Les Talibans auraient le contrôle des appareils biométriques étatsuniens - une leçon sur les conséquences vitales et mortelles de la confidentialité des données
Article originel : The Taliban reportedly have control of US biometric devices – a lesson in life-and-death consequences of data privacy
Par Margaret Hu, professeur de droit et d'affaires internationales, Penn State
The Conversation
Au lendemain de la prise de Kaboul par les Talibans et de l'éviction du gouvernement national afghan, des rapports alarmants indiquent que les insurgés pourraient potentiellement accéder aux données biométriques collectées par les États-Unis pour suivre les Afghans, y compris les personnes ayant travaillé pour les forces étatsuniennes et de la coalition.
Les Afghans qui ont autrefois soutenu les États-Unis ont tenté de cacher ou de détruire les preuves physiques et numériques de leur identité. De nombreux Afghans craignent que les documents d'identité et les bases de données stockant des données personnelles identifiables ne se transforment en arrêts de mort entre les mains des Talibans.
Cette violation potentielle des données souligne que la protection des données dans les zones de conflit, notamment les données biométriques et les bases de données qui relient l'activité en ligne à des lieux physiques, peut être une question de vie ou de mort. Mes recherches et le travail des journalistes et des défenseurs de la vie privée qui étudient la cybersurveillance biométrique ont anticipé ces risques pour la sécurité et la confidentialité des données.
Une guerre basée sur la biométrie
La journaliste d'investigation Annie Jacobsen a documenté la naissance de la guerre biométrique en Afghanistan après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, dans son livre "First Platoon". Le ministère de la Défense a rapidement considéré les données biométriques et ce qu'il appelle la "domination de l'identité" comme la pierre angulaire de multiples stratégies de contre-terrorisme et de contre-insurrection. La domination de l'identité signifie être capable de suivre les personnes que l'armée considère comme une menace potentielle, quels que soient leurs pseudonymes, et, en fin de compte, priver les organisations de la possibilité d'utiliser l'anonymat pour dissimuler leurs activités.
En 2004, des milliers de militaires étatsuniens avaient été formés à la collecte de données biométriques pour soutenir les guerres en Afghanistan et en Irak. En 2007, les forces étatsuniennes recueillaient des données biométriques principalement au moyen de dispositifs mobiles tels que le Biometric Automated Toolset (BAT) et le Handheld Interagency Identity Detection Equipment (HIIDE). Le BAT comprend un ordinateur portable, un lecteur d'empreintes digitales, un scanner d'iris et un appareil photo. Le HIIDE est un petit appareil unique qui comprend un lecteur d'empreintes digitales, un scanner d'iris et un appareil photo. Les utilisateurs de ces appareils peuvent recueillir des scans d'iris et d'empreintes digitales ainsi que des photos faciales, et les faire correspondre aux entrées des bases de données militaires et des listes de surveillance biométriques...
Traduction SLT
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