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Le coup d'Etat militaire au Burkina Faso qui a renversé le président Kaboré marque-t-il le retour de l'ex-dictateur françafricain Blaise Compaoré ou/et de sa clique au pouvoir ?

par SLT 25 Janvier 2022, 20:43 Burkina Faso Coup d'ETat Kaboré Macron Diendéré Françafrique Blaise compaoré François Hollande néocolonialisme Libye Sarkozy France Terrorisme Articles de Sam La Touch

Le dictateur françafricain Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir en 2014 par les citoyens Burkinabés et exfiltré par les forces spéciales françaises à la demande du monarque républicain François Hollande. Il avait d'ailleurs obtenu tout au long de son règne despotique un long soutien de l'impérial socialisme et de la droite française. En 2015, le capitaine Diendéré fidèle françafricain de l'ex-dictateur soutenu par la France avait essayé de chasser du pouvoir les autorités de transition Burkinabès mais avait été arrêté et mis en prison. Il vient d'être libéré selon la Lettre du continent par les putschistes qui ont chassé du pouvoir le président Kaboré élu démocratiquement :

"...Dans la matinée du 24, l’ancien tout-puissant patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) de Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, emprisonné depuis 2015 à la suite d’une tentative de coup d’Etat contre les autorités de transition, a par ailleurs été libéré. Son rôle est néanmoins encore loin d’être clairement établi dans les évènements de dimanche. Ses liens supposés avec plusieurs des officiers putschistes, parmi lesquels Damiba, font actuellement l’objet d’intenses spéculations. Les soldats putschistes sont pour la plupart issus des unités Cobra, une force spéciale mise à la disposition de l’armée de terre." (Comment Paris se préparait au coup d'Etat, Africa Intelligence, 24.01.22).

Aujourd'hui même, Macron a souligné, rapporté par France info ce matin, qu'il dénonçait le coup d'Etat qui a renversé le président Kaboré élu démocratiquement à deux reprises et que l'intégrité du président Kaboré n'était pas en danger malgré qu'il soit probablement emprisonné.
"« On m’a dit qu’il n’était pas menacé dans son intégrité physique », a indiqué Emmanuel Macron.
Les propos de Macron pourraient laissé à penser qu'il y a un traitement décent de la junte nouvellement au pouvoir.

Lire également une autre déclaration sur RFI (Emmanuel Macron: «Notre priorité, c’est l’intégrité physique du président Kaboré» au Burkina Faso) :

"...Notre priorité est évidement que d’abord, son intégrité physique soit préservée et que le calme puisse être maintenu. Il est aujourd’hui trop tôt pour rentrer plus en détail, si je puis dire, dans la caractérisation de la situation au Burkina Faso. Et il est clair que cette situation demeure préoccupante compte-tenu de ce qui s’est passé depuis l’été 2020 au Mali, de ce qui s’est passé ces derniers mois en Guinée. Et je pense que la région doit être appuyée dans sa volonté de maintenir des transitions civiles et des élections démocratiques. À côté de cela, je veux ici rappeler que notre priorité dans la région est évidemment de continuer de lutter contre le terrorisme islamiste qui continue à faire des ravages au Mali, mais également au Burkina Faso qui a été l’objet de nombreuses attaques terroristes ces derniers temps. D’ailleurs, quand on regarde les revendications, les motivations des putschistes, il est clair que la situation sécuritaire et les coups qui ont été portés à la fois à l’armée et à la population civile par ces groupes terroristes est un déterminant de cette rébellion. Donc, notre volonté est en lien étroit avec la Cédéao d’une part, mais l’ensemble des États partie prenante, ce qu’on a appelé l’Initiative d’Accra, de lutter contre toutes les formes de terrorisme dans la région, et d’être aux côtés des États et des populations..."

Le retour des militaires au pouvoir et la libération de Gilbert Diendéré marque-t-il le retour au pouvoir de la clique de l'ex-dictateur françafricain Blaise Compaoré ? Celui là même qui fut impliqué dans l'assassinat de Thomas Sankara avec l'aide de la Françafrique pour accéder au pouvoir ? D'aucuns ont même évoqué les liens ambigus entre la Françafrique, le terrorisme et l'ancien dictateur. Souvenez-vous de ces djihadistes qui ont débarqué en Libye avec le plein soutien de l'OTAN, de la Françafrique, de l'Anglafrique et des Etatsunafrique en passant par le Qatar. Et comment cette guerre occidentale en Libye a stimulé le terrorisme dans de nombreux pays notamment au Sahel et au-delà.

A suivre...

Lire aussi :
- Rapport de l'IRSEM de novembre 2018. Comment l'armée française considère le blog de SLT et ...les autres

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