Découvrez les sociétés qui vont développer le « système de surveillance du coronavirus » soutenu par Kushner
Article originel : Meet The Companies Poised To Build The Kushner-Backed “Coronavirus Surveillance System”
Par Whitney Webb
The Last American Vagabond
Les trois entreprises à l’origine de la proposition de création d’un « système national de surveillance du coronavirus », une initiative menée par Jared Kushner, entretiennent des liens étroits avec Google, des sociétés de capital-risque liées au renseignement ainsi qu’avec l’une des simulations de « pandémie » sinistrement prédictives de l’année dernière.
Le 7 avril, Politico a rapporté que Jared Kushner, le gendre du Président Trump était à la tête d’un groupe de travail entièrement privé qui vise à construire un « système national de surveillance du coronavirus » afin de « donner au gouvernement une vue en temps quasi réel des endroits où les patients cherchent un traitement et pour quoi ».
Ce réseau national proposé, selon ce rapport, serait utilisé pour mieux informer le gouvernement sur les décisions concernant les régions des États-Unis qui peuvent « assouplir en toute sécurité les règles de distance sociale » et celles qui ne le peuvent pas. Politico a pris un peu de recul dans sa réflexion sur les effets probables d’un tel système sur les libertés civiles, mais a noté que certains critiques ont comparé ce système proposé « au Patriot act promulgué après les attaques du 11 septembre ».
Selon Politico, trois entreprises ont collectivement envoyé un mémo le 22 mars à trois fonctionnaires de l’administration – Jared Kushner, le Vice-Président Mike Pence et le Secrétaire du Département de la Santé et des Services Sociaux (HHS) Alex Azar. Le mémo a été « largement diffusé » dans toute l’administration par rapport aux autres propositions soumises. Ces sociétés – Collective Medical, PatientPing et Juvare – ont affirmé dans le mémo qu’elles pouvaient collectivement « fournir au gouvernement des informations sur le lieu et le nombre de patients qui demandent des soins dans 80% des États-Unis, et ce « à court terme ».
Deux de ces entreprises, Collective Medical Technologies et PatientPing, ont refusé de commenter la note et son contenu. Un représentant de Juvare a cependant déclaré que la société « s’est entretenue avec des responsables de plusieurs agences fédérales, dont la Federal Emergency Management Agency (FEMA), le HHS et le CDC, au sujet de ses divers outils de préparation aux situations d’urgence et de gestion de données ».
Bien que l’article minimise les inquiétudes qu’un tel système créerait en matière de protection de la vie privée, il omet de noter les liens directs et troublants de ces trois sociétés, non seulement avec les géants de la Silicon Valley aux antécédents douteux en matière de protection des données et de coordination avec les agences de renseignement américaines, mais aussi avec les simulations controversées qui ont eu lieu l’année dernière et qui semblaient prévoir la crise actuelle du coronavirus.
Collective Medical Technologies
La société Collective Medical Technologies, basée dans l’Utah, est actuellement le plus grand « réseau de collaboration en matière de santé » du pays et a récemment été décrite par Forbes comme ayant « conquis les salles d’urgence en un clin d’œil ». Son actuel PDG, Chris Klomp, a travaillé à la Bain Capital, fondée par Mitt Romney, dont les anciens membres comprennent également le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’actuelle PDG de YouTube de Google, Susan Wojicki.
L’un des principaux investisseurs de Collective Medical est la société de capital-risque Kleiner Perkins, qui a versé 47,5 millions de dollars à la société en 2017. Kleiner Perkins, un des premiers investisseurs dans Google et Amazon, compte l’ancien Secrétaire d’État Colin Powell parmi ses « conseillers stratégiques » et gère depuis 2006 un « fonds de pandémie et de biodéfense » de 200 millions de dollars, en partie coordonné avec l’Organisation Mondiale de la Santé. La même année, le Dr Thomas Monmath, ancien chef de la division de virologie du laboratoire d’armes biologiques de Fort Detrick et ancien conseiller scientifique principal de la CIA, a également rejoint Kleiner Perkins pour aider à « faire avancer l’innovation » en relation avec ce fonds spécifique. Le Dr Monmath est également un ancien cadre d’une filiale d’Emergent Biosolutions.
Le fonds de lutte contre la pandémie de Kleiner Perkin a fortement investi dans les entreprises qui composent l’Alliance pour la Biosécurité dirigée par Emergent Biosolutions, comme BioCryst Pharmaceuticals, ainsi que NovaVax, qui a récemment conclu un partenariat majeur avec Emergent Biosolutions pour produire un vaccin contre le coronavirus. Emergent Biosolutions, l’une des sociétés de vaccins les plus scandaleuses du pays, qui entretient des liens étroits avec le gouvernement américain et le Pentagone, fait l’objet d’une enquête publiée récemment par The Last American Vagabond.
PatientPing
PatientPing, basé à Boston, est une autre entreprise de cette triade du secteur privé qui fait pression pour former un nouveau système national de surveillance « sanitaire » au nom de la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Fondée par Jay Desai et David Berkowicz, PatientPing est une entreprise technologique axée sur le partage des informations afin de créer un « réseau de collaboration en matière de santé ». Le premier investisseur principal de l’entreprise était Google Ventures, souvent désigné par le terme « GV » dans les communiqués de presse et les rapports des médias. Le Dr Krishna Yeshwant de Google Ventures siège au conseil d’administration de PatientPing et il a également dirigé l’investissement de GV dans Editas Medicine, la start-up d’édition de gènes CRISPR soutenue par Bill Gates et son ancien conseiller scientifique Boris Nikolic.
Comme son nom l’indique, GV est la branche de capital-risque de Google et plus d’un tiers de ses investissements sont dans les « sciences de la vie ». Elle co-investit fréquemment dans des entreprises avec In-Q-Tel, la société de capital-risque de la CIA. Cette coopération n’est guère surprenante si l’on connaît l’histoire de Google, car le mastodonte technologique a bénéficié du financement d’In-Q-Tel à ses débuts.
L’utilisation (ou plutôt l’abus) de données privées par Google est bien connue et a récemment fait la une des journaux en ce qui concerne le coronavirus, après avoir donné au gouvernement un large accès aux données de localisation privées des utilisateurs de smartphones Android soi-disant pour aider à suivre la propagation du virus. L’association de GV avec In-Q-Tel et son intérêt pour une société comme PatientPing est significative étant donné qu’In-Q-Tel, et en particulier l’actuelle vice-présidente exécutive d’In-Q-Tel, Tara O’Toole, a longtemps promu des programmes de surveillance de masse qui utilisent les services informatiques de santé tout comme ceux offerts par PatientPing et Collective Medical Technologies. O’Toole est une figure clé et récurrente de la série d’articles « Ingénierie de la contagion » de The Last American Vagabond.
L’autre investisseur principal de PatientPing est la société de capital-risque Andreesen Horowitz. Andreesen Horowitz est conseillé par l’ancien Secrétaire au Trésor Larry Summers, un associé du pédophile et agent de renseignement Jeffrey Epstein ainsi que du milliardaire Bill Gates. Cette même société de capital-risque est également l’un des principaux investisseurs de Toka, une « start-up » israélienne liée au renseignement, fondée par l’ancien Premier Ministre israélien Ehud Barak, qui était également un proche collaborateur de Jeffrey Epstein. Toka décrit son portefeuille de produits comme « permettant aux gouvernements, aux services de renseignement et aux forces de l’ordre de renforcer la sécurité intérieure grâce à des capacités opérationnelles et de cyber-intelligence révolutionnaires » en autorisant l’accès secret du gouvernement aux appareils électroniques grand public. Deux membres d’Andreesen Horowitz, Jeff Jordan et Vijay Pande, siègent au conseil d’administration de PatientPing.
Juvare
La dernière des trois sociétés sur le point de construire un système national de surveillance du coronavirus est la société de logiciels de gestion des urgences Juvare. L’un de leurs principaux produits s’appelle EMTrack, qui – selon le site web de Juvare – offre à ses clients la possibilité de suivre « les patients, les personnes, les animaux et les populations pendant tout type d’événement ». Ses logiciels, en général, s’appuient fortement sur des logiciels fabriqués ou détenus par Google.
Juvare se vante que ses produits ont été utilisés par le gouvernement pour coordonner les réponses à des fusillades de masse, comme celles de Las Vegas et du Pulse Nightclub, et à des pandémies passées comme la grippe porcine (H1N1), la grippe aviaire, le virus Ebola et le SRAS. Les logiciels de Juvare sont utilisés par 80% des agences de santé publique des États et par plus de 50 agences fédérales américaines différentes, dont le FBI, le Département d’État et la Sécurité Intérieure. Elle est également sous-traitante pour l’Armée Américaine. À la mi-mars, elle a publié un logiciel complémentaire « gratuit » destiné aux clients actuels du gouvernement pour suivre les cas de coronavirus, y compris les « cas présumés » ainsi que le nombre de ceux qui sont soumis à des quarantaines « obligatoires et volontaires ».
Juvare a été un participant notable du secteur privé dans la série de simulations « Crimson Contagion » qui ont été menées l’année dernière par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux (HHS). Crimson Contagion, supervisé et conçu par le Secrétaire Adjoint pour la Préparation et la Réponse (ASPR) du HHS, Robert Kadlec (également un acteur clé de la série d’articles « Ingénierie de la Contagion »), a simulé la réponse du gouvernement américain à une pandémie virale massive à quatre reprises entre janvier et août dernier. Ces simulations comprenaient des exercices à grande et à petite échelle qui ont réuni 19 agences fédérales différentes, 12 États et plusieurs entreprises privées. L’un des points clés de ces simulations, qui ont précédé de quelques mois la crise du coronavirus, était l’utilisation de la surveillance afin de mieux faire respecter la « distanciation sociale » entre les Américains.
Ici pour aider ?
Bien que ces sociétés privées – comme l’a noté Politico – offrent maintenant leurs services de « surveillance » au gouvernement américain « gratuitement », il est difficile de croire que leur offre est de nature altruiste étant donné leurs liens avec des sociétés et des organisations qui ont longtemps fait pression ou participé activement à la surveillance de masse pendant des années, bien avant que le coronavirus actuel ne fasse les gros titres et ne domine la conscience publique.
Tout comme le Patriot Act après le 11 septembre, la crise pandémique actuelle est utilisée pour étendre les programmes de surveillance de masse, des programmes qui ne prendront probablement pas fin une fois la pandémie passée. Au contraire, si l’on en croit l’histoire, ces nouveaux systèmes de surveillance de masse seront plutôt développés.
Il convient également de souligner l’importance de la participation de Jared Kushner à la direction de cet effort, puisque son épouse Ivanka Trump – la fille du Président – a été l’un des principaux promoteurs d’un programme controversé l’année dernière appelé Health Advanced Research Projects Agency (HARPA). L’HARPA cherche à créer une nouvelle agence gouvernementale de « santé » visant à mettre fin aux fusillades de masse avant qu’elles ne se produisent. Le principal programme de cette agence, appelé « Safe Home » (Stopper les événements mortels aberrants en aidant à maîtriser les extrêmes mentaux), vise à développer un système basé sur l’intelligence artificielle qui analyserait les données recueillies par les appareils électroniques des consommateurs ainsi que les informations fournies par les prestataires de soins de santé afin d’identifier ceux qui pourraient menacer les autres.
Bien que l’HARPA n’ait finalement pas réussi à gagner du terrain, un système de surveillance de masse similaire à celui d’Orwell est maintenant promu à sa place, le coronavirus remplaçant désormais les fusillades de masse comme justification officielle. Le relookage superficiel de ce nouveau système de surveillance de masse de grande envergure vise à justifier son imposition en le présentant comme une solution à ce qui inspire actuellement le plus de peur aux Américains, dans l’espoir que rien ne s’y oppose. Ces tentatives transparentes d’obtenir le consentement du public pour une nouvelle expansion de la surveillance anticonstitutionnelle suggèrent fortement qu’un tel système vise à étendre l’autoritarisme et à réduire davantage les libertés civiles et n’a pas grand-chose à voir avec la protection de la « santé publique » et l’aide à la réponse au coronavirus.
Traduction Réseau International
Contact : samlatouch@protonmail.com
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