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Un document relance la thèse du complot Katanga, 1961. L’arrêt de mort de l’OAS contre Dag Hammarskjöld (Afrique XXI)

par Afrique XXI 15 Avril 2022, 19:08 Hammarskjöld Assassinat OAS Lumumba Colonialisme Belgique RDC ONU Articles de Sam La Touch

Un document relance la thèse du complot Katanga, 1961. L’arrêt de mort de l’OAS contre Dag Hammarskjöld
Par
Afrique XXI, 15.04.22

Un document relance la thèse du complot Katanga, 1961. L’arrêt de mort de l’OAS contre Dag Hammarskjöld (Afrique XXI)

Des archives françaises déclassifiées révèlent l’existence d’un « contrat » émis par l’Organisation armée secrète (OAS) sur la tête du Secrétaire général des Nations unies, Dag Hammarskjöld, quelques semaines avant qu’il ne périsse dans le crash de son avion en Rhodésie du Nord. Il s’efforçait alors de mettre fin aux hostilités au Katanga, où combattaient de nombreux mercenaires français. Les circonstances de la catastrophe, jamais élucidées, font toujours l’objet d’une enquête des Nations unies.

Plus de soixante ans après le crash de son avion en Rhodésie du Nord (l’actuelle Zambie), le mystère demeure sur la disparition de Dag Hammarskjöld. Durant ses huit années passées à la tête de l’Organisation des Nations unies, de 1953 à 1961, l’économiste suédois devenu diplomate avait réussi à s’attirer un grand nombre d’ennemis. Il s’était aliéné la France et la Grande-Bretagne en s’interposant dans la crise du canal de Suez en 1956 pour arracher un cessez-le-feu entre troupes égyptiennes et franco-britanniques. La France le vouait d’autant plus aux gémonies qu’il avait réclamé la saisine du Conseil de sécurité au sujet de la guerre d’Algérie, et tenté de s’interposer lors du siège de la base aéronavale de Bizerte, en Tunisie, en juillet 1961. En 1960, le Premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique, Nikita Khrouchtchev, avait de son côté exigé sa démission en pleine Assemblée générale, martelant du poing son pupitre. Exaspérés par sa gestion chaotique de la crise au Congo, les États-Unis et le Royaume-Uni s’étaient eux aussi interrogés sur l’avenir de « Monsieur H » à la tête de l’ONU.

Un autre ennemi se tenait en embuscade : l’Organisation armée secrète (OAS), un mouvement clandestin pro-Algérie française fondé en février 1961, peu avant l’échec du putsch des généraux à Alger. À partir de cette date, les attentats se multiplient en Algérie et dans l’Hexagone où, en juillet, émerge l’« OAS-Métro » (pour « métropolitaine »), dirigée par l’officier légionnaire Pierre Sergent1, sous la férule du général Raoul Salan, alors en cavale.

C’est à ce moment qu’est adressée de Paris une lettre à l’attention de Dag Hammarskjöld, directement au siège de l’ONU à New York. Il s’agit d’une condamnation à mort. Un fac-similé de cette lettre sommeillait dans le fonds documentaire de l’ex-secrétaire pour les Affaires africaines et malgaches à l’Élysée, Jacques Foccart, dont les dossiers sont conservés sur le site des Archives nationales à Pierrefitte, en banlieue parisienne.

 

Un réquisitoire injurieux

Inséré dans un dossier de couleur crème réservé aux correspondances du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (le SDECE, ancien nom des services de renseignements français de 1944 à 1982) pour le cabinet du Premier ministre de l’époque, Michel Debré, orné d’un « H » bleu cerclé - H pour Hammarskjöld – et d’un tampon rouge « très secret », le texte est un véritable réquisitoire, souvent injurieux, bourré de fautes, contre la politique de Hammarskjöld à la tête des Nations unies - ce en pleine décolonisation...

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