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« Nuit de la honte » à Paris : des centaines d’exilés violemment évacués et pourchassés (Bastamag)

par Bastamag 25 Novembre 2020, 06:12 Loi de sécurité globale Violences Police Migrants France Articles de Sam La Touch

Ce 23 novembre, des centaines de personnes exilées qui errent depuis des semaines dans le nord de Paris, sans solution, ont installé un campement provisoire place de la République à Paris. Il a été violemment démantelé sur ordre de la préfecture. Plusieurs scènes de brutalités policières ont été constatées. Récit en photos.

« Les mots nous manquent pour décrire cette soirée. La police qui soulève des tentes pour en jeter leurs occupants au sol, niant une fois de plus toute humanité aux personnes exilées. Les mots nous manquent pour décrire l’abomination des ordres donnés par la préfecture et leur application par les policiers via les charges, matraquages, jets de grenade de désencerclement et tirs de LBD », écrit l’association Utopia 56, dédiée à l’aide des réfugiés, au lendemain des événements survenus place de la République et dans les quartiers alentours.

Ce 23 novembre, vers 17 h, Rahmnulla, un jeune afghan de vingt ans, se rend à pieds avec d’autres exilés et des bénévoles d’associations vers le centre de Paris. Cela fait des semaines que des centaines d’exilés errent dans les rues au nord de la capitale, sans aucune solution d’hébergement durable le temps que leur demande d’asile soit étudiée, et surexposés à l’épidémie de Covid. Ils et elles sont sans cesse délogés et harcelés par les forces de police depuis des semaines, comme Basta ! vous le racontait fin septembre.

Les alertes incessantes des associations, grandes ou petites, qui les accompagnent – Utopia 56, Solidarité Migrants Wilson, Médecins du monde, Médecins sans frontières, la Cimade… – se heurtent au silence. Avec l’aide de plusieurs associations, ils et elles ont donc décidé de se rendre visibles en installant leurs tentes au cœur de Paris, place de la République. « Nous ne pouvons même pas dormir. La police nous fait toujours des problèmes », raconte Rahmnulla, installé dans sa tente sur la place. Lors des multiples évacuations précédentes, sa couverture a été aspergée de gaz et son téléphone cassé par des policiers...

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