue le 21 décembre au Burkina Faso, après un débat sur le franc CFA auquel participait le militant panafricaniste à l’université de Ouagadougou 1. Dans une vidéo du débat auquel il avait pris part, le militant panafricaniste n'avait pas mâché ses mots à l'égard du chef d'Etat burkinabé, qu'il a entre autres accusé d'être incapable de protéger son pays – victime d'une augmentation des attaques djihadistes – et qu'il n’a pas hésité à qualifier de «criminel politique». «Soit ce président retrouve ses testicules, soit les autres candidats qui sont contestés seront plus crédibles que lui, il faut que [Roch Christian] Kaboré réfléchisse très rapidement à cela», avait notamment déclaré le président d'Urgences panafricanistes.
L'activiste franco-béninois Kémi Seba avait également traité le président burkinabé de «gruyère» et de «passoire», affirmant que «tout le monde [venait] persécuter le Burkina Faso» sans que son chef d'Etat ne le défende. Il avait en outre fustigé l’actuelle présence française en Afrique et notamment au Sahel en l’assimilant à une «force coloniale» dont l’objectif, selon lui, n’est pas de sécuriser la région.
Contact : samlatouch@protonmail.com
Les articles du blog subissent encore les fourches caudines de la censure cachée via leur déréférencement par des moteurs de recherche tels que Yahoo, Qwant, Bing, Duckduckgo. Pour en avoir le coeur net, tapez le titre de cet article dans ces moteurs de recherche (plus de 24h après sa publication), vous remarquerez qu'il n'est pas référencé si ce n'est par d'autres sites qui ont rediffusé notre article.
- Contrairement à Google, Yahoo & Co boycottent et censurent les articles de SLT en les déréférençant complètement !
- Les articles de SLT toujours déréférencés sur Yahoo, Bing, Duckdukgo, Qwant.
- Censure sur SLT : Les moteurs de recherche Yahoo, Bing et Duckduckgo déréférencent la quasi-totalité des articles du blog SLT !