Selon l'AFP, la secrétaire d'Etat française à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, vient de déclarer sur BFM que si Carlos Ghosn revenait en France, il ne serait pas extradé vers le Japon : "Si Mr Ghosn venait en France, nous n'extraderons pas Mr Ghosn, parce que la France n’extrade jamais ses nationaux ; donc nous appliquons à Mr Ghosn comme à Monsieur tout le monde les mêmes règles du jeu mais cela ne nous empêche pas de penser que Mr Ghosn n'a pas à se soustraire à la justice japonaise".
La justice française lui sera sans doute beaucoup plus favorable. Carlos Ghosn, de la rigueur japonaise à l’impunité française (Mediapart)
Carlos Ghosn s'est enfui du Japon dans la nuit de dimanche à lundi au travers d'une rocambolesque évasion qui pose la question de son organisation au plus haut niveau. Il disposait de deux passeports français, un avait été remis aux autorités japonaises, l'autre était sur lui : "Carlos Ghosn, l'ex-patron de Renault-Nissan qui a fui le Japon où il était assigné à résidence, avait deux passeports français, dont un sur lui dans un étui fermé par un code secret, a affirmé jeudi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations de la chaîne publique japonaise NHK".
Il aurait été exfiltré du Japon vers la Turquie (arrivé à l'aéroport d'Istambul) puis vers le Liban, son pays d'origine, par une officine privée particulièrement affutée : "C’est une société privée qui a orchestré la fuite de Carlos Ghosn et lui a permis d’échapper à la surveillance étroite des autorités japonaises, ont déclaré mercredi à Reuters deux membres de son entourage." (Reuters Une société de sécurité privée derrière la fuite de Ghosn). Les autorités de Beyrouth ont fait savoir qu’il était entré en toute légalité sur le territoire libanais, muni de son passeport français et sa carte d’identité libanaise, une annonce qui interroge puisque Carlos Ghosn censé avoir remis ses trois passeports (français, libanais et brésilien) à ses acocats. Toutefois, selon Reuters, la télévision publique japonaise NHK a rapporté jeudi que les autorités japonaises lui avaient permis de disposer d’un double de son passeport français dans un boîtier verrouillé alors qu’il était placé en résidence surveillée.
“Il s’agit d’une opération très professionnelle, du début à la fin”, a déclaré une des sources de Reuters précisant que le même le pilote de l’appareil qui l’a acheminé ignorait sa présence à bord.
Quelle était donc cette société privée remarquablement organisée ? On apprend par l'agence Reuters que 7 personnes ont été arrêtées en Turquie tout récemment : "Sept personnes dont quatre pilotes ont été arrêtées en Turquie dans le cadre de l’enquête sur l’escale que Carlos Ghosn a effectuée à Istanbul dans sa fuite vers le Liban à bord d’un jet privé, rapporte jeudi la chaîne de télévision NTV."
Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan a été arrêté en novembre 2018 au Japon. Il est accusé par la justice japonaise de malversations financières lorsqu’il était à la tête de Nissan. Ghosn a toujours rejeté ces accusations. Des politiques français ont considéré que Ghosn était pris dans une tentative des autorités japonaises de reprendre le contrôle de Nissan via l'instrumentalisation d'une affaire de corruption. Dans une tribune publiée en novembre 2019, des parlementaires français ont plaidé pour que le patron de Renault-Nissan soit rapatrié et jugé en France. Enfin, on sait que Sarkozy, le missi domineci de Macron, a rendu visite à Carlos Ghosn le 21 octobre 2019. Nicolas Sarkozy était en déplacement au Japon pour représenter la France lors de l’investiture du nouvel empereur.
- JDD La rencontre secrète entre Nicolas Sarkozy et Carlos Ghosn au Japon
- Huffington Post Nicolas Sarkozy a rendu visite à Carlos Ghosn à Tokyo, avec l'accord de Macron
Il reste à éclaircir le rôle éventuel des autorités françaises dans l'exfiltration de Carlos Ghosn et si il y a eu une éventuelle mansuétude de certaines autorités japonaise, turque ou libanaise dans cette histoire.
A suivre...
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