Un cas de Covid-19 dans les clubs homosexuels alimente le ressentiment homophobe en Corée du Sud (Advocate)

Un cas de Covid-19 dans les clubs homosexuels alimente le ressentiment homophobe en Corée du Sud
Article originel : Outbreak Among Gay Clubs Stokes Homophobic Resentment in South Korea
Par Taylor Henderson
Advocate

Une récente épidémie de coronavirus à Séoul a ravivé les tensions sur l'homosexualité en Corée du Sud.

Avant d'être diagnostiqué avec le COVID-19, un homme du quartier est sorti dans plusieurs bars gays et a propagé le virus sans le savoir. L'homme de 29 ans, qui ne présentait aucun symptôme de coronavirus, a visité deux magasins de proximité et cinq bars et boîtes de nuit à Itaewon, un quartier festif de Séoul. Il a ensuite été testé positif pour le nouveau coronavirus.
 

Le gouvernement pense que l'homme a exposé au moins 1 500 personnes au virus, et que 14 personnes qui ont été en contact avec lui, y compris l'ami avec lequel il est sorti, ont déjà été diagnostiquées. Ce nombre devrait augmenter.

Comme il s'agissait de la première infection locale en quatre jours, l'incident a ravivé les craintes de propagation au sein de la communauté - et les sentiments anti-LGBTQ+. Les responsables sud-coréens et les médias ont souligné que les infections se sont produites dans des bars gays, ce qui, selon les groupes de défense, est une façon de rejeter la responsabilité de l'épidémie sur la communauté LGBTQ+. Les groupes de défense des droits de l'homme affirment que ce type de reportage est "inutile" et "pourrait inciter à la haine envers les personnes LGBT et entraver les efforts du gouvernement pour contenir la propagation du virus", rapporte le Korea Herald.

Dans ses efforts pour contenir la propagation du COVID-19, Reuters rapporte que le gouvernement sud-coréen a retrouvé la trace des personnes infectées grâce aux images de vidéosurveillance, aux relevés de cartes de crédit, aux données de localisation téléphonique, etc. Les responsables de la santé utilisent ces informations pour établir des listes d'infections potentielles. Auparavant, ils ont largement divulgué les détails des patients diagnostiqués par le biais d'alertes téléphoniques, notamment le sexe, l'âge, la localisation et le lieu de travail des patients.

L'homosexualité est légale en Corée du Sud, mais les personnes LGBTQ+ sont toujours victimes de discrimination et ne bénéficient d'aucune protection sur leur lieu de travail. La tentative du gouvernement de contenir la propagation du virus pourrait entraîner l'exclusion de nombreuses personnes de leurs communautés, de leurs familles ou de leurs employeurs.  Les stigmates qui entourent l'homosexualité pourraient également effrayer ceux qui craignent d'être démasqués et de devoir se soumettre à des tests et à des traitements.

"Il y a déjà une stigmatisation des homosexuels dans la société coréenne et la personne est allée en boîte à un moment si critique (pour contenir la propagation du COVID-19) pour le pays", a déclaré à Reuters Jay Kim, un homosexuel vivant à Séoul. "Il est évident que (les médias se concentrent sur) la pire combinaison (gays et clubbing) pour faire des personnes LGBT une cible de haine encore plus importante".

La Solidarité pour les droits humains des LGBT en Corée estime que ce type d'informations sensibles est privé et sans rapport avec la santé publique. "Il n'est pas seulement inutile de divulguer des informations sur le mouvement d'un individu pour des efforts de prévention, mais c'est aussi une grave violation des droits de l'homme qui porte atteinte à la vie privée de l'individu et le fait connaître à la société", ont-ils déclaré.

Traduction SLT

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