Coronavirus. Le taux de mortalité probablement plus bas qu'annoncé

MAJ

Usuellement, les médias pour justifier leur traitement de choc sur le Coronavirus à la Une de leurs Jts  depuis presque 2 semaines, se défendent d'avoir semé la panique en déclarant que le taux de mortalité du Coronavirus est 20 fois plus élevé que celui de la grippe saisonnière. Ils légitiment ainsi leur traitement alarmiste comme étant fondé de par le risque létal que représente le Coronavirus.

En voici un exemple parmi d'autres :
JT France 2 6.03.20 20h
" Parmi les questions des internautes sur le site Internet de Franceinfo, une question récurrente : pourquoi le nouveau coronavirus occupe-t-il une telle place dans l'actualité alors que, selon les téléspectateurs, la grippe fait plus de victimes. "Ce qu'il faut regarder, c'est le taux de mortalité, répond la journaliste Florence Griffond, la proportion de personnes infectées qui décèdent." Ce taux pour le Covid-19 est de 1 à 3% et de 0,1% pour la grippe saisonnière. "Donc le Covid-19 est bien plus dangereux", explique la journaliste. Les scientifiques regardent aussi les risques de transmission du Covid-19. "Il est 1,7 fois plus contagieux, d'où toutes ces mesures de précaution qui sont prises", ajoute Florence Griffond."

Or, ces comparaisons sont loin d'être valables. En effet la comparaison du taux de mortalité au début d'une épidémie et à posteriori à la fin de celle-ci pour la grippe saisonnière n'est pas adéquate.
Comme le souligne le professeur Molina, chef du service d'infectiologie de l'hôpital à Saint-Louis, à Paris :
"«Ce taux est directement lié aux diagnostics qui sont faits. Si l’analyse se déroule à l’hôpital, le taux de mortalité sera beaucoup plus élevé parce qu’on aura analysé les formes les plus graves. Si l’analyse se déroule en ville, il sera beaucoup plus faible. À ce jour, il est difficile de se prononcer précisément. On ne pourra dire si ce virus est plus dangereux qu’une grippe qu’à la fin de l’épidémie. En tout cas, aujourd’hui il est beaucoup moins dangereux que d’autres coronavirus comme le SARS ou le MERS.».

Selon un médecin, le taux de mortalité est probablement plus bas qu’annoncé mais encore incertain : "En réalité, si la mortalité à Wuhan a été estimée entre 3 et 4% initialement, dans le reste de la Chine, elle serait plutôt proche de 0,7 à 1%."
Selon ces experts, les taux de mortalité au début d'une épidémie est toujours beaucoup plus élevé mais tend à diminuer globalement à la fin de celle-ci. Ainsi selon le Dr marre : "Au début de toutes les épidémies, du fait de l’absence de test d’une part, et de l’affluence de nombreux malades dans les hôpitaux, les formes modérées des infections ne sont pas la priorité des autorités de santé. Cette situation usuelle aboutit à une forte majoration initiale du taux de mortalité et cette situation dure jusqu’à ce qu’une meilleure appréhension de l’épidémie, ou un dépistage systématique de sujets contacts (comme en France actuellement) donne une vision réaliste du taux de décès."

D'autres part comparer un taux basé sur une fourchette de 1-3% comme le font les médias avec un taux volontairement abaissé à 0.1% n'est pas juste. De la sorte on maximise les différences entre Coronavirus et virus de la grippe saisonnière. Pour être exact, il aurait fallu comparer les taux de chacun de ces virus au pic de l'épidémie ou attendre la fin de l'épidémie pour les comparer. En effet, la létalité de la grippe saisonnière (le nombre de morts par rapport à la population infectée) est de 0,2 à 0,5% selon Santé publique France cité par Check news de Libération.  Le taux de 0.1% est le taux le plus faible pris en deçà même de la fourchette annoncée par Santé Publique France.

Le taux de mortalité estimé en Chine au moment de l'épidémie entre 3 et 4% commence à être revu nettement à la baisse. Ainsi une étude du New England Journal of Medicine (NEJM) publié le 28.02.20 l'estime à fin janvier 2020 à 1.4% sur un échantillon de plus de 1000 patients hospitalisés avec un diagnostic de Coronavirus fait en laboratoire :
"Nous avons extrait des données concernant 1099 patients dont le Covid-19 a été confirmé en laboratoire, provenant de 552 hôpitaux dans 30 provinces, régions autonomes et municipalités de Chine continentale, jusqu'au 29 janvier 2020. Le principal critère d'évaluation composite était l'admission dans une unité de soins intensifs (USI), l'utilisation de la ventilation mécanique ou le décès.
Résultats
L'âge médian des patients était de 47 ans ; 41,9% des patients étaient des femmes. Le principal critère d'évaluation composite a été observé chez 67 patients (6,1 %), dont 5,0 % ont été admis aux soins intensifs, 2,3 % ont subi une ventilation mécanique invasive et 1,4 % sont décédés."
(NEJM, Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China, 28.02.199).
Ce taux de mortalité correspond au taux des formes les plus graves hospitalisées, il est probable que dans la population générale, il ait été beaucoup moins élevé. En dehors de Wuhan - la ville située à l'épicentre de l'épidémie où les taux observés au début pouvaient être de l'ordre de 3-4% - le taux de mortalité en Chine a été beaucoup plus faible : environ 0,7 %. C'est moins d'un décès pour 100 cas.

Futura Science estime que "le taux de mortalité (du Coronavirus) actuellement de l'ordre de 2 à 5 % devrait même descendre sous la barre des 1 % avec le temps. Un chiffre à comparer avec celui de la grippe saisonnière qui peut atteindre les 0,5 % en France".

On restera particulièrement prudent sur les comparaisons des taux de mortalité pour le Coronavirus au début de l'épidémie et pour la grippe saisonnière à la fin de celle-ci, d'autant que les premiers semblent largement surestimés selon de nombreuses sources.

 

N'oublions pas non plus que, selon l’OMS, la grippe saisonnière a fait de 290 000 à 650 000 décès par an dans le monde entier. En France, pour la saison 2018-2019, elle a fait 8 100 morts. Le bilan actuel pour le Coronavirus en France s'élève à 11 morts pour 716 cas, selon la DGS. Imaginez seulement si les médias commencent à continuer leur décompte macabre à la Une de leurs journaux pendant plusieurs jours voire semaines, jusqu'à ce qu'on en soit aux milliers de morts de la grippe saisonnière...

- Santé Publique France ; Le Monde La grippe a engendré une surmortalité estimée à 13 000 morts pendant l’hiver 2017-2018

A suivre...

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