La Suède refuse de partager les données sur l'attaque du Nord Stream et se retire de l'enquête conjointe de l'UE. Elle rejette l'idée de partager avec l'Allemagne et le Danemark les informations de son enquête (Zero Hedge)

La Suède refuse de partager les données sur l'attaque du Nord Stream et se retire de l'enquête conjointe de l'UE
Article originel :  Sweden Refuses To Share Nord Stream Attack Data, Opts Out Of Joint EU Investigation
Par Tyler Durden
Zero Hedge, 16.10.22

Selon Mats Ljungqvist, le procureur suédois chargé de l'enquête pénale sur les fuites dans la zone économique suédoise, le pays ne se joindra pas à une équipe d'enquête commune d'Eurojust, ce qui l'obligerait à partager ses conclusions avec l'Allemagne et le Danemark.
 

La Suède a notamment signalé la détection d'explosions sous-marines le 26 septembre, peu après que de grandes plaques de gaz en suspension aient été observées à la surface dans la même zone. Près de deux semaines plus tard, l'agence de sécurité intérieure suédoise a déclaré que son enquête initiale sur les explosions avait "renforcé les soupçons de sabotage grave."

Eurojust - une agence de l'UE qui coordonne la coopération judiciaire en matière pénale entre les agences des États membres - a déclaré que l'équipe commune d'enquête est "l'un des outils les plus avancés utilisés dans la coopération internationale en matière pénale, comprenant un accord juridique entre les autorités compétentes de deux ou plusieurs États dans le but de mener des enquêtes criminelles".

Vendredi, le ministère allemand de l'intérieur a déclaré que la police fédérale allemande avait terminé sa partie de l'enquête et rendu ses conclusions.
 

Les préoccupations de la Suède concernant l'adhésion à l'équipe - dont l'enquête prend généralement de 12 à 24 mois - sont "directement liées à la sécurité nationale", selon M. Ljungqvist dans une déclaration à Reuters.

    Les remarques de M. Ljungqvist interviennent après que le site d'information allemand Der Spiegel a fait état d'une situation similaire, citant des sources de sécurité allemandes anonymes. Il a déclaré que la Suède avait rejeté l'idée de partager avec l'Allemagne et le Danemark les informations qu'elle avait découvertes dans le cadre de son enquête sur les fuites du Nord Stream, affirmant que "le niveau de confidentialité des résultats de son enquête était trop élevé pour les partager avec d'autres États."

    M. Ljungqvist a noté qu'en dehors de l'équipe d'enquête officielle proposée, la Suède a coopéré avec le Danemark et l'Allemagne dans l'enquête sur la fuite du Nord Stream. -The Epoch Times
 

Quelques jours plus tôt, la Suède avait déclaré qu'elle n'était pas disposée à partager des informations avec la Russie concernant son enquête.

"En Suède, il y a un secret autour de l'enquête préliminaire et cela s'applique également dans ce cas", a déclaré le Premier ministre sortant Magdalena Andersson dans une déclaration à l'AP le 11 octobre.

Le porte-parole des services de sécurité suédois a déclaré qu'ils travaillaient avec "d'autres autorités", y compris au niveau international, dans le cadre de leur propre enquête.

Plus d'informations par Mimi Nguyen Ly de The Epoch Times,

Quatre fuites

Quatre fuites ont été détectées sur les gazoducs Nord Stream - deux sur Nord Stream 1 et deux sur Nord Stream 2 - à la fin du mois de septembre, ce qui a suscité de nombreux soupçons et des inquiétudes, y compris de la part de l'OTAN, quant à un sabotage. Alors que les deux pipelines Nord Stream, qui traversent la mer Baltique de la Russie à l'Allemagne, n'étaient pas en service, ils étaient tous deux remplis de gaz qui fuyait à la surface de l'eau. Nord Stream 1 avait récemment cessé de fournir du gaz et Nord Stream 2 n'a jamais été mis en service.

La quatrième fuite, au large du sud de la Suède, a été signalée par les garde-côtes suédois le 29 septembre. Les trois premières fuites avaient été signalées le 26 septembre. Nord Stream AG, l'opérateur du réseau, a publié une déclaration dans laquelle il a souligné la proximité des trois fuites. Il a déclaré aux journalistes : "La destruction qui s'est produite le même jour simultanément sur trois tronçons des gazoducs offshore du réseau Nord Stream est sans précédent."

Avant les rapports sur les trois fuites, des explosions ont été enregistrées le long des gazoducs Nord Stream. Une première explosion a été enregistrée par des sismologues tôt lundi au sud-est de l'île danoise de Bornholm. Une deuxième explosion, plus forte, au nord-est de l'île dans la nuit, a été équivalente à un tremblement de terre de magnitude 2,3. Des stations sismiques au Danemark, en Norvège et en Finlande ont également enregistré les explosions.

Le chef du service de renseignement extérieur russe a déclaré vendredi à l'agence de presse russe TASS qu'il disposait de données de renseignement sur le sabotage des deux pipelines, mais n'a pas donné de précisions.

Nord Stream 1 était la principale source de gaz russe vers l'Europe jusqu'à la fin du 19 août, date à laquelle la société publique russe de pétrole et de gaz Gazprom l'a fermé pour maintenance. Début septembre, Gazprom a annoncé qu'elle avait abandonné son projet de redémarrer les flux de gaz vers l'Allemagne par le biais du gazoduc pour une durée indéterminée, affirmant qu'une fuite d'huile dans une turbine critique n'était pas encore réparée. La Russie a accusé les sanctions internationales liées à la guerre en Ukraine d'avoir empêché l'entretien de routine du gazoduc.

Entre-temps, Nord Stream 2 n'a jamais été mis en service. En février, l'Allemagne a interrompu la certification du gazoduc peu avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. À l'époque, le chancelier allemand Olaf Scholz avait déclaré que le refus de certifier le gazoduc était une réponse à la reconnaissance par le président russe Vladimir Poutine de l'indépendance de deux régions séparatistes soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Traduction SLT