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Le terme "régime" employé par l'AFP et France 2 pour stigmatiser le gouvernement syrien est aussi un terme employé par la propagande des autorités britanniques et étatsuniennes

par SLT 22 Février 2020, 08:24 Syrie Médias Propagande AFP France 2 Régime Grande-Bretagne USA France Impérialisme Articles de Sam La Touch

Nous avions fait remarquer fin décembre 2019 que l'agence de presse française, AFP, employait très fréquemment le terme de "régime" pour désigner le gouvernement syrien alors qu'elle ne le fait que beaucoup plus rarement pour les dictatures amies de l'Occident et qu'elle est l'une des seules agences de presse au monde à procéder ainsi.
- L'Agence France Presse fait-elle de l'idéologie quand elle traite du conflit syrien ?

Cette stigmatisation est reprise par tous les médias francophones qui reprennent les dépêches de l'AFP. La rédaction de France 2 a récemment stigmatisé le gouvernement syrien par ce terme dans un de ses jts (JT France 2 de 20h du 18.02.20  Syrie : des civils sur les routes pour fuir les combats) sensibilisant l'opinion publique au sort des civils dans les régions djihadistes attaquées par l'armée syrienne.

L'AFP continue à nommer le gouvernement syrien sous le terme de "régime" lors des actions offensives de l'armée syrienne pour reconquérir son territoire aux mains des djihadistes d'Al Qaïda et d'ailleurs :
- AFP 14.02.20  Syrie : un hélicoptère du régime abattu, l'équipage tué
- AFP 12.02.20 Syrie : rares affrontements entre forces américaines et troupes prorégime dans le Nord-Est
- AFP 10.02.20 Cinq soldats turcs tués par le régime dans la région d'Idleb, selon des médias turcs

Or cette stigmatisation est également utilisée par les officines et autorités atlantistes notamment par les autorités étatsuniennes et britanniques.

Ainsi au début de 2018, le représentant spécial des Etats-Unis en Syrie, James Jeffrey, a co-écrit un rapport spécial de WINEP sur la Syrie qui exhortait "...l'administration Trump [à] coupler une zone d'interdiction de vol et de conduite et une petite présence terrestre résiduelle dans le nord-est avec des sanctions intensifiées contre le patron iranien du régime Assad. Ce faisant, Washington peut soutenir les efforts locaux pour stabiliser la région, encourager les partenaires du Golfe à "s'impliquer, creuser un fossé entre Moscou et Téhéran, et aider Israël à éviter une guerre totale".
Plus tard, en novembre 2018, James Jeffrey a déclaré "que les troupes étatsuniennes ne quitteraient pas la Syrie avant d'avoir garanti la "défaite durable" de l'EI", mais il a fait peser la responsabilité sur la Syrie et l'Iran de manière perverse, en déclarant que "nous pensons également que vous ne pouvez pas avoir une défaite durable de l'EI tant que vous n'aurez pas procédé à un changement fondamental du régime syrien et à un changement fondamental du rôle de l'Iran en Syrie, qui ont largement contribué à l'essor de l'EI en 2013, 2014".

Philip Giraldi ancien contractant de la CIA fait remarquer : "Notez l'accent mis sur l'Iran et la Russie en tant que menaces et la référence à Assad et à son gouvernement en tant que "régime".

 

Plus récemment, Middle East Eye a révélé comment le gouvernement britannique a secrètement établi un réseau de journalistes citoyens à travers la Syrie pendant les premières années de la guerre civile du pays afin de tenter de façonner les perceptions du conflit, en recrutant fréquemment des personnes qui ne savaient pas qu'elles étaient dirigées depuis Londres tout en leur distillant des éléments de langage dont le terme de "régime" pour désigner le gouvernement syrien. Il s'agit d'une initiative de propagande qui a commencé en 2012 et qui "s'est intensifiée l'année suivante, peu après que le parlement britannique ait refusé d'autoriser l'action militaire britannique en Syrie" :
   ...
Grâce à des fonds britanniques, étatsuniens et canadiens, des entrepreneurs du gouvernement britannique ont ouvert des bureaux à Istanbul et à Amman, où ils ont engagé des membres de la diaspora syrienne, qui ont à leur tour recruté des journalistes citoyens en Syrie.
    ...
    En 2015, Free Syria, Syrian Identity et Undermine ont été financés à la fois en livres sterling et en dollars canadiens, l'équivalent d'environ 410 000 livres sterling (540 000 dollars) étant dépensé chaque mois.

 

Selon MEE, "les documents ont été rédigés comme des plans pour l'initiative par un anthropologue travaillant dans la lutte contre le terrorisme au ministère des affaires étrangères à Londres. Ils ont été remis fin 2014 à un petit nombre d'entreprises de communication" britannique. L'un d'entre eux déclare : "L'objectif du projet est de contribuer à un changement positif d'attitude et de comportement" :

"Cette définition a été complétée par : "Renforcement du rejet populaire du régime Assad et des alternatives extrémistes ; promotion des valeurs modérées de la révolution ; promotion de l'identité nationale syrienne".

Les services secrets britanniques ont également engagé des journalistes pour écrire des articles de propagande sur les "rebelles syriens". La Grande-Bretagne a également organisé et dirigé les porte-parole de l'opposition :

    Pendant ce temps, d'autres documents ayant fait l'objet d'une fuite et vus par le MEE montrent que le gouvernement britannique avait attribué des contrats à des sociétés de communication, qui sélectionnaient et formaient les porte-parole de l'opposition, géraient des bureaux de presse fonctionnant 24 heures sur 24 et développaient des comptes de médias sociaux de l'opposition.

    Le personnel britannique qui gère ces bureaux s'est fait dire que ses employés syriens étaient autorisés à parler aux journalistes britanniques - en tant que porte-parole de l'opposition syrienne - mais seulement après avoir reçu l'autorisation des fonctionnaires du consulat britannique à Istanbul.

    L'une des responsabilités des bureaux de presse mis en place secrètement par le gouvernement britannique en vertu de ces contrats était de "maintenir un réseau efficace de correspondants en Syrie pour rendre compte des activités de la OAM [opposition armée modérée]".

    De cette façon, le gouvernement britannique a pu exercer une influence en coulisse sur les conversations que les médias britanniques avaient avec des individus qui se présentaient comme des représentants de l'opposition syrienne.

Il y a donc des éléments de langage qui ont été remis par les forces atlantistes et leurs services secrets (USA, grande-Bretagne) aux médias citoyens syriens pour influencer leur opinion publique et favoriser le consentement à la guerre atlantiste contre l'état syrien. Reste à savoir si il y a eu un plan similaire des autorités françaises et de leurs services secrets.

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