La Russie est-elle VRAIMENT en train de " lutter contre le mondialisme " en Ukraine ?
Article originel : Is Russia REALLY “fighting globalism” in Ukraine?
Par Catte Black
Off Guardian, 19.03.22
L'invasion de l'Ukraine est-elle un mouvement de Poutine contre la mondialisation ?
C'est une idée très populaire dans les médias alternatifs en ce moment.
Alex Cristoforou le dit ouvertement dans sa dernière vidéo. Catherine Austin Fitts et Karel van Wolferen le suggèrent dans une récente conversation. Tout comme le Daily Expose.
Mariupol final stages. Russia says goodbye to Globalist system. Update 2/ Mariupol étapes finales. La Russie dit adieu au système mondialiste. Mise à jour 2
J'aimerais que ce soit vrai. Mais actuellement, ça n'en a vraiment pas l'air, et promouvoir cette idée sans preuve solide peut nous conduire à une dangereuse illusion.
Avant que nous ne soyons accusés de russophobie (par des personnes à la mémoire courte ou aux agendas longs), permettez-moi de rappeler à tous que nous avons été qualifiés de "trolls russes" depuis notre lancement parce que nous avons constamment défendu les actions de la Russie, tant en Ukraine en 2014-16 que plus tard en Syrie et ailleurs.
Je suis plus que consciente que la Russie a longtemps lutté contre la menace existentielle offerte par l'OTAN et l'empire étatsunien.
Oui, ils se sont opposés à l'impérialisme étatsunien... mais pour des raisons de survie nationale et non d'idéologie. Ils se sont opposés au militarisme et à l'hégémonie des États-Unis, et non au "mondialisme".
En fait, au début des années 2000, Poutine s'est efforcé à plusieurs reprises de faire accepter la Russie dans le collectif occidental, en faisant pression pour rejoindre l'OTAN et pour une "intégration étroite" avec l'UE.
Ce n'est que l'intransigeance de l'Occident - et le besoin de l'OTAN d'avoir un "ennemi" pour justifier son existence - qui a contraint la Russie, à contrecœur, à adopter sa position actuelle.
On a récemment commencé à supposer que la Russie doit être antimondialiste parce qu'elle a été forcée d'être "anti-impérialiste". Mais il s'agit là d'un amalgame entre deux concepts différents.
Le mondialisme n'est pas synonyme d'impérialisme. En fait, à bien des égards, il peut être considéré comme contraire à l'impérialisme unipolaire étatsunien, et je pense que de nombreux conservateurs étatsuniens de la vieille école le voient de cette façon. Et le mondialisme n'est pas et n'a jamais été un concept exclusivement occidental.
Lorsque la Russie dénoncera le mensonge de la "pandémie", abandonnera sa politique de vaccination, se dissociera de la monnaie numérique et rejettera l'Agenda 2030, alors on pourra peut-être dire qu'elle est antimondialiste.
Mais pour l'instant, il est clair qu'ils embrassent la mondialisation, comme le montre leur déclaration commune avec la Chine de février 2022 [c'est nous qui soulignons] :
"Afin d'accélérer la mise en œuvre de l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, [la Russie et la Chine] appellent la communauté internationale à prendre des mesures pratiques dans des domaines clés de la coopération tels que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, les vaccins et le contrôle des épidémies, le financement du développement, le changement climatique, le développement durable, y compris le développement vert, l'industrialisation, l'économie numérique et la connectivité des infrastructures."
Klaus Schwab et le WEF approuveraient certainement cet agenda, n'est-ce pas ?
La Russie (et la Chine) semblent au moins soutenir pleinement les politiques mondialistes.
Et - pour être juste - on peut comprendre pourquoi. Pour les dirigeants d'une nation qui est dans le collimateur de l'OTAN depuis aussi longtemps que la Russie, un nouvel ordre mondialiste qui leur offre un siège à la table semble être une alternative préférable à la peur d'une annihilation imminente.
En fait, il serait probablement plus judicieux d'y voir une guerre du mondialisme contre l'empire étatsunien en voie d'effondrement, avec des sanctions autodestructrices paralysantes utilisées comme un mince déguisement pour accélérer la disparition du pétrodollar et nous amener tous, en Occident, à l'état sacré de "ne rien posséder et être heureux".
Mais en réalité, nous n'avons toujours qu'une image très incomplète de ce que signifie cette guerre, de la raison pour laquelle elle a été lancée ou de son évolution.
Un torrent de spéculations confiantes se déverse des médias traditionnels et alternatifs. Une centaine d'experts nous assurent tous qu'ils savent où se trouvent les troupes sur le terrain, quel est le grand plan de la Russie et blablabla.
La vérité est que nous en savons très peu. Il y a peu de journalistes sur le terrain et presque toutes les informations sur l'évolution et les intentions de la guerre proviennent de déclarations officielles ou de fuites non officielles.
La plupart de ces informations sont intentionnellement ou accidentellement inexactes et contradictoires.
Nous avons des Britanniques anonymes qui prétendent être à Kiev et nous disent qu'il n'y a pas de guerre du tout.
Les quelques journalistes qui travaillent sur place sont escortés par l'un ou l'autre camp sur les lieux de diverses attaques de missiles ou autres violences présumées.
Nous avons des nazis vérifiables qui commettent des atrocités invérifiables.
Nous avons des histoires de "laboratoires biologiques" qui s'intègrent un peu trop bien dans le récit de la COVID pour que quiconque soit au courant soit totalement à l'aise.
Ce que nous voyons est inévitablement une série de tableaux dépourvus de contexte et impossibles à évaluer.
Tout ce que peut faire une personne responsable à l'heure actuelle, c'est d'attendre et d'observer attentivement et d'éviter la tentation de créer des héros et des méchants binaires à partir d'une réalité confuse et obscure.
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Traduction SLT