Le problème israélien de Biden
Par Fawaz A. Gerges
OLJ
Note de SLT : Il semble bel et bien que Biden et Trump soient dans le même alignement concernant leur mansuétude envers Israël.
Lundi dernier, lorsque le président des États-Unis, Joe Biden, s’est vu demander s’il appuierait la demande d’autres pays pour un cessez-le-feu après l’escalade de la violence entre Israël et le Hamas, il a répondu qu’il s’entretiendrait avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu « dans une heure, et (je pourrai) vous parler après cela ». Loin d’être une gaffe de Biden, l’apparente déférence du président envers Netanyahu soulève des questions alarmantes – mais pas nouvelles – sur la nature de la relation entre les États-Unis et Israël.
« La queue qui mène le chien »
Israël est ce que les spécialistes des relations internationales nomment dans leur jargon « la queue qui mène le chien » : compte tenu de la dissymétrie de puissance entre les deux États, on pourrait s’attendre à ce que les États-Unis, superpuissance qui fournit à Israël 8,3 milliards de dollars d’aide militaire annuelle, fixent les règles fondamentales de leurs relations. Pourtant, dans le cas d’Israël, c’est l’inverse qui se produit.
Depuis les années 1980, le consensus américain en matière de politique étrangère est qu’Israël sait mieux que quiconque comment préserver sa sécurité, et c’est un soutien sans ambiguïté, dénué de pressions, qui le poussera à prendre les risques nécessaires à la paix. Par conséquent, les présidents des États-Unis s’en remettent souvent à leurs homologues israéliens sur les questions relatives à la guerre ou la paix au Moyen-Orient, quand bien même des intérêts vitaux américains sont en jeu. Or, loin de donner aux États-Unis une influence sur Israël ou de faire progresser les perspectives de paix, cette approche de la relation bilatérale s’est finalement avérée préjudiciable aux deux pays.
Netanyahu ne sait que trop bien comment peser sur la vie politique américaine, surtout lorsqu’un conflit violent éclate. Il exploite depuis longtemps le fait que les États-Unis réitèrent inévitablement le « droit à l’autodéfense » d’Israël sans tenir compte de la responsabilité des dirigeants israéliens dans le déclenchement des crises. Cette fois encore, les responsables américains, quel que soit leur parti, ont eu tendance à éviter de reconnaître le rôle direct de Netanyahu dans le sabotage de la réconciliation entre Palestiniens et Israéliens, dans la privation des droits des citoyens palestiniens d’Israël et dans le renforcement des forces les plus extrémistes et xénophobes de son pays...
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