La Commission Duclert chargée l’année dernière par le président Macron d’analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda avant et pendant le génocide des Tutsis, vient de publier sa première note d’étape, qui donne de mauvais signaux sur sa capacité à révéler, sans filtre politique, d’éventuels documents incriminant la France.
Pour Patrice Garesio, co-président de Survie, association qui analyse depuis 1994 le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda, à lui seul le préambule de cette note intermédiaire [1] discrédite les travaux de la commission Duclert : « On savait déjà qu’aucune commission, surtout si elle a été nommée par l’Elysée, ne pouvait édicter une vérité intangible et consensuelle. On souhaitait attendre son rapport final en avril 2021 pour juger sur pièces de son indépendance. Mais il est choquant que dans son préambule historique, cette note d’étape présente comme positif le rôle de la France au Rwanda, parfois en contradiction avec ce qu’a déjà reconnu la Mission d’information parlementaire de 1998. »
Pour Survie, les membres de la commission Duclert envoient par cette note un très mauvais signal. Ils démontreront la pertinence de leur travail si, sans filtre politique, leurs conclusions vont significativement au-delà de ce que les nombreuses investigations de journalistes, parlementaires, chercheurs et juges ont déjà mis au jour [2].
Pour une analyse détaillée de la note intermédiaire de la commission, lire la note de Survie : "La grande lessive a commencé", téléchargeable ci-dessous
[1] en particulier cette phrase, page 9 de la note : "Alors que l’opération Turquoise, à objectif humanitaire et sous mandat des Nations Unies, se distingue fortement de la politique française jusque-là suivie au Rwanda, ses détracteurs les confondent."
[2] Voir notamment le livre récent L’État français et le génocide des Tutsis au Rwanda, R. Doridant et F. Graner, éd. Agone / Survie, février 2020.
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