Les exfiltrations, une tradition françafricaine
Par Rémi Carayol, Michael Pauron
Afrique XXI, 31.10.21
Blaise Compaoré est le grand absent du procès des assassins de Thomas Sankara et de douze de ses camarades, qui a repris le 25 octobre. S’il échappe à la justice de son pays, c’est à la France qu’il le doit : il y a tout juste sept ans, l’armée française l’a aidé à fuir la colère du peuple. Cette exfiltration n’était pas la première du genre. Depuis plusieurs décennies, le pouvoir français a régulièrement volé au secours de ses « amis » sur le continent.
C’est le grand absent du procès des assassins de Thomas Sankara et de douze de ses camarades qui a repris le 25 octobre dernier à Ouagadougou, après deux semaines d’interruption. Comme lors de l’ouverture, le 11 octobre, de ce procès historique qui doit situer les responsabilités dans la tuerie du 15 octobre 1987 qui a mis fin à la révolution sankariste, seuls douze des quatorze prévenus étaient assis sur le banc des accusés le jour de la reprise. Blaise Compaoré, le principal suspect, accusé d’« attentat à la sûreté de l’État », de « complicité d’assassinat » et de « recel de cadavre », et dont les proches de Sankara – ainsi qu’une bonne partie du peuple burkinabé – sont persuadés de sa culpabilité, n’était pas là, au grand dam des familles des victimes1...
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