Nouvelle fuite de documents de l'OIAC sur la présumée attaque chimique de Douma (WikiLeaks)

OIAC - DOUMA - Diffusion de la Partie 3
OPCW-DOUMA - Release Part 3
14 Décembre, 2019

Aujourd'hui, WikiLeaks publie d'autres documents montrant un désaccord interne au sein de l'OIAC sur la façon dont les faits ont été déformés dans une version expurgée d'un rapport sur une attaque chimique présumée à Douma, en Syrie en avril 2018.
 

Parmi celles-ci figure un mémorandum écrit en signe de protestation par l'un des scientifiques envoyés en mission d'enquête (FFM) pour enquêter sur l'attentat. Il est daté du 14 mars 2019 et est adressé à Fernando Arias, directeur général de l'organisation. C'était exactement deux semaines après que l'organisation eut publié son rapport final sur l'enquête Douma.

WikiLeaks publie également pour la première fois le rapport préliminaire original ainsi que la version expurgée (qui a été publiée par l'OIAC) pour comparaison. En outre, nous publions une comparaison détaillée du rapport intérimaire original avec le rapport intérimaire rédigé et le rapport final ainsi que les commentaires pertinents d'un membre de la mission d'enquête initiale. Ces documents devraient aider à clarifier la série de changements que le rapport a subis, ce qui a biaisé les faits et introduit un parti pris selon les déclarations faites par les membres de la FFM.

Le mémo précité indique qu'une vingtaine d'inspecteurs ont fait part de leurs préoccupations au sujet du rapport final de la FFM, qui, selon eux, "ne reflétait pas les vues des membres de l'équipe qui ont été déployés à Douma". Un seul membre de l'équipe d'enquête qui s'est rendue à Douma, un ambulancier paramédical, aurait contribué à la version finale du rapport. En dehors de cette personne, une équipe entièrement nouvelle a été réunie pour assembler le rapport final, appelée "équipe de base FFM".

Cette nouvelle équipe était composée de personnes qui "n'avaient opéré que dans le pays X", selon le mémorandum. On ne sait pas très bien à quel pays il se réfère, si ce n'est qu'il ne s'agit vraisemblablement pas de la Syrie. Il est possible, bien que ce ne soit qu'une hypothèse, que le pays X se réfère à la Turquie, car l'OIAC a envoyé des équipes dans les camps de réfugiés de Douma pour interviewer des survivants.

L'auteur du mémorandum affirme qu'il était initialement chargé d'analyser et d'évaluer les deux cylindres trouvés sur les lieux de l'attaque chimique présumée. Il s'agissait d'une tâche qu'il a entreprise " comme s'il était clairement le membre le plus qualifié de l'équipe, puisqu'il s'était rendu à Douma et en raison de son expertise en métallurgie, en génie chimique (y compris la conception de réservoirs sous pression), en artillerie et en R-D pour la défense ". Il continue : "Dans les semaines qui ont suivi, j'ai constaté que j'étais exclu du travail, pour des raisons qui n'étaient pas claires".

L'auteur explique qu'il avait fréquemment demandé à être informé de l'état d'avancement du rapport final et à être autorisé à examiner le projet, mais qu'il a été rejeté sur les deux points. "La réponse a été le plus grand secret".

Une fois le rapport final publié le 1er mars 2019, il est apparu clairement que les conclusions du rapport avaient considérablement changé entre les mains de la nouvelle équipe " centrale " qui l'a assemblé dans sa forme finale : "A l'issue des activités menées dans le pays en République arabe syrienne, le consensus au sein de l'équipe FFM s'est accordée à reconnaître qu'il y avait de graves incohérences dans les résultats. Après l'exclusion de tous les membres de l'équipe, à l'exception d'un petit groupe de membres qui s'étaient déployés (et se sont déployés à nouveau en octobre 2018) dans le pays X, la conclusion semble avoir pris une direction complètement opposée. Les membres de l'équipe FFM trouvent cela déroutant et s'inquiètent de savoir comment cela s'est produit."

Vers la fin du mémo qu'il écrit :

"En conclusion, je dois souligner que je n'ai aucune opinion, aucun intérêt ou opinion forte sur la partie technique de la question, ni aucun intérêt pour les résultats politiques. Je m'intéresse à la rigueur technique, la science, l'ingénierie et les faits parleront d'eux-mêmes."

WikiLeaks publie des documents justificatifs qui étayent ces affirmations dans les moindres détails techniques, y compris le rapport intérimaire original et l'évaluation des changements que chaque itération a subis.

Lire le document ici

Traduction SLT

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