Le SRAS Cov-2 ne serait pas sorti d'un réservoir naturel, mais plutôt "d'un laboratoire biotechnologique étatsunien" lors d'un accident, a affirmé l'économiste et auteur de renommée mondiale Jeffrey Sachs, lors d'une conférence organisée par le think tank GATE Center en Espagne à la mi-juin.
"C'est donc une bévue, à mon avis, de la biotechnologie, et non un accident d'un débordement naturel", a-t-il réitéré.
L'universitaire a noté que même si "nous ne savons pas avec certitude" si c'est le cas, il y a "suffisamment de preuves" qui vont dans ce sens, ce qui "devrait être examiné." Sachs a déploré que cette version ne soit cependant "pas étudiée, ni aux États-Unis, ni ailleurs".
Rencontre avec Jeffrey Sachs (Espagnol)
Jeffrey Sachs présente des preuves de l'origine possible de la Covid-19 en laboratoire
Article originel : Jeffrey Sachs Presents Evidence of Possible Lab Origin of Covid-19
Par Sharon Lerner
The Intercept, 19.05.22
Un article paru dans les Actes de l'Académie nationale des sciences appelle à une enquête indépendante sur les informations détenues par des institutions basées aux États-Unis qui pourraient faire la lumière sur les origines de la Covid.
Dans un article publié jeudi, l'économiste Jeffrey Sachs a appelé à une enquête indépendante sur les informations détenues par les institutions basées aux États-Unis qui pourraient faire la lumière sur les origines de la pandémie de la Covid-19. Dans les Actes de l'Académie nationale des sciences, Sachs et son co-auteur, Neil Harrison, professeur de pharmacologie moléculaire et de thérapeutique à l'Université Columbia, ont déclaré que les agences fédérales et les universités possèdent des preuves qui n'ont pas été examinées de manière adéquate, notamment des bases de données virales, des échantillons biologiques, des séquences virales, des communications par courrier électronique et des carnets de laboratoire. Sachs et Harrison ont également mis en évidence un détail scientifique intriguant qui pourrait être une indication que le SRAS-CoV-2, le coronavirus à l'origine du Covid-19, provient d'un laboratoire : une séquence de huit acides aminés sur une partie critique de la protéine de pointe du virus qui est identique à une séquence d'acides aminés trouvée dans les cellules qui tapissent les voies respiratoires humaines.
Sachs et Harrison ne sont pas les premiers à suggérer que le SRAS-CoV-2 pourrait avoir été créé en laboratoire. Depuis la première publication de sa séquence génétique en février 2020, les scientifiques se sont interrogés sur le site de clivage de la furine, une zone de la pointe du virus qui lui permet d'être clivé par une protéine de la membrane des cellules humaines et qui rend le coronavirus particulièrement dangereux pour l'homme. Une fois clivé, le virus libère son matériel génétique dans la cellule et se reproduit. Si la fixation aux cellules et le clivage des pics font partie du mode de fonctionnement de tous les coronavirus, le SRAS-CoV-2 est le seul de sa classe, les sarbecovirus, à pouvoir utiliser la furine pour le clivage.
Comme dans le cas des discussions antérieures sur une origine possible du SRAS-CoV-2 en laboratoire, cette dernière théorie s'est déjà heurtée à une résistance considérable. Même certains scientifiques qui sont ouverts à l'idée qu'un accident de laboratoire ait pu déclencher la pandémie ne sont pas convaincus par la piste particulière des preuves présentées par Sachs et Harrison....
Traduction SLT