L'assassinat du scientifique nucléaire, Mohsen Fakhrizadeh, fait-il partie d'un plan étatsuno-israélien pour contrecarrer le réengagement de Biden en Iran ? [Vidéo]

Selon des médias, l'assassinat d'un scientifique nucléaire fait partie d'un plan étatsuno-israélien pour contrecarrer le réengagement de Biden en Iran
Article originel : Nuclear scientist’s assassination part of US-Israeli plan to thwart Biden’s Iran reengagement: media
Sputniknews

Un article du New York Times avait précédemment cité trois responsables étatsuniens affirmant qu'Israël était derrière l'assassinat du scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh lors d'une attaque près de la capitale iranienne, Téhéran, vendredi. A la suite de cet assassinat, l'Iran a déclaré qu'il y avait "de sérieuses indications d'une responsabilité israélienne".

L'assassinat vendredi du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, qui dirigeait l'Organisation de l'innovation et de la recherche défensive (SPND) du ministère iranien de la défense, pourrait faire partie d'un plan des États-Unis et d'Israël visant à mettre un bâton dans la roue d'une future administration Biden, écrit Axios.

Le rapport affirme que l'attaque contre le physicien de haut niveau pourrait être perçue comme faisant partie d'un effort de l'administration Donald Trump et du gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour utiliser le temps restant jusqu'à l'entrée en fonction du président démocrate Joe Biden pour exercer plus de pression sur l'Iran.

L'escalade de la tension avec la République islamique avant le 20 janvier, date de l'investiture du vainqueur de l'élection présidentielle étatsunienne de 2020, associée à des actions potentiellement plus concertées contre l'Iran par les Etats-Unis et leur allié, Israël, devrait rendre beaucoup plus difficile pour une éventuelle administration Biden de renouer le dialogue avec Téhéran sur la question de l'accord nucléaire, écrit le quotidien.

La campagne Biden avait laissé entendre que leur candidat pourrait chercher à rejoindre ou "renégocier" l'accord nucléaire du Plan d'action global conjoint de 2015 avec l'Iran s'il devait gagner.

Donald Trump a retiré le pays de l'accord en mai 2018, en invoquant de prétendues "violations" de la part de l'Iran. Israël a fait pression avec succès, le Premier ministre Benjamin Netanyahu ayant organisé une présentation des services de renseignement en 2018, où il a affirmé que le Mossad avait infiltré une archive nucléaire secrète à Téhéran, rassemblant une foule de documents prouvant que l'Iran avait "menti" au monde sur son programme nucléaire.

Comme Washington a annoncé quelques jours après la présentation qu'il mettait fin à son engagement envers le JCPOA, il a rapidement rétabli des sanctions paralysantes contre la République islamique.

Israël accusait depuis longtemps l'Iran de développer secrètement des armes nucléaires, alléguant que Mohsen Fakhrizadeh, qui était professeur de physique à l'université Imam Hussein de Téhéran ainsi que membre des gardiens de la révolution iranienne, dirigeait une unité militaire iranienne secrète travaillant sur des armes nucléaires.

L'Iran a constamment maintenu que son programme nucléaire est conçu pour servir des objectifs purement pacifiques.

La profondeur du désespoir de l'ennemi

Mohsen Fakhrizadeh a été tué dans la ville d'Absard, dans le comté de Damavand, province de Téhéran, vers 14h30, heure locale (11h00 GMT), lorsqu'une voiture chargée d'explosifs a explosé près de son véhicule. Un certain nombre d'assaillants ont ensuite ouvert le feu sur la voiture embusquée du scientifique, a confirmé le ministre iranien de la défense.

L'homme blessé a été transporté d'urgence à l'hôpital par hélicoptère, mais n'a pas survécu à l'attaque. Il n'y a pas encore eu de revendication officielle de responsabilité pour la mort de Fakhruzadeh.

Bien qu'Israël n'ait pas assumé la responsabilité de l'assassinat, écrit le quotidien, il renvoie à un article du New York Times qui prétend, en citant des agents des services de renseignement étatsuniens, que des agents israéliens ont tué Fakhrizade.

L'Iran n'a pas tardé à pointer du doigt Israël pour la mort du célèbre scientifique. Le président iranien Hassan Rouhani, selon les chaînes de télévision du pays, a insisté sur le fait que le meurtre de Mohsen Fakhrizadeh montrait "la profondeur du désespoir de l'ennemi, et a juré qu'il "ne ralentira pas la voie nucléaire de l'Iran".

Le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a également déclaré qu'il y avait des "indications sérieuses" de la complicité d'Israël dans l'élimination de Fakhrizadeh.

Le Guide suprême de l'Iran, l'Ayatollah Ali Khamenei, a juré de se venger de ce meurtre.

Augmentation de la pression sur l'Iran

Selon Axios, le commandant de l'armée iranienne Mohammed Bagheri a admis que l'assassinat du principal expert nucléaire du pays était un coup porté à l'establishment de la défense iranienne.

En conséquence, des responsables israéliens auraient informé une série de médias en Israël que sans Fakhrizade, il sera difficile pour l'Iran de poursuivre son programme nucléaire.

La récente réunion trilatérale entre le secrétaire d'État Mike Pompeo, le premier ministre israélien Netanyahu et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman en Arabie Saoudite, dimanche, a alimenté les spéculations selon lesquelles les développements actuels pourraient chercher à augmenter la pression sur l'Iran tout en envoyant un message à l'équipe Biden, écrit l'organe de presse.

Netanyahu, lors d'une réunion avec son parti, le Likoud, a refusé de confirmer explicitement la visite.

Au milieu des ambitions de l'équipe Biden de revenir à l'accord nucléaire iranien de 2015, renversant une pierre angulaire de la politique étrangère du président Donald Trump au Moyen-Orient, les responsables iraniens ont laissé entendre que cela ne serait possible qu'à la condition que Washington fasse de sérieuses concessions et "dédommage" l'Iran pour les retombées économiques des sanctions étatsuniennes.

Traduction SLT

Iran : un scientifique du programme nucléaire iranien a été assassiné
Jt France 2, 28.11.20 20h

En Iran, le chef du département de la recherche nucléaire a été assassiné, près de la capitale Téhéran. Les Iraniens accusent les services secrets israéliens.

L'attaque s'est produite à Absard, à 80 km à l'est de Téhéran (Iran). Sur le pare-brise du véhicule, les impacts des balles qui ont tué le chauffeur sont encore bien visibles. Mais c'est son passager, Mohsen Fakhrizadeh, qui était la cible du commando. L'homme est considéré comme l'un des plus hauts responsables du programme nucléaire militaire iranien. Grièvement blessé, il est mort à l'hôpital.
 

Mohsen Fakhrizadeh se savait menacé

L'assassinat n'a pas été revendiqué, mais pour les Iraniens, il n'y a aucun doute : il porte la marque de fabrique des services secrets israéliens et de leurs alliés américains. "Nos ennemis savent que nous ne pouvons ignorer un tel acte. Nous répondrons à ce crime de façon appropriée", a déclaré Hassan Rohani, président de la République islamique d'Iran. Au cours des 13 dernières années, cinq autres scientifiques iraniens ont été assassinés. Tous travaillaient sur le programme nucléaire iranien. Mohsen Fakhrizadeh se savait menacé. En avril 2018, Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, l'avait désigné nommément après la découverte par le Mossad de milliers de documents secrets iraniens.

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