Coronavirus - Il est temps de faire pression sur votre gouvernement pour qu'il réagisse plus rapidement
Article originel : Coronavirus - Its Time To Press Your Government To React Faster
Moon of Alabama
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Note de SLT : Cet article de MoA semble plus alarmiste que les précédents. De fait, une situation épidémique aux USA pourrait survenir et confronter les autorités sanitaires aux limites du système de soins étatsuniens largement privatisé. Il semble que les autorités politiques étatsuniennes comme celles du Japon aient décidé de considérer le Coronavirus presque comme une variante de la grippe et de ne pas trop pointer la loupe sur l'éventuelle épidémie. Les tests de dépistage aux Etats-Unis sont coûteux et dans le cadre d'une gestion comptable de la santé dans un système ultra-libéral, la gestion d'une éventuelle épidémie aux USA à l'échelle nationale s'avère difficile et presque contre-nature. D'autre part, "l'hystérie" médiatique autour du Coronavirus, comme le prétend Trump, conduit à un impact dévastateur sur l'économie du pays. D'où l'intérêt politique et économique de minimiser l'épidémie à venir. Il faudra voir si ce pari payera face à ce que l'administration Trump semble considérer comme une variante d'une simple épidémie de grippe. L'enjeu sous-jacent, outre l'enjeu sanitaire, est un enjeu électoral, économique et politique qui se jouera probablement entre Trump et Sanders pour décider d'éventuels aménagements du système de soins étatsunien. Pour Trump, c'est ça passe ou ça casse. Et il a raison de s'inquiéter de l'impact des effets de la potentielle épidémie de Coronavirus sur sa réélection. De la gestion de celle-ci dépendra sans doute son salut. Il est à parier que les médias pro-Trump minimiseront la potentielle épidémie aux USA (contrairement à leur couverture médiatique sur la situation sanitaire en Chine) tandis que les médias pro-Sanders (et ils sont moins nombreux) l'amplifieront. Est-ce que la tête du parti démocrate, aux lourds ancrages médiatiques, va mettre son poids dans la bataille au côté de Sanders ? A suivre...
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Le New York Times abuse de la pandémie de coronavirus pour pousser plus loin sa propagande anti-Chine :
The New York Times @nytimes - 10:40 UTC - 28 février 2020
Le gouvernement chinois a fait taire les lanceurs d'alerte, a dissimulé des informations et a minimisé la menace du nouveau coronavirus. Aujourd'hui, le parti communiste au pouvoir tente de réhabiliter son image en se présentant comme le leader de la lutte contre le virus.
La Chine fait tourner la crise du coronavirus, se salue comme un leader mondial
La propagande suggère que le gouvernement chinois pourrait s'inquiéter des dommages durables de l'épidémie.
Lorsqu'un groupe de cas de pneumonie d'origine inconnue est apparu à Wuhan, la première réaction a bien sûr été la confusion et non une réponse immédiate à grande échelle. Oui, la Chine aurait pu être un peu plus rapide et certains administrateurs locaux ont fait des erreurs, mais à qui cela plairait-il, si ce n'est au gouvernement chinois, de mener depuis la lutte mondiale contre le nouveau coronavirus ?
Le rapport de la mission de l'OMS en Chine le salue pour de bonnes raisons :
L'approche audacieuse de la Chine pour contenir la propagation rapide de ce nouvel agent pathogène respiratoire a changé le cours d'une épidémie mortelle qui s'aggrave rapidement. Une statistique particulièrement convaincante est qu'au premier jour du travail de l'équipe préparatoire, 2478 cas de COVID-19 nouvellement confirmés ont été signalés en Chine. Deux semaines plus tard, le dernier jour de cette mission, la Chine a signalé 409 cas nouvellement confirmés. Cette baisse des cas de COVID-19 dans toute la Chine est réelle.
Ce sont les États-Unis qui sont à la traîne dans la lutte, car ils ne peuvent toujours pas tester les personnes qui doivent l'être :
L'agence fédérale évite les directives de l'Organisation mondiale de la santé en matière de tests utilisées par d'autres pays et a entrepris de créer son propre test, plus complexe, qui pourrait identifier une série de virus similaires. Mais lorsqu'il a été envoyé dans les laboratoires du pays au cours de la première semaine de février, il n'a pas fonctionné comme prévu. Le test du CDC a correctement identifié le COVID-19, la maladie causée par le virus. Mais dans tous les laboratoires d'État, sauf une poignée, il a faussement signalé la présence des autres virus dans des échantillons inoffensifs.
Le CDC continue d'agir de manière irresponsable :
Certaines villes étatsuniennes pourraient devoir attendre des semaines pour obtenir un "test efficace" de détection des virus
Aux États-Unis, moins de 2 000 personnes avaient été testées pour le virus jeudi, soit une fraction à peine de celles des autres grands pays. Les responsables des villes et des États sont frustrés par la lenteur des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies à distribuer des tests précis qui pourraient identifier les propagateurs du coronavirus.
Que le CDC ait bâclé sa réponse n'est probablement pas étonnant lorsque son plus haut responsable qualifie de "canular" ce danger évident :
Vendredi soir, le président Donald Trump a tenté de présenter l'épidémie mondiale de coronavirus comme une conspiration libérale destinée à saper son premier mandat, en la mettant dans le même panier que la mise en accusation et l'enquête Mueller.
Il a reproché à la presse d'avoir agi de manière hystérique face à ce virus, qui s'est maintenant propagé en Chine, au Japon, en Corée du Sud, en Iran, en Italie et aux États-Unis, et il a minimisé ses dangers, affirmant contre l'avis des experts qu'il était à égalité avec la grippe.
"Les démocrates politisent le coronavirus. Ils le politisent", a-t-il déclaré. "Ils n'ont aucune idée. Ils ne peuvent même pas compter leurs votes dans l'Iowa. Non, ils ne peuvent pas. Ils ne peuvent pas compter leurs votes. Un de mes hommes est venu me voir et m'a dit : "M. le Président, ils ont essayé de vous battre sur la Russie, la Russie, la Russie. Cela n'a pas très bien fonctionné. Ils n'ont pas pu le faire. Ils ont essayé le canular de mise en accusation."
Puis Trump a appelé le coronavirus "leur nouveau canular".
Ce n'est pas un canular pour les fonctionnaires qui se sont occupés des cas COVID-19 que les États-Unis ont évacués du Japon mais qui n'ont pas été protégés et n'ont reçu aucune formation. Ils devraient tous être en quarantaine mais ont apparemment été autorisés à partir. Ce n'est pas un canular pour le gars de Brooklyn qui vient de rentrer du Japon, qui a développé une forte fièvre et qui ne peut pas faire de test. Ce n'est pas un canular pour l'homme de Miami qui est venu de Chine, a été testé et devra maintenant payer 3 270 $ pour cela. Ce ne sera pas un canular pour plusieurs millions de citoyens étatsuniens.
Les États-Unis bâclent leur réponse à l'épidémie tout comme le Japon l'a fait. La Corée du Sud montre comment il faut procéder.
Raphael Rashid @koryodynasty - 14:35 UTC - Feb 28, 2020
La Corée du Sud a passé plus de 10 000 tests COVID-19 aujourd'hui. Les personnes qui présentent le moindre symptôme (ou non) peuvent même se faire tester dans ces stations de test au volant. L'ensemble du processus prend 10 minutes.
Je suis émerveillé.
Comme le souligne @jeeabbeylee, ces tests COVID-19 sont GRATUITS. Tout le monde peut se faire tester.
Et grâce aux messages d'urgence localisés qui sont envoyés sur (presque) tous les téléphones du pays (vous ne pouvez pas désactiver ces alertes), les gens savent exactement s'ils ont été en contact avec le virus ou non. C'est vraiment incroyable.
Je voudrais également souligner que non seulement le test COVID-19 est gratuit en Corée du Sud, mais qu'il est ouvert à tous, y compris aux résidents étrangers, aux INCL. et aux immigrants sans papiers.
Les centres médicaux sont exemptés de l'obligation de notifier au bureau de l'immigration le statut des patients en matière de visa.
Oh aussi, bien que les tests COVID-19 en Corée du Sud soient gratuits, si l'équipe médicale détermine que le test n'est pas nécessaire mais que quelqu'un insiste pour le faire, il devra débourser 160 000 won (132 $).
La façon dont le système de santé étatsunien est structuré rendra difficile d'éviter une épidémie plus large. Les travailleurs seront particulièrement touchés :
Le CDC a publié des instructions très claires pour aider à prévenir la propagation des maladies respiratoires, notamment en restant chez soi quand on est malade. Tout le monde n'a pas cette possibilité.
Dans l'ensemble, un peu moins des trois quarts (73 %) des travailleurs du secteur privé aux États-Unis ont la possibilité de gagner des congés de maladie rémunérés au travail. Et, comme le montre le graphique ci-dessous, l'accès aux congés de maladie rémunérés est très inégal. Les travailleurs les mieux rémunérés ont trois fois plus de chances d'avoir accès à des congés de maladie payés que les travailleurs les moins bien payés. Alors que 93 % des travailleurs les mieux payés ont accès à des congés de maladie payés, seuls 30 % des travailleurs les moins bien payés ont la possibilité de gagner des congés de maladie.
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La deuxième recommandation du CDC est de contacter votre prestataire de soins de santé.
Nous savons qu'aux États-Unis, des millions de personnes retardent leur traitement médical à cause des coûts. Les derniers chiffres du recensement nous disent que plus de 27 millions de personnes dans ce pays ne sont pas assurées, soit une augmentation de près de deux millions par rapport à l'année précédente. Ces tendances vont dans la mauvaise direction, notamment en raison des pertes de couverture de Medicaid.
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Les recommandations du CDC semblent toutes bonnes, mais comment une personne qui n'a pas de congés maladie payés ou d'assurance peut-elle s'en sortir ?
Il y a aussi les immigrés sans papiers qui craignent que le personnel de santé n'informe les autorités d'immigration.
National Nurses United avertit que les hôpitaux et le personnel hospitalier étatsuniens ne sont pas préparés à faire face à une épidémie :
L'unique patient COVID-19 admis au [UC Davis Medical Center] le 19 février a maintenant conduit à l'auto-quarantaine au domicile d'au moins 36 infirmières et 88 autres travailleurs de la santé.
Ces 124 infirmières et travailleurs de la santé, dont on a plus que jamais besoin, ont été mis sur la touche. Le manque de préparation créera une crise nationale insoutenable en matière de personnel de santé.
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National Nurses United mène une enquête sur la préparation des hôpitaux auprès des infirmières et infirmiers autorisés de tout le pays et publiera les résultats la semaine prochaine.
Les résultats préliminaires de plus de 1 000 infirmières en Californie sont inquiétants :
- Seulement 27 % d'entre elles indiquent qu'il existe un plan pour isoler un patient atteint d'une éventuelle infection par un nouveau coronavirus. 47% déclarent ne pas savoir s'il existe un plan.
- Seulement 73 % indiquent qu'elles ont accès à des respirateurs N95 sur leurs unités ; 47 % indiquent qu'elles ont accès à des respirateurs à purification d'air motorisés (PAPR) sur leurs unités.
- Seuls 27 % indiquent que leur employeur dispose d'un stock suffisant d'équipements de protection individuelle (EPI) pour protéger le personnel en cas d'augmentation rapide du nombre de patients susceptibles d'être infectés par des coronavirus ; 44 % ne savent pas.
La plupart des questions ci-dessus peuvent être résolues si le gouvernement et le Congrès commencent à prendre le Covid-19 au sérieux. Je n'ai encore vu aucun signe que c'est le cas.
Les tests doivent être disponibles gratuitement pour toute personne présentant des symptômes, même légers. Les personnes dont le test est positif doivent être isolées. Il doit y avoir des équipes pour tracer et alarmer tous leurs contacts. Tous les coûts des cas COVID-19, y compris l'argent pour payer les personnes en quarantaine, doivent être payés par le gouvernement. Des services doivent être mis en place pour les livraisons aux personnes qui se mettent elles-mêmes en quarantaine à domicile. Chaque nouveau groupe doit recevoir une réponse immédiate à grande échelle. Le personnel de santé doit recevoir une rémunération supplémentaire.
Ce qui précède nécessitera une nouvelle législation. Elle doit être discutée aujourd'hui, et non demain.
La Chine a montré comment une réponse peut être apportée de manière efficace. La Corée du Sud suit cette voie et aura probablement autant de succès.
Il y a aussi les conséquences économiques qui ne commencent à se faire sentir que lentement. L'économiste Nouriel Roubini prédit que la pandémie provoquera une très forte récession mondiale :
Je prévois que les actions mondiales vont chuter de 30 à 40 % cette année.
La récession nécessitera également des programmes massifs de relance et de travail de la part des gouvernements, car la plupart des banques centrales ont déjà des taux d'intérêt extrêmement bas et n'ont plus de marge de manœuvre pour agir.
Il n'est pas du tout utile de paniquer devant les faits ci-dessus. Mais les gens devraient faire pression sur leurs gouvernements et leurs législateurs pour qu'ils engagent au moins la lutte contre l'épidémie et ses conséquences prévisibles.
Traduction SLT
Contact : samlatouch@protonmail.com
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