Trump, le président de la guerre, laisse une flopée de civils morts au Yémen
Article originel : Trump, the War President, Leaves a Trail of Civilians Dead in Yemen
Par Murtaza Hussain
The Intercept
Un nouveau rapport fait la lumière sur la poursuite sanglante - et l'intensification - de la brutalité de la politique étrangère étatsunienne par Donald Trump.
Fin janvier 2017, quelques semaines seulement après la prestation de serment de Donald Trump comme commandant en chef, les troupes étatsuniennes ont effectué un raid dans le village d'al-Ghayil, au sud-ouest du Yémen, qui a marqué le début de sa présidence par un bain de sang. Ce raid, mené par des dizaines de soldats des forces spéciales étatsuniennes appuyés par des hélicoptères, aurait eu pour but de frapper des agents d'Al-Qaïda qui vivraient dans ce village. Trump a déclaré que le raid avait été "très réussi", mais qu'en réalité il s'était terminé par une calamité sanglante.
Les forces étatsuniennes sont descendues sur le village, rasant les maisons de boue à l'aide d'explosifs et remplissant les petites ruelles d'al-Ghayil de tirs d'armes à feu. A la fin des tirs, des dizaines de civils yéménites avaient été tués, ainsi qu'un militaire étatsunien. Parmi les morts figuraient de nombreux enfants. Une fillette de 8 ans, Nawar al-Awlaki, une citoyenne étatsunienne d'origine yéménite, était parmi eux. Nawar était la fille d'Anwar al-Awlaki, un citoyen étatsunien qui a ensuite pris les armes avec une organisation locale affiliée à Al-Qaïda avant d'être tué, ainsi que son fils de 15 ans, Abdulrahman, le demi-frère de Nawar, lors d'une attaque de drone menée par l'administration Obama.
Des rapports ultérieurs d'al-Ghayil ont indiqué que Nawar al-Awlaki n'était qu'une des dix enfants de moins de 13 ans tués lors de l'attaque. Sa mort sous Trump, qui aurait donné le feu vert au raid lors d'un dîner à la Maison Blanche quelques jours auparavant, a marqué le dernier chapitre tragique de la saga de la collision de la famille al-Awlaki avec le gouvernement étatsunien. "Elle a été frappée d'une balle dans le cou et a souffert pendant deux heures", a déclaré plus tard son grand-père, Nasser al-Awlaki, aux journalistes. "Pourquoi tuer des enfants ? C'est la nouvelle administration" - l'ère Trump - "c'est très triste, un grand crime."
Le rapport sur la guerre aérienne brosse le tableau d'une guerre brutalement menée au cours des quatre dernières années tout en étant discrètement soustraite à l'attention du public.
Un nouveau rapport publié mercredi par le groupe de surveillance indépendant Airwars donne une image plus claire de l'impact dévastateur de l'administration Trump sur le Yémen. Le rapport, intitulé "Eroding Transparency : US counterterrorism actions in Yemen under President Donald Trump", brosse le tableau d'une guerre brutalement menée au cours des quatre dernières années tout en étant discrètement soustraite à l'attention du public. Trump a fait campagne en 2016 en se présentant, au moins une partie du temps, comme un contrepoids à une politique étrangère étatsunienne sanguinaire et incontrôlée. Mais, comme le montre le rapport Airwars, la réalité de son mandat ne correspond pas à ce tableau idyllique.
Selon les estimations fournies par le rapport, au moins 86 civils ont été tués lors de frappes aériennes et de raids menés au Yémen sous la surveillance de Trump. La plupart de ces meurtres ont eu lieu au cours des années 2017 et 2018. Dans le contexte des opérations militaires étatsuniennes au Yémen, ces deux années ont été parmi les plus actives en termes de frappes - et les plus meurtrières pour les civils. L'effort de guerre étatsunien au Yémen comporte différents volets : des raids et des frappes aériennes effectués par l'armée, une campagne secrète distincte impliquant des drones et d'autres mesures menées par la CIA, et enfin le soutien indirect apporté par les États-Unis à une coalition dirigée par les Saoudiens menant une guerre distincte et dévastatrice contre les forces rebelles houthi du Yémen...
Traduction SLT
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