Ce 29.12.19 vers 12h35, 13h35 et à 18h la radio d'Etat a sensibilisé l'opinion publique au sort des djihadistes et aux zones détenues par les djihadistes d'Al Qaïda bombardées par l'armée syrienne et russe.
A 12h35 Un présentateur a interviewé un défenseur des droits de l'homme concernant la région syrienne d'Idlib appelant à manifester à Paris à la "fontaine des innocents" ce jour pour dénoncer les bombardements incessants des autorités syriennes et de l'armée russe sur Idlib, dernier bastion d'Al Qaïda. Un appel relayé par la LDH :
- De Grozny à Idlib, dire non à la stratégie de Poutine de l'écrasement des civils sous les bombes
(Un communiqué de la LDH appelant à sauver les civils d'Idlib mais ne faisant pas état de la menace djihadiste terroriste d'Al Qaïda dans la région.)
L'interviewé sur la radio d'Etat, France info, a parlé "de bombardements des hôpitaux et des écoles" à Idlib, il a parlé de nécessité d'un "ultimatum humanitaire" sans jamais évoquer qu'il s'agit d'une région occupée depuis plusieurs années par les djihadistes d'Al Qaïda délivrant ainsi une information sélective sur une radio d'Etat qui se montre également très parcimonieuse dans l'information sur les bombardements des civils au Yémen par la coalition saoudienne soutenue par l'Etat français et son complexe militaro-industriel, tout comme elle n'a guère informé sur les fuites de WikiLeaks sur la falsification du rapport de l'OIAC sur la prétendue attaque de Douma ayant servi de prétexte aux bombardements français de la capitale Damas le 14.04.18 largement couvert par cette radio.
A noter que les bombardements des hôpitaux annoncés dans la courte émission de 12h35, ont été récemment remis en cause. Ainsi le New York Times (29.12.19) a été obligé de reconnaître que les Russes n'avaient pas bombardé les hôpitaux comme il l'avait annoncé :
Selon Moon of Alabama, la Russie a reçu beaucoup de critiques sur le bombardement de prétendus " hôpitaux " en Syrie qui étaient inscrits sur une liste parrainée par l'ONU. L'armée russe a fait valoir que les positions figurants sur la liste de l'ONU n'étaient pas de véritables hôpitaux, mais des dépôts de munitions ou des centres de commandement des djihadistes. Après avoir publié des dizaines d'articles dénigrant la campagne de la Russie, le New York Times a finalement admis que la Russie avait raison :
The New York Times, 29.12.19
- The U.N. Tried to Save Hospitals in Syria. It Didn’t Work.
("L'ONU a essayé de sauver les hôpitaux en Syrie. Cela n'a pas fonctionné").
Les fonctionnaires de l'ONU n'ont créé que récemment une unité chargée de vérifier les emplacements fournis par les groupes de secours qui gèrent les sites exemptés, dont certains avaient été soumis de manière incorrecte, a constaté le Times. De tels cas de désinformation donnent de la crédibilité aux critiques russes selon lesquelles on ne peut pas faire confiance au système et qu'il est vulnérable aux abus.
...
Les groupes donnent les sites de leur choix au Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, l'organisme qui gère le système.
Un document préparé par l'agence a averti que la participation au système " ne garantit pas " la sécurité des sites ou de leur personnel. Le document indiquait également que l'ONU ne vérifierait pas les informations fournies par les groupes participants.
...
Alors qu'il enquêtait sur une attaque aérienne en novembre, le Times a découvert qu'un groupe de secours avait fourni les coordonnées de son centre de santé qui se trouvait à environ 240 mètres. Lorsqu'un autre hôpital a été bombardé en mai, le Times a découvert que les coordonnées fournies par son organisation de soutien indiquaient une structure sans rapport avec le centre, à environ 765 mètres au nord.
Après que des questions posées par le Times eurent incité l'organisation à revoir sa liste de sites de déconflit, un fonctionnaire a découvert qu'elle avait fourni à l'ONU des emplacements incorrects pour 14 de ses 19 sites de déconflit. Les emplacements originaux avaient été enregistrés par un pharmacien. La liste était en possession de l'organisme humanitaire des Nations Unies depuis huit mois, et personne n'avait contacté l'organisation pour corriger les emplacements, a déclaré un membre du personnel de l'organisation.
Lire également :
- Le silence assourdissant des médias sur les dernières fuites de WikiLeaks constitue leur propre scandale (ICH)
- Gros déballage sur la désinformation médiatique française durant la guerre en Libye sur Europe 1. Selon un prof de Science Po : "Une fake news : c'est une fausse information qui n'est pas cautionnée par les autorités" (Vidéo)
A 13h35, ce jour dans l'émission "Les mots de l'info", Olivier de la Garde a invité l'avocate Marise Dosé et le journaliste de France 24, Wassim Nasr qui ont défendu le sort des djihadistes prisonniers en Syrie et en Irak et ont demandé à ce que le gouvernement français les rapatrient en France pour les juger dignement.
L'avocate a dénoncé le fait qu'une centaine de femmes djihadistes et 60 hommes djihadistes et des centaines d'enfants soient prisonniers en Syrie et en Irak, en prison ou dans des camps dans des conditions inhumaines. Wassim Nasr a rappelé que la ministre de la justice, Belloubet, avait intercédé pour que les jugements de peine de mort ne soient pas appliqués. Marie Dosé reproche au ministre des Affaires étrangères "de faire plus confiance à la justice (d'Irak et de Syrie) que de son pays". Elle dénonce là-bas une justice arbitraire qui "torture et condamne à mort". Elle déclare à juste titre que ces hommes et ces enfants font partie de notre histoire. Puis évoque le risque que les enfants de djihadistes rejoignent les rangs de l'EI en Irak ou bien soient utilisés comme monnaie d'échange par le gouvernement Assad. Le journaliste Wassim Nasr quant à lui déclare que les politiques français au pouvoir ne veulent pas du retour des djihadistes et de leur jugement en France car les Français y sont défavorables disant que personne ne leur a vraiment expliqué la situation là-bas. Il semble que la radio d'Etat, France info, est en train de contribuer à leur défense au travers d'une information sélective et orientée.
La preuve en est au flash de 18h (à 18h07), ce 29.12.19, le présentateur, couvre le rassemblement de Paris organisé par le groupe pour "une Syrie libre et démocratique" à la fontaine des innocents à Paris de manière pour le moins sélective. Selon le présentateur il y aurait eu une centaine de personnes pour dénoncer les bombardements incessants sur Idlib avec 235.000 civils fuyant ces bombardements.
Un opposant syrien, Marouane, est interviewé, ex-habitant de la Ghouta, il déclare : "J'ai habité la Ghouta (occupée par les djihadistes d'Al Qaïda) et j'ai été obligé de quitter la Syrie (sous l'action offensive du gouvernement syrien).... On dit que l'on lutte contre le terrorisme en Syrie mais c'est pas vrai il y a des gens qui meurent..." Il a déclaré que les civils étaient pris pour des terroristes par le gouvernement syrien et qu'ils fuyaient le "régime criminel syrien", dénonçant le régime de répression d'Assad contre son peuple.
Dans ce flash également, rien sur les terroristes djihadistes d'Al Qaïda qui occupent Idlib. Encore de l'information sélective sur la Radio d'Etat. On est en droit de se demander si, de par son traitement particulier de l'information, la chaîne d'Etat ne plaide pas la cause des djihadistes d'Al Qaïda au travers de la défense des civils qui vivent dans les zones qu'ils occupent à Idlib et qui sont bombardés par le gouvernement syrien et russe. Telle était la situation avant 19h sur la radio d'Etat ce 29.12.19.
Même leurs confrères de la chaîne d'Etat, France 2, ont eu la correction et la décence dans leur défense des zones djihadistes d'Idlib face au gouvernement syrien et russe d'évoquer la présence d'Al Qaïda dans ces zones.
A lire également :
- Nouveau reportage dans un Jt de France 2 sensibilisant l'opinion publique au sort de la région d'Idlib détenue par Al Qaïda face aux bombardements syriens (Vidéo)
- Nouvelle sensibilisation de l'opinion publique dans un Jt de France 2 au sort des zones détenues par les djihadistes d'Al Qaïda bombardées par le gouvernement syrien
- L'Agence France Presse fait-elle de l'idéologie quand elle traite du conflit syrien ?
A noter la situation difficile de Radio France selon le Canard enchaîné (24.12.19, La petite briseuse de grève de Radio France) en grève contre "un plan de suppression de 299 postes". Même si les syndicats ont accepté une trève des confiseurs pendant la période des vacances, "ils ont quitté la table des négociations, jeudi 19, sur un constat qui promet : soutenue par Macron, son pote de promo de l'ENA, la pédégère Sibyle Veil n'entend toujours pas alléger la charrette des départs. Résultat : dès janvier, les préavis de grève devraient joyeusement recommencer à tomber".
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