Chronologie : Euromaidan, la première "crise ukrainienne".
Article originel : Timeline: Euromaidan, the original “Ukraine Crisis”
Par Kit Knightly
Off Guardian, 24.02.22
Véritable révolution populaire ou coup d'État soutenu par l'OTAN ? Voici les faits pour vous aider à décider.
Si la Russie lance effectivement une invasion ou une "opération spéciale" en Ukraine, nous avons pensé que c'était le bon moment pour récapituler comment nous en sommes arrivés là.
Les divisions historiques, politiques et ethniques de l'Ukraine remontent à des décennies, voire à des siècles, mais nous n'avons pas l'espace nécessaire pour une telle plongée en profondeur. Pour l'instant, nous allons nous en tenir à trois parties simples : La chute de Viktor Ianoukovitch, le référendum de Crimée, et la guerre civile qui s'en est suivie et qui a mis la région sur la voie directe des événements d'aujourd'hui.
À l'instar de nos 30 faits sur la Covid, cet article se veut un guide de référence rapide pour aider les amis et la famille à se familiariser avec l'histoire récente de l'Ukraine, un index pratique des sources contemporaines ou un cours de remise à niveau pour ceux qui ont oublié les détails.
Bref, allons-y.
1990
Après la chute du mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne, de nombreux dirigeants occidentaux assurent par écrit et oralement au dirigeant soviétique de l'époque, Mikhaïl Gorbatchev, que l'OTAN ne prévoit pas d'étendre son territoire vers l'est.
Pour citer le secrétaire d'État étatsunien James Baker :
non seulement pour l'Union soviétique mais aussi pour d'autres pays européens, il est important d'avoir des garanties que si les États-Unis maintiennent leur présence en Allemagne dans le cadre de l'OTAN, pas un pouce de la juridiction militaire actuelle de l'OTAN ne s'étendra en direction de l'Est."
1997
La Charte de partenariat spécifique est signée par des représentants de l'OTAN et de l'Ukraine. Ce document est un accord à long terme selon lequel l'Ukraine coopérera progressivement avec l'OTAN et finira par en devenir membre. Ceci constitue une violation directe des assurances données ci-dessus.
2002
L'OTAN publie son plan d'action OTAN-Ukraine, qui réaffirme son engagement en faveur d'un " resserrement des liens " avec l'Ukraine et expose un plan à long terme pour des " réformes " en Ukraine qui la rendront apte à une " intégration euro-atlantique complète ".
2008
La secrétaire d'État étatsunienne Condoleeza Rice et le ministre ukrainien des Affaires étrangères Volodymyr Ohryzko signent la Charte de partenariat stratégique entre les États-Unis et l'Ukraine, qui " souligne l'engagement continu des États-Unis à soutenir un engagement renforcé entre l'OTAN et l'Ukraine ".
FÉVRIER
Viktor Ianoukovitch, chef du Parti des régions d'Ukraine, remporte l'élection présidentielle et est nommé quatrième président de l'Ukraine. Ianoukovitch est l'ancien gouverneur de Donetsk, sa région natale, et il remporte l'élection grâce à un pourcentage élevé de voix provenant de l'est de l'Ukraine, où vivent des Russes ethniques.
MAI
Dans l'une de ses premières actions en tant que président, Ianoukovitch signe un accord avec la Russie, prolongeant le bail de la base navale de la mer Noire en Crimée jusqu'en 2042 au moins. Cette prolongation est accueillie avec consternation et réprobation par la presse occidentale, dont un journal s'interroge :
"La fin de l'intégration de l'Ukraine à l'UE ?"
Dans le Guardian, Luke Harding a déclaré qu'il s'agissait là
du signe le plus concret à ce jour que l'Ukraine est de nouveau sous l'influence de la Russie après la victoire de Ianoukovitch aux élections présidentielles de février.
Il note également que "la prolongation du bail est susceptible de renforcer l'opposition à Ianoukovitch dans les provinces occidentales de l'Ukraine".
Un sondage PEW révèle que la majorité des Ukrainiens sont opposés à l'adhésion à l'OTAN.
JUIN
Le Parlement ukrainien vote un nouveau projet de loi interdisant au pays d'adhérer à tout bloc militaire. Comme l'a noté la BBC à l'époque, cette mesure met fin à toute perspective d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, tuant ainsi un projet sur lequel l'Occident travaillait depuis 13 ans.
2012
Le Parti des régions de Ianoukovitch remporte les élections législatives, augmentant son nombre de sièges et voyant son principal rival, le parti Batkivshchyna (Patrie) d'Arseniy Yatsenyuk, perdre 55 sièges.
Toutefois, ces élections marquent également la première fois que l'Ukraine élit un député d'extrême droite à son parlement, le parti Svoboda d'Oleh Tyahnybok remportant 37 sièges et plus de 10 % des voix (entièrement issues de l'ouest du pays, ethniquement ukrainien).
Des articles de presse de l'époque, ainsi que des groupes de réflexion comme OpenDemocracy, notent la montée "inquiétante" de la "politique d'extrême droite" en Ukraine.
SEPTEMBRE
Le cabinet ukrainien approuve à l'unanimité le projet de l'accord d'association Ukraine-UE tant attendu. Yanokuych devrait signer officiellement l'accord lors du "sommet du partenariat oriental" de l'UE, qui se tiendra à Vilnius les 28 et 29 novembre.
La Russie - principal créancier et partenaire commercial de l'Ukraine - prévient que ce traité "provoquerait le chaos", romprait les termes d'un traité existant entre l'Ukraine et la Russie et entraînerait l'effondrement de l'économie ukrainienne. En guise de contre-offre, elle suggère à l'Ukraine de signer un nouvel accord avec l'Union économique eurasienne.
NOVEMBRE
Le gouvernement ukrainien publie un décret suspendant les préparatifs de l'accord d'association (AA). Le vice-premier ministre Yuriy Boyko avertit que les conditions actuelles de l'accord "porteraient gravement atteinte à l'économie".
Des manifestations "pro-européennes" commencent sur la place Maidan quelques jours après la publication du décret. Un sondage réalisé par le Kyiv Post révèle un partage sensiblement égal entre l'adhésion à l'UE et l'union douanière eurasienne avec un clivage : 39 % pour, 37 % contre.
Ianoukovitch participe au sommet du Partenariat oriental le 28, mais ne signe pas l'accord d'association, suggérant plutôt un nouvel accord trilatéral entre l'Ukraine, la Russie et l'UE. La Russie est ouverte à la négociation d'un tel accord, mais l'UE rejette complètement cette offre.
Bien qu'il ne signe pas l'AA, Ianoukovitch déclare à la presse que l'Ukraine a toujours l'intention d'œuvrer au rapprochement avec l'UE : "Il n'existe pas d'alternative aux réformes en Ukraine ni d'alternative à l'intégration européenne... Nous suivons cette voie et ne changeons pas de direction".
Le Premier ministre Mykola Azarov a fait écho à ces propos : "J'affirme en toute autorité que le processus de négociation de l'accord d'association se poursuit et que les travaux visant à rapprocher notre pays des normes européennes ne s'arrêtent pas un seul jour".
Néanmoins, cet événement est omniprésent dans les médias occidentaux, où il est dit que Ianoukovitch "refuse de signer l'accord d'association en faveur d'un rapprochement avec la Russie".
Des milliers d'autres personnes se rassemblent sur la place Maidan et d'autres commencent à occuper l'hôtel de ville de Kiev. Les protestations s'intensifient, les politiciens de l'opposition parlent de "trahison" de la part de Ianoukovitch et appellent au rapprochement de l'élection présidentielle, alors que de nouvelles élections ne sont prévues que dans 18 mois.
Le 29 novembre, les manifestants présentent leurs premières demandes "officielles", dont la démission immédiate de Viktor Ianoukovitch.
DÉCEMBRE
1/12/2013 - Des milliers de manifestants scandant "révolution" prennent d'assaut les barrières métalliques érigées par la police anti-émeute. Les manifestants lancent des cocktails Molotov :
PHOTO: A molotov cocktail explodes in front of police during clashes with pro-European demonstrators in Kiev, Ukraine pic.twitter.com/2XnCIPE9ai
— AFP News Agency (@AFP) December 1, 2013
La police se retire de la place. Plus de 200 personnes sont blessées, dont plus de 100 policiers.
2/12/2013 - Les manifestants érigent des barricades autour du Maïdan, bloquent l'accès aux bâtiments gouvernementaux et tentent de prendre d'assaut l'administration présidentielle. Même le Guardian note que la police s'est retirée.
Dans une conférence de presse, le député d'extrême droite Oleh Tyanybohk appelle officiellement cela une "révolution", et demande que la police et les membres de l'armée passent de leur côté.
3/12/2013 - Écrivant dans la New Republic, Julia Ioffe fait l'éloge des manifestants de Maidan, citant spécifiquement les jets de Molotovs sur la police :
Quand la police est arrivée, contrairement aux Moscovites, ils ne sont pas partis. Ils ont balancé des chaînes et lancé des cocktails Molotov et construit des barricades dans les rues. Ils ont pris les bâtiments municipaux. Ils ont presque renversé la principale statue de Lénine de la ville. Ils ont chanté l'hymne national et scandé "Révolution !".
8/12/2013 - Des manifestants renversent une statue de Lénine. Des graffitis indiquant "Yanukovych you're next" sont gribouillés sur les murs. Une effigie de la tête coupée de Kadhafi est portée autour de la place aux chants de "Yanukovych le jeu est terminé !". Le Kyiv Post rapporte la préparation de cocktails Molotov.
10/12/2013 - La police anti-émeute Berkut tente de briser les barricades et de dégager la place. Des gaz lacrymogènes sont déployés. Ils sont repoussés.
11/12/2013 - La secrétaire d'État adjointe étatsunienne Victoria Nuland et l'ambassadeur étatsunien Geoffrey Pyatt visitent les manifestations et s'entretiennent avec les dirigeants de l'opposition. Ils sont photographiés en train de serrer des mains et de distribuer de la nourriture :
Le même jour, Foreign Affairs, la publication officielle du Council on Foreign Relations, publie un article intitulé : "Yanukovych doit partir".
Le même jour, l'ancien président Leonid Kravchuk organise une "table ronde" de discussion politique avec des membres de tous les partis et tous les anciens présidents de l'Ukraine, dans le but de désamorcer la crise. Les discussions ont la bénédiction de Ianukovych, l'opposition refuse d'y participer.
13/12/2013 - Le sénateur étatsunien John McCain se rend à Kiev où il prononce un discours déclarant à la foule "Nous sommes ici pour soutenir votre juste cause".
Plus tard, il est photographié serrant la main d'Oleh Tyahnybok, leader du parti d'extrême droite Svoboda :
La chaîne britannique Channel 4 news a rapporté [c'est nous qui soulignons] : "Un groupe d'extrême droite au cœur des manifestations en Ukraine rencontre un sénateur étatsunien".
2014
JANVIER
14/1/2014 - L'activité de protestation reprend après une accalmie pendant la période de Noël/Nouvel An.
15/1/2014 - Lors d'une réunion de la commission des affaires étrangères du Sénat étatsunien, le secrétaire d'État adjoint Thomas Melia admet que le département d'État étatsunien a dépensé 5 milliards de dollars pour "aider l'Ukraine".
Cela inclut 180 millions de dollars pour des "programmes de développement" destinés aux "juges, membres du parlement [et] partis politiques".
16/1/2014 - Après des semaines d'impasse, le parlement ukrainien adopte dix nouveaux projets de loi. Connues collectivement sous le nom de "lois anti-manifestation", ces lois permettent une répression stricte des activités de protestation, y compris la suppression de l'immunité parlementaire des députés encourageant la violence et le retrait du permis de conduire de ceux qui ont utilisé des véhicules pour obstruer les routes publiques.
19/1/2014 - Affrontements entre la police anti-émeute et les manifestants sur la rue Hrushevskoho, beaucoup de manifestants sont issus de groupes d'extrême droite tels que Svoboda et Secteur droit, et sont vus portant des symboles et des slogans néo-nazis.
25/1/2014 - Le président Ianoukovitch tend la main aux dirigeants de l'opposition, leur proposant un accord de partage du pouvoir qui installerait Iatseniyuk comme Premier ministre et Vitaliy Klitschko comme son adjoint. L'opposition refuse l'offre.
28/1/2014 - Dans un geste de compromis, le parlement abroge 9 des dix lois de protestation, adoptant une nouvelle loi qui accorde l'amnistie à toutes les personnes impliquées dans les manifestations, à condition qu'elles cessent d'occuper les bâtiments du gouvernement. L'opposition refuse ces conditions.
FÉVRIER
7/2/2014 - Un appel téléphonique enregistré entre Nuland et Pyatt est divulgué à la presse, célèbrement surnommé l'appel "fuck the UE".
Dans la conversation, datée du 28 janvier, Nuland et Pyatt discutent longuement de la structure du cabinet ukrainien une fois que Ianoukovitch sera parti. Il reste 25 jours avant que Ianoukovitch ne soit chassé du pouvoir.
Selon un sondage publié le même jour par le Kyiv Post, les Ukrainiens sont plus nombreux à s'opposer aux manifestations de Maidan qu'à les soutenir.
16/2/2014 - Dans une énième tentative de compromis, le gouvernement libère tous les prisonniers arrêtés pendant les manifestations, cette fois l'opposition réagit en levant son occupation de l'hôtel de ville de Kiev, qui a duré 3 mois.
19/2/2014 - Le président Ianoukovitch déclare une "trêve" dans une déclaration commune signée par les trois principaux leaders de l'opposition. La déclaration s'engage à négocier pour une paix durable.
20/2/2014 - Des tireurs embusqués ouvrent le feu sur la foule de la place Maidan, faisant au moins soixante morts. Des manifestants et des policiers sont tués dans les tirs. EuroNews rapporte que la "trêve est brisée" quelques heures seulement après sa signature.
21/2/2014 - Malgré le bain de sang, les négociations se poursuivent, aboutissant à "l'accord sur le règlement de la crise politique en Ukraine", signé par toutes les parties plus les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne et de la Pologne.
L'accord a exigé la création d'un "gouvernement d'unité nationale" temporaire, qui sera remplacé à la suite de nouvelles élections présidentielles d'ici la fin de 2014. Il prévoyait également une enquête approfondie sur les fusillades survenues sur le Maïdan la veille.
Ianoukovitch a promis que le gouvernement ne déclarerait pas l'état d'urgence et ne ferait pas appel à l'armée, et qu'il retirerait toutes les forces de police du lieu des manifestations, en échange de la restitution par les manifestants de tous les bâtiments publics et des armes illégales.
Les leaders des manifestants militants - dont Dmitryo Yarosh du Secteur droit néonazi - ont rejeté l'accord et ont menacé de prendre d'assaut le Parlement et la résidence présidentielle si Ianoukovich ne démissionnait pas immédiatement.
22/2/2014 - Plutôt que de respecter les termes de l'accord, une fois que la police s'est retirée, les manifestants ont pris d'assaut les bâtiments gouvernementaux et ont pris le contrôle de Kiev. M. Ianoukovitch s'enfuit dans la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine.
Selon un article contemporain du Time :
Viktor Ianoukovitch, le président ukrainien assiégé, s'est enfui de Kiev samedi, alors que les manifestants prenaient le contrôle total de la capitale ukrainienne, marquant un tournant dramatique dans la crise qui dure depuis trois mois, quelques heures seulement après la signature d'un accord de paix parrainé par l'Union européenne [...] Alors que la police abandonnait ses postes dans la capitale, l'opposition a pris le contrôle des principaux carrefours et s'est emparée du palais présidentiel, établissant un périmètre autour de l'ancienne résidence de Ianoukovitch [...].
Quelques heures après la prise d'assaut de la ville, le Parlement ukrainien vote la destitution de Ianoukovitch par 328 voix contre 0, avec plus de 120 députés absents du vote. Ce vote était inconstitutionnel et ne constituait en aucun cas une forme de destitution juridiquement contraignante.
Depuis la ville orientale de Kharkiv, Ianoukovitch prononce un discours télévisé, déclarant qu'il est toujours le "président légitimement élu de l'Ukraine", et qu'il n'a pas l'intention de fuir le pays.
24/2/2014 - Le Parlement destitue 1/3 de la Cour constitutionnelle ukrainienne, lance un mandat d'arrêt contre le président Ianoukovitch.
25/2/2014 - Le propre Parti des régions de Ianoukovitch le désavoue au parlement, et il s'envole pour la Russie, affirmant que sa vie est en danger.
27/2/2014 - Arseniy Yatsenyuk est assermenté comme Premier ministre intérimaire de l'Ukraine, un poste qu'il conserverait après les élections de mai 2014.
Vitaly Klitschko est relégué au poste un peu moins important de maire de Kiev, et Oleh Tyahnybok reprend son poste de simple député.
Le nouveau gouvernement ukrainien prend forme exactement comme l'avait prédit Nuland dans son appel téléphonique du 28 janvier.
Le même jour, Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN, déclare à la presse que "la porte est toujours ouverte" pour que l'Ukraine rejoigne le bloc militaire (atlantiste).
28/2/2014 - L'émission britannique d'actualité Newsnight diffuse ce segment, intitulé "La menace néonazie dans la nouvelle Ukraine" :
Neo-Nazi threat in new Ukraine: NEWSNIGHT / Menace néo-nazie dans la nouvelle Ukraine : NEWSNIGHT
MARS
Il apparaît que les tireurs d'élite qui ont tiré sur la foule n'étaient pas employés par le gouvernement ukrainien, mais qu'ils tiraient sur les deux camps dans le but de semer le chaos.
Ces preuves sont présentées à la chef de la politique étrangère de l'UE, Catherine Ashton, par le ministre estonien des affaires étrangères, Urmas Paet, lors d'un appel téléphonique dont la presse a eu connaissance et dont l'authenticité a été confirmée par le gouvernement estonien.
Ni l'UE, ni le nouveau gouvernement ukrainien ne font le moindre effort pour enquêter sur ces preuves ou traduire les assassins en justice.
Le 21 mars, le gouvernement provisoire de l'Ukraine signe officiellement l'accord d'association controversé avec l'Union européenne.
OCTOBRE
À la suite des élections législatives de 2014, le gouvernement de coalition à cinq partis fait officiellement de l'adhésion à l'OTAN une "priorité nationale".
*
Voilà donc une chronologie des événements clés qui ont conduit à la chute de Viktor Ianoukovitch. Véritable révolution populaire ou coup d'État soutenu par l'OTAN ? À vous de décider.
Nous cataloguerons la poursuite de l'effondrement de l'Ukraine dans le chaos et la guerre civile dans les parties deux et trois de cette chronologie, à venir.
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Traduction SLT avec DeepL.com