L'Iran rejette la participation saoudienne aux pourparlers sur le nucléaire et demande instamment à la France de revoir ses ventes d'armes qui ont entraîné le massacre d'innocents au Yémen (FNA)

L'Iran rejette la participation saoudienne aux pourparlers sur le nucléaire et demande instamment à la France de revoir ses ventes d'armes qui ont entraîné le massacre d'innocents au Yémen
Article originel : Iran Rejects Saudi Involvement in N. Talks, Urges France to Revise Arms Sales Resulting in Massacre of Innocents in Yemen
FNA

TEHRAN (FNA)- L'Iran a fermement exclu la présence des Saoudiens dans les négociations sur le nucléaire, appelant la France à reconsidérer sa politique de vente d'armes aux Etats arabes du Golfe Persique, dont Riyad, qui a conduit au massacre de milliers de femmes et d'enfants innocents au Yémen et ailleurs.

"Le Plan d'action global conjoint (PAGC) est un accord international multilatéral approuvé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Il n'est en aucun cas renégociable et les parties qui le composent sont toutes claires et immuables", a déclaré samedi le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, ajoutant que "les armes fabriquées en France, et celles fabriquées par d'autres pays occidentaux, sont la cause du massacre de dizaines de milliers de Yéménites".

Khatibzadeh a souligné que les armes occidentales sont la principale source d'effusion de sang et d'instabilité dans le golfe Persique, soulignant que si l'on ne met pas fin à l'afflux de ces armes, on ne peut espérer ni la paix ni la stabilité dans la région.

Khatibzadeh a fait ces remarques en réaction aux propos du président français Emmanuel Macron qui avait déclaré dans une interview à la télévision al-Arabiya vendredi que toute nouvelle négociation sur l'accord nucléaire de 2015 serait très "dure" et devrait inclure les alliés régionaux de la France, comme l'Arabie Saoudite.

L'Iran a signé le JCPOA avec six Etats du monde - à savoir les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine - en 2015.

Trump, un critique sévère de cet accord historique, a unilatéralement retiré Washington de la JCPOA en mai 2018, et a déclenché les sanctions "les plus sévères jamais prises" contre la République islamique au mépris des critiques mondiales dans une tentative d'étrangler le commerce du pétrole iranien, mais en vain puisque sa "politique dite de pression maximale" n'a pas réussi à pousser Téhéran à la table des négociations.

En réponse à l'initiative unilatérale des États-Unis, Téhéran a jusqu'à présent fait quatre fois marche arrière sur ses engagements nucléaires conformément aux articles 26 et 36 de la JCPOA, mais a souligné que ses mesures de rétorsion seront réversibles dès que l'Europe aura trouvé des moyens pratiques de protéger le commerce mutuel contre les sanctions américaines.

Téhéran a été particulièrement déçu par l'incapacité des trois signataires européens du JCPOA - la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne - à protéger ses intérêts commerciaux dans le cadre de l'accord après le retrait des États-Unis.

Le 5 janvier, l'Iran a franchi une dernière étape dans la réduction de ses engagements, et a déclaré qu'il n'observerait plus aucune limitation opérationnelle de son industrie nucléaire, que ce soit concernant la capacité et le niveau d'enrichissement de l'uranium, le volume d'uranium stocké ou la recherche et le développement.

Entre-temps, Biden a récemment déclaré dans un article de CNN qu'il souhaitait une renégociation du contenu de l'accord avant d'accepter d'y adhérer à nouveau.

"Je vais offrir à Téhéran une voie crédible de retour à la diplomatie. Si l'Iran revient à un respect strict de l'accord nucléaire, les Etats-Unis rejoindraient l'accord comme point de départ pour des négociations de suivi. Avec nos alliés, nous travaillerons au renforcement et à l'extension des dispositions de l'accord nucléaire, tout en abordant d'autres sujets de préoccupation", a-t-il écrit, précisant qu'il souhaitait des changements dans le contenu de l'accord nucléaire et des garanties de la part de Téhéran qu'il serait ouvert au compromis pour conclure de multiples accords sur ses missiles et ses puissances régionales ainsi que sur un certain nombre d'autres questions qui ont été les pommes de discorde entre les deux parties au cours des quatre dernières décennies.

En réponse, Zarif a souligné que les États-Unis ont violé l'accord nucléaire et qu'ils ne sont pas en mesure de demander des conditions pour son retour au JCPOA, ajoutant que c'est Téhéran qui a ses propres conditions pour permettre aux États-Unis de revenir dans l'accord approuvé au niveau international.

Le ministre des affaires étrangères a répété à maintes reprises que Téhéran ne changerait pas un seul mot de l'accord, et a averti les États-Unis qu'ils doivent payer des réparations pour les dommages qu'ils ont infligés à l'Iran par leur retrait de l'accord nucléaire et donner suffisamment d'assurances pour ne pas recommencer à relancer le mécanisme de déclenchement avant de pouvoir revenir à l'accord.

Traduction SLT

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