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Le double discours de Macron : il contourne la censure de la loi Avia en demandant à l'UE de la faire adopter et défend des caricatures incitant à la haine contre une partie de ses concitoyens

par SLT 1 Novembre 2020, 10:40 Macron Islam Loi Avia Discours de haine Liberté d'expression Caricatures Mahomet Instrumentalisation Dictature France Articles de Sam La Touch

Pour clarifier notre point de vue, nous estimons que certains dessins danois sur le prohète Mahomet republiés par Charlie Hebdo en 2006 et en 2020 relèvent de l'incitation à la haine ou discours de haine contre les Musulmans en assimilant le prophète des Musulmans à un terroriste. C'est le cas notamment du dessin de Mahomet avec une bombe dans son turban stigmatisant de la sorte toues les Musulmans.

Nous soutenons la liberté d'expression quelle qu'elle soit mais il est clair que les citoyens s'estimant lésés peuvent faire recours devant les tribunaux qui disposent actuellement des moyens juridiques et législatifs suffisant pour poursuivre les fautifs le cas échéant. Par contre, nous estimons qu'en aucun cas les autorités d'un Etat soit disant laïque ne peuvent soutenir des dessins incitant à la haine ou relevant du discours de haine. C'est mettre au service de la discrimination "raciale" le poids d'un Etat. Et c'est particulièrement grave quel que soit les atrocités commises par des déséquilibrés en proie au syndrome de l'Amok qui prétendent agir au nom de la religion mais sont en fait instrumentalisés par des fascistes essayant de recréer une guerre des civilisations ou religieuses au sein d'un pays dit laïque. Cui bono ?

Nous avons déjà signalé la double posture du magistère intellectuel, médiatique et politique français pour des raisons éminemment géopolitiques.
- La double posture des autorités politiques et des médias français envers l'islamisme radical (Vidéos)

 

Ce double discours semble avoir cours également en interne. Macron d'un côté soutient une loi Avia éminemment liberticide et visant à restreindre les libertés d'expression sur la toile et de l'autre apporte le poids de l'Etat à des caricatures qui pour certaines relèvent, selon nous, de l'incitation à la haine ou du discours de haine contre une partie des concitoyens français.

Rappelons pourtant que la loi Avia envisage clairement selon la Quadrature du net "dans une seconde partie, à côté de celle prévue pour les contenus haineux, un autre type de censure, plus grave encore : confier à la police le pouvoir de censurer en une heure tout contenu qu’elle qualifierait seule – sans juge – de terroriste". Comme la Quadrature du net l'a déjà expliqué,  le risque est celui d’un large dévoiement contre les opposants politiques du gouvernement. Heureusement, en juin dernier, le Conseil constitutionnel n’a pas hésité à censurer un pouvoir si dangereux. Là encore, ce que Macron n’a pu imposer en France, il tente de l’imposer par la porte de l’UE. Et il le fait avec bien plus d’empressement que pour la censure en matière de lutte contre la « haine ».

La loi Avia revient par la porte de l’UE
La Quatrature du net, 22.09.20

 

Le 25 juin, une semaine après que la loi Avia a été sévèrement censurée par le Conseil constitutionnel, le gouvernement français a demandé à la Commission européenne de faire adopter au niveau européen ce que la Constitution l’empêchait d’adopter en France.
 

Contre la « haine »

Le gouvernement français demande une nouvelle loi européenne pour « contraindre les plateformes à retirer promptement les contenus manifestement illicites » via « des obligations de moyens sous le contrôle d’un régulateur indépendant qui définirait des recommandations contraignantes relatives à ces obligations et sanctionnerait les éventuels manquements ». Cette demande est le strict reflet de la loi Avia : son délai de 24h, ses pleins pouvoirs donnés au CSA. La France demande de faire censurer « non seulement les contenus illicites, mais aussi d’autres types de contenus tels que les contenus préjudiciables non illicites […] par exemple, les contenus pornographiques [ou] les contenus de désinformation ».

Cette demande intervient dans le cadre du débat législatif à venir sur le Digital Service Act dont vous nous parlions il y a peu : ce futur texte européen pourrait permettre à la France d’imposer au niveau européen une censure qu’elle a échoué à faire adopter au niveau national. Cette séquence législative ne débutera néanmoins pas immédiatement et ne portera que sur une partie de la loi Avia – la partie qui prétendait lutter contre les « contenus haineux ».

 

Contre le « terrorisme »

Il ne faut pas oublier que la loi Avia prévoyait dans une seconde partie, à côté de celle prévue pour les contenus haineux, un autre type de censure, plus grave encore : confier à la police le pouvoir de censurer en une heure tout contenu qu’elle qualifierait seule – sans juge – de terroriste. Comme nous l’avons déjà expliqué, nous y voyons le risque d’un large dévoiement contre les opposants politiques du gouvernement. Heureusement, en juin dernier, le Conseil constitutionnel n’a pas hésité à censurer un pouvoir si dangereux. Là encore, ce que Macron n’a pu imposer en France, il tente de l’imposer par la porte de l’UE. Et il le fait avec bien plus d’empressement que pour la censure en matière de lutte contre la « haine ».

Depuis deux ans déjà, le gouvernement défend un règlement de « lutte contre les contenus terroristes » pour imposer cette censure en une heure et sans juge, partout dans l’UE. Néanmoins, cette idée rencontre, en Europe aussi, de nombreuses oppositions (voir notre bilan des débats au Parlement européen), de sorte que le texte était en train de s’embourber depuis des mois dans des négociations indécises entre le Parlement européen et les États membres. Toutefois, après sa défaite au Conseil constitutionnel, le gouvernement français est revenu de plus bel : ce règlement pourrait bien être sa dernière carte à jouer pour placer sa police en contrôleur du Web français et européen.

Nous opposerons contre ce projet la même force que nous avons déjà déployée, et ce autant de fois qu’il le faudra.

La recrudescence des attentats islamistes en France pourrait favoriser la mise en oeuvre de cette loi liberticide à l'encontre de la liberté d'expression. Là encore, nous assistons à une instrumentalisation de l'Islamisme radical stigmatisant une communauté entière afin de faire passer une loi répressive. Certaines populations ayant subi les affres de la colonisation semblent les boucs émissaires tous désignés, l'éternel ennemi intérieur.

En effet, cette double posture chez Macron semble pour le moins fréquente quand il a affaire à la chose coloniale et masque mal une conception sélective des droits de l'homme.

Cette posture, cette fois-ci est utilisée pour des visées que nous considérons comme totalitaires, dans le contexte de l'état d'urgence sanitaire prolongée ad libidum et ad nauseum pour cause de Covid renforçant le contrôle et la répression de la population, obligeant à la fermeture de commerces et d'institutions culturelles et interdisant aux Français de sortir de chez eux sans raison dument justifiée. Nous le répétons, au risque du psittacisme, parce que nous estimons que cette évolution sociétale et politique est particulièrement grave : cette politique est dirigée in fine contre l'ensemble des Français. Comme si la Vème République néocoloniale qui bafoue le droit des Parlementaires à un véritable pouvoir législatif indépendant du pouvoir exécutif, avait besoin d'une telle évolution. Les Français ont tué le roi dans leur histoire pour le faire revenir par les urnes sous la Vème République lors du coup d'état constitutionel du Général en 1958, lors des fameux "évènements d'Algérie". Attention à ne pas consacrer le "monarque de la République" avec des pouvoirs dignes d'un Empereur avec sa police politique et son droit de vie et de mort sur les dissidents. La dictature en marche ?

Nous empruntons et déformons volontiers la citation du pasteur Martin Niemöller (publié dans le cadre de la montée du nazisme en Allemagne) pour expliquer la gravité de ce qui risque de se passer en France et ailleurs au nom de la lutte contre l'Islamisme radical, le terrorisme, la Covid...et le saint d'esprit.

Quand ils sont venus chercher les fichés S, je n'ai rien dit, je n'étais pas fiché S.
Quand ils ont construit leur Guantanamo à la française, je n'ai rien dit, je n'avais rien à me reprocher.

Quand ils ont refusé de soigner en réanimation les vieux de plus de 65 ans, je n'ai rien dit j'ai moins de 65 ans.
Quand ils ont laissé mourir les vieux en isolement dans les Ehpad, je n'ai rien dit aucun membre de ma famille ne réside en Ehpad.

Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les dissidents, je n'ai rien dit, je n'étais pas dissident.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les Musulmans, je n’ai rien dit, je n’étais pas Musulman.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n'ai rient dit, je n'étais pas Juif.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.

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Pour toute question ou remarque merci de nous contacter à l'adresse mail suivante : samlatouch@protonmail.com.

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