Des épidémiologistes d'Oxford ayant révélé la surestimation britannique des décès liés à la Covid, s'expriment sur le port du masque, le confinement, le taux de mortalité, la saisonnalité... dans Lockdown Tv (Vidéo)

Selon des épidémiologistes d'Oxford : la stratégie de suppression n'est pas viable
Article originel : Oxford epidemiologists: suppression strategy is not viable
Lockdown Tv, 18.07.20

Hier, nous avons publié une courte interview du professeur Carl Heneghan sur sa découverte extraordinaire selon laquelle le total des décès quotidiens de la santé publique anglaise inclut toute personne ayant déjà été testée positive pour la Covid-19 (même si elle s'est complètement rétablie).

Mais nous voulions en savoir plus sur l'état actuel de la pandémie et sur la direction qu'elle prend. Le professeur Heneghan et son collègue du Centre for Evidence Based Medicine, Tom Jefferson, se sont joints à Freddie Sayers pour partager leurs réflexions dans le cadre de ce vaste débat.

Oxford epidemiologists: suppression strategy is not viable

Sur les masques :

    Tom Jefferson (TJ) : "A part les personnes qui sont exposées en première ligne, il n'y a aucune preuve que les masques font une différence, mais ce qui est encore plus extraordinaire, c'est l'incertitude : nous ne savons pas si ces choses font une différence... Nous aurions dû faire des essais contrôlés randomisés en février, mars et avril, mais plus maintenant parce que la circulation virale est faible et que nous aurons besoin d'un grand nombre de personnes pour montrer s'il y a eu une différence".
    Carl Heneghan (CH)  : "Les gens peuvent porter des masques, mais ils ne peuvent pas dire qu'il s'agit d'une décision fondée sur des preuves... il y a une réelle séparation entre une décision fondée sur des preuves et le terme opaque selon lequel "nous sommes dirigés par la science", qui n'est pas la preuve".

Sur le cycle de vie de la pandémie :

    CH : "L'une des clés de l'infection est de regarder qui a été infecté, ce qui montre une différence cruciale lorsque l'on compare la théorie de la pandémie à la théorie de la saison. En cas de pandémie, on s'attendrait à ce que les jeunes soient touchés de manière disproportionnée, mais au Royaume-Uni, nous n'avons eu que six décès d'enfants, ce qui est bien moins que ce que nous verrions normalement en cas de pandémie. Le nombre élevé de décès chez les plus de 75 ans correspond à la théorie des saisons".

Sur la saisonnalité de la Covid :

    CH : "La stabilité du virus est bien moindre lorsque la température augmente, mais l'humidité semble être particulièrement importante. Plus l'humidité est faible, plus le virus est stable dans l'atmosphère et sur les surfaces... C'est maintenant l'hiver dans l'hémisphère sud, c'est pourquoi des endroits comme l'Australie connaissent soudainement des épidémies".

Sur le confinement :

    CH : "Beaucoup de gens ont dit que nous aurions dû verrouiller plus tôt, mais 50% des maisons de soins ont développé des épidémies pendant la période de confinement, il y a donc des problèmes de transmission de ce virus qui ne sont pas clairs... Le confinement est un outil brutal et il doit y avoir des conversations intelligentes sur les stratégies d'atténuation qui peuvent maintenir le fonctionnement de la société tout en protégeant les plus vulnérables".

Sur les hôpitaux Nightingale :

    CH : "Ce n'est pas la bonne structure. Ce dont vous avez besoin, ce sont les hôpitaux qui étaient là jusque dans les années 80 ou 90. Ils étaient à un étage et étaient isolés les uns des autres. Il n'y avait pas de cages d'ascenseur et le personnel était formé, ce qui signifiait que tout le monde était protégé des autres... Il semble qu'au moins 20 % des personnes ont contracté l'infection pendant leur séjour à l'hôpital".

Sur la stratégie de suppression :

    CH : "Les avantages de la stratégie actuelle sont contrebalancés par les inconvénients... En matière de suppression, seul le virus sera déterminant. Si vous suivez la politique néo-zélandaise de suppression à zéro et de confinement du pays pour toujours, alors vous allez avoir un problème... Ce virus est tellement répandu maintenant, je ne vois pas de stratégie qui fasse de la suppression l'option viable. La stratégie actuelle devrait être de savoir comment nous apprenons à vivre avec ce virus"

Sur la réponse au virus :

    TJ : "Je suis un survivant de quatre pandémies et pour les trois autres, je n'avais même pas réalisé qu'elles se produisaient. Des gens sont morts mais rien n'a changé et le tissu social n'a pas été érodé comme cette réaction... Est-ce que je vois des mesures prises au niveau européen pour tirer les leçons de nos erreurs et changer les politiques ? La réponse est non..."

Sur la politique face au virus :

    CH : "En tant qu'individus, nous faisons partie du problème car le sensationnalisme pousse les gens à cliquer et à lire les informations. C'est donc un grand cercle parce que nous avons créé le problème - si nous présentons le pire scénario, nous irons y jeter un coup d'œil. Si vous voulez une solution, vous devez faire en sorte que les gens arrêtent de cliquer sur ces trucs sensationnels".

Sur le taux de mortalité :

    CH : "Nous serons à peu près au même point que pour la grippe porcine : environ 0,1-0,3 %, ce qui est beaucoup plus bas que ce que nous pensions car à l'époque nous observions les cass fatals".
    TJ : "Si vous regardez l'ensemble du récit, il a été déformé dès le début par l'obsession de la grippe qui n'était qu'un ou deux agents et rien d'autre n'existait. Cela n'a pas changé maintenant".

Traduction SLT

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