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Montpellier : Acharnement policier et judiciaire contre une observatrice de la LDHm (Lundi matin)

par Jean-Jacques Gandini 31 Janvier 2020, 13:00 Camille Halut LDH Police Répression France

Beaucoup de mensonges pour une double relaxe

D’expérience, nous avons souvent tendance à partir du principe que la justice a pour rôle fondamental d’entériner les actes de police (on vous épargne la petite vidéo d’archive de Michel Foucault au tribunal qui dit tout cela très bien mais que nous avons déjà beaucoup trop publiée). Il arrive cependant que cette dernière, confrontée peut-être à des énormités tellement vulgaires qu’elles en deviennent inassumables, choisisse de ne pas croire la parole policière et démontre une certaine indépendance. La chronique judiciaire que nous publions ici nous a été transmise par le coordinateur de la Legal Team de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Montpellier. Sa longueur et son souci du détail permettent de prendre la mesure de ces petits et gros mensonges policiers censés justifier la répression judiciaire du mouvement des Gilets jaunes, pris dans sa définition la plus large. La personne visée ici par l’acharnement policier n’est autre qu’une observatrice de la Ligue des Droits de l’Homme. Bonne lecture.

 

Le jeudi 12 décembre 2019, Camille Halut, membre de la Legal Team de la LDH-Montpellier, comparait pour la deuxième fois devant le tribunal correctionnel de Montpellier, cette fois en formation collégiale. En effet, déjà poursuivie le 1 octobre 2019 pour « entrave à la circulation », mais en formation de juge unique, elle a été relaxée le 3 octobre. Lors du rendu de son délibéré, le juge le motive oralement sur l’audience. Il explique que la procédure dont a fait l’objet Camille Halut a été montée de toute pièce pour incriminer celle-ci au regard de deux éléments en particulier. D’une part, il ressort du dossier qu’elle a d’abord été identifiée par des policiers avant qu’une infraction ne lui soit reprochée, alors qu’une enquête pénale classique suppose que l’infraction soit d’abord constatée avant que son auteur soit recherché puis poursuivi. D’autre part, le juge précise avoir intégralement regardé l’enregistrement audiovisuel produit par les policiers. Et, alors que le procès-verbal d’exploitation indique qu’il est visible qu’elle bloque la circulation sur la voie autoroutière où s’était rendue le samedi 6 avril une partie de la manifestation des Gilets Jaunes, il n’a rien constaté de tel, la circulation étant déjà bloquée lorsqu’elle s’est rendue sur la voie. Il conclut qu’elle n’a commis « aucun acte autre que celui d’observer » et prononce la relaxe. Le Parquet s’est bien gardé de relever appel et la décision est donc définitive...

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