Cinéma, télévision, plateformes numériques… la représentation des noirs est insignifiante dans la culture dominante du monde arabe, quand elle n’est pas carrément raciste.
Tout au long de son histoire, le monde du divertissement arabe a marginalisé et ridiculisé les Africains (captures d’écran)
En septembre 2005, près de 2 500 demandeurs d’asile noirs soudanais ont commencé à protester contre le dénuement dans lequel ils vivent en Égypte. Des hommes, des femmes et des enfants ont campé dans le parc de la place Mustafa Mahmoud au Caire, qui se situe dans le quartier de Mohandessin, habité par la classe moyenne.
Les revendications de ces personnes marginalisées par les autorités étaient simples : leur accorder des droits en tant que réfugiés ou leur permettre d’être réinstallées dans un autre pays. Ignorés, ils ont refusé de quitter les lieux.
Le 30 décembre, la police est intervenue violemment pour dégager la place. À la fin du raid, selon des informations officielles, au moins vingt Soudanais non armés avaient été tués, dont plusieurs femmes et enfants. D’autres rapports ont indiqué un nombre trois fois supérieur, voire plus. Le massacre a été largement ignoré par les médias égyptiens et la population – et rapidement oublié.
Une semaine plus tard, je marchais dans une rue de Hadayek al-Qubba, un quartier aisé du Caire, où se trouvait une école pour réfugiés soudanais. C’était la fin de la journée, plusieurs adolescents rentraient chez eux. Un groupe de jeunes Égyptiens s’est alors ligué contre eux, avant de prendre à partie un enfant plus petit que les autres. Ils l’ont séparé du reste du groupe, l’ont encerclé et se sont adonnés à une tirade de moqueries racistes.
Il y avait un mot que ces voyous ne cessaient d’utiliser pour le dénommer : « Othmana », un dérivé féminin de « Othman », prénom utilisé dans un contexte raciste depuis plusieurs dizaines d’années à cause du cinéma égyptien.
Comment naissent les caricatures racistes
Ces incidents me sont venus à l’esprit à la suite du meurtre par la police américaine de l’Afro-Américain George Floyd à Minneapolis et des protestations et condamnations qui ont suivi dans le monde entier, y compris au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
La façon dont les groupes de la société se perçoivent dépend de différents facteurs, notamment l’éducation et l’expérience acquise. Un autre est l’influence des médias et de l’industrie du divertissement.
Je trouvais dès lors ironique la façon dont certaines sections de la société égyptienne essayaient de faire preuve de solidarité, en particulier en ligne, avec les noirs américains et le mouvement #BlackLivesMatter...
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