Syrie - La Turquie envahit Idlib mais son bluff sera dénoncé (Moon of Alabama)

Syrie - La Turquie envahit Idlib mais son bluff sera dénoncé
Article originel : Syria - Turkey Invades Idleb But Its Bluff Will Be Called
Moon of Alabama

Depuis le post de la semaine dernière sur la campagne d'Idlib en Syrie, l'armée syrienne a fait des progrès significatifs.

Gouvernorat d'Idlib 3 févr. 2020

Saraqib, Al Eis et des dizaines d'autres villes ont été libérées. De grandes parties de l'autoroute M5 à Idlib sont maintenant sous le contrôle du gouvernement syrien.

Gouvernorat d'Idlib 10 février 2020

L'objectif de la campagne actuelle est de reprendre le contrôle de l'autoroute M5 entre Damas et la ville d'Alep et de l'autoroute M4 entre Lataquié et Alep. Ces autoroutes sont importantes pour la relance de l'économie syrienne.

A l'origine, la tâche de la Turquie était de garantir la libre circulation des civils sur ces deux autoroutes. Le protocole d'accord de Sotchi (pdf) entre la Turquie et la Russie, signé le 17 septembre 2018, prévoit (traduction automatique) :

    3. Une zone démilitarisée d'une profondeur de 15 à 20 km sera créée dans la zone de désescalade.

    4. Le passage spécifique des lignes définissant la zone démilitarisée sera convenu au cours de consultations ultérieures.

    5. Tous les groupes terroristes radicaux seront retirés de la zone démilitarisée d'ici le 15 octobre 2018.

    6. Tous les chars, l'artillerie, les MLRS et les mortiers des parties en conflit seront retirés de la zone démilitarisée d'ici le 10 octobre 2018.

    7. Les forces armées de la République de Turquie et la police militaire des forces armées de la Fédération de Russie effectueront des patrouilles et une surveillance coordonnées à l'aide de véhicules aériens sans pilote dans la zone démilitarisée.

    8. Afin d'assurer la libre circulation des résidents et des biens locaux, ainsi que le rétablissement des liens commerciaux et économiques, le trafic de transit sur les routes M4 (Alep-Lataquié) et M5 (Alep-Hama) sera rétabli avant la fin de 2018.

Aucun de ces points n'a jamais été rempli par la Turquie.

Idlib est toujours sous le contrôle de Hayat Tahrir al Shams (HTS), aligné sur Al-Qaïda, qui a continué à attaquer les positions du gouvernement syrien ainsi que des cibles civiles. HTS est internationalement reconnu comme une organisation terroriste, y compris par la Turquie. Mais la Turquie n'a rien fait pour l'éliminer. Elle fournit plutôt à l'organisation des armes et d'autres fournitures.

La réaction de l'aspirant sultan turc Erdogan à la campagne de l'armée syrienne a été hystérique. Il a menacé à plusieurs reprises d'intervenir militairement si l'opération de l'armée syrienne ne s'arrêtait pas. Ces derniers jours, plus de 1 450 véhicules militaires turcs, dont des chars, de l'artillerie lourde et des véhicules blindés d'infanterie, ont envahi la zone d'Idlib tenue par les terroristes.

La Turquie affirme qu'il ne s'agit que de renforts pour ses "postes d'observation". Mais en réalité, ces forces sont configurées pour attaquer l'armée syrienne. Un groupe d'artillerie turc a essayé d'établir une position sur l'ancienne base aérienne militaire syrienne de Taftanaz au nord de Saraqib. Plus tôt dans la journée, cette base a essuyé le feu de l'artillerie syrienne. Au moins six soldats turcs ont été tués et plusieurs blessés. Un hélicoptère turc a été autorisé à entrer pour évacuer les blessés.

Les "points d'observation" turcs et russes

Source: ISWnews

L'armée turque a affirmé qu'elle avait riposté à l'attaque :

    L'armée turque a répondu aux cibles déterminées dans la région, selon la déclaration.

    "La réponse nécessaire a été donnée, les cibles ont été détruites et le sang de nos martyrs n'a pas été laissé sur le sol. Les développements sont suivis de près et les mesures nécessaires sont prises", a déclaré la déclaration.

Il n'y a aucune preuve que de telles représailles aient eu lieu.

La Turquie exige que l'armée syrienne se retire sur les lignes où sa campagne actuelle a commencé il y a des mois.

Cela n'arrivera pas.

Aujourd'hui, alors que l'armée turque s'est installée parmi les terroristes, HTS a envoyé deux véhicules suicide contre les lignes syriennes. On ne sait pas encore s'ils ont fait des victimes. Si l'armée turque veut être le garde du corps de ces terroristes, elle sera traitée de manière appropriée.

Les forces aériennes russes et syriennes contrôlent l'espace aérien au-dessus d'Idlib. Des navires de guerre russes sont déployés près des côtes syriennes et sont prêts à lancer leurs missiles de croisière. La Russie peut renforcer son armée de l'air en Syrie dans les 24 heures. L'armée de l'air turque n'est pas en mesure de changer cette situation.

Après la tentative de coup d'État de 2016 contre Erdogan, près des trois quarts des pilotes de l'armée de l'air turque ont été licenciés. L'état de maintenance des 240 avions de chasse F-16 turcs est douteux. On estime que moins d'un quart d'entre eux sont prêts à voler. Les F-16 ne sont pas à la hauteur des Su-34 russes qui couvrent la Syrie. Ils n'ont pas non plus les capacités nécessaires pour surmonter les défenses aériennes russes. Il y a aussi l'influence économique de la Russie sur la Turquie.

Ces derniers jours, des discussions intenses ont eu lieu entre la Russie et la Turquie. Les Russes ne bougent pas. La Syrie va libérer les deux autoroutes que la Turquie a promis d'ouvrir dans le cadre du protocole d'accord de Sotchi. Si l'armée turque essaie d'empêcher cela, elle sera bombardée au plus haut point.

Erdogan ne peut pas risquer une guerre avec la Russie en Syrie. Il bluffe et son bluff sera dénoncé.

Traduction SLT

Contact : samlatouch@protonmail.com

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