Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Eyad al-Halak : encore un meurtre cruel de Palestinien absout par Israël (MEE)

par MEE 8 Juin 2020, 20:00 Eyad al-Halak Assassinat Israël Police Racisme Colonialisme Articles de Sam La Touch

Eyad al-Halak avait 32 ans (Twitter)

Eyad al-Halak avait 32 ans (Twitter)

La mort d’un Palestinien autiste abattu par la police israélienne souligne une fois de plus les inégalités grotesques qui définissent désormais l’État d’Israël .

Eyad al-Halak est parti de chez lui vers six heures ce matin-là. Selon sa famille, il était de bonne humeur. Les images d’une caméra de sécurité située à proximité de son domicile le montrent en train de marcher, tenant un sac poubelle. Il sortait toujours les poubelles en quittant la maison le matin. 
 

Eyad était en chemin pour le centre de soin où il se rendait chaque matin depuis six ans. Il a pénétré dans la vieille ville de Jérusalem par la porte des Lions et s’est engagé rue du roi Fayçal, qui marque le début de la Via Dolorosa. Il se dirigeait vers le centre Elwyn El-Quds, un établissement spécialisé, situé à quelques centaines de mètres de la porte des Lions, près de l’entrée de la place al-Aqsa. 

 

L’univers s’est effondré

Eyad al-Halak n’est jamais arrivé à destination samedi dernier. La police des frontières israélienne l’a pris en chasse, criant : « Terroriste ! Terroriste ! » La raison reste obscure. Ils lui ont tiré dessus, le touchant à la jambe. Paniqué, il s’est précipité dans un local à poubelles le long de la route pour tenter de se cacher.

Sa thérapeute au centre Elwyn, Warda Abu Hadid, était également en chemin pour le centre et elle aussi a voulu se cacher de la police et de ses tirs dans le local à poubelles.

Trois agents de la police aux frontières n’ont pas tardé à arriver à la porte du local poubelle. Eyad était au sol, couché sur le dos dans la saleté. Sa thérapeute a constaté que sa jambe saignait. Les trois policiers se tenaient là, armes au poing, criant au jeune homme : « Où est le fusil ? Où est le fusil ? » 

Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui se serait passé si un Palestinien avait exécuté, de la même manière, un Israélien ayant des besoins particuliers

Warda Abu Hadid, sa thérapeute, leur a crié, à la fois en arabe et en hébreu : « Il est handicapé ! Il est handicapé ! » Eyad criait : « Je suis avec elle ! Je suis avec elle ! » Cela a duré environ cinq minutes, jusqu’à ce qu’un policier tire à bout portant sur Eyad avec son M-16. Une balle l’a atteint près de la taille et a touché sa colonne vertébrale, endommageant plusieurs organes internes au passage – et le tuant sur le coup.

C’est ainsi qu’a pris fin la courte vie d’Eyad al-Halak, un jeune Palestinien autiste au visage d’ange. Il avait 32 ans et, pour ses parents, il était la prunelle de leurs yeux. Ils ont pris le plus grand soin de lui pendant toutes ces années et, aujourd’hui, leur univers s’est effondré. 

Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui se serait passé si un Palestinien avait exécuté, de la même manière, un Israélien ayant des besoins particuliers. Mais lorsque la victime est palestinienne, presque tout est permis.

 

Tué parce que Palestinien

Ces dernières années, au moins quatre autres Palestiniens souffrant de handicaps similaires ont été abattus par des soldats ou des policiers israéliens. Quelques semaines avant Eyad al-Halak, les forces de sécurité israéliennes ont tué Mustafa Younis – citoyen palestinien d’Israël souffrant de troubles psychiatriques – à l’entrée du centre médical Sheba (l’un des plus grands hôpitaux d’Israël), après que Younis eut poignardé un agent de sécurité. 

Younis aurait pu être arrêté, mais l’approche importée des territoires occupés en Israël veut que les balles réelles soient l’option privilégiée pour les forces de sécurité, plutôt que le dernier recours. 

Mais soyons clairs : le handicap mental des victimes n’est pas le sujet. Ils n’ont pas été tués en raison de leur handicap ; ils ont été tués parce qu’ils étaient Palestiniens...

Lire la suite

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page