L'effondrement de la banque de la Silicon Valley pourrait déclencher le prochain krach financier
Article originel : Silicon Valley Bank collapse could spark the next financial crash
Par
The Telegraph, 11.03.23
Note de SLT : les décideurs tendent à minimiser l'importance de cette crise reflet de taux d'intérêts élevés tandis que certains analystes craignent une crise économique de l'ampleur de 2008. Les bourses européennes lundi ont fortement chuté (entre 3% et 4%) tandis que le DIJ a résisté à -0.28%. Une chose est sûre, la fébrilité a gagné les marchés et la contagion menace. A suivre...
Le risque d'une crise de grande ampleur est réel, mais nous ne pouvons pas recommencer à renflouer les banquiers en faillite.
Les déposants ne peuvent pas retirer leur argent. Les salaires risquent de ne pas être versés le week-end prochain. Et les petites entreprises, en particulier dans les secteurs technologiques à forte croissance, pourraient bientôt devoir fermer leurs portes, leurs avoirs étant gelés. L'effondrement de la Silicon Valley Bank aux États-Unis et la décision de la Banque d'Angleterre de prendre le contrôle de sa filiale londonienne susciteront une grande nervosité à l'ouverture des marchés financiers lundi matin.
En réalité, cette nervosité est plus que justifiée. Le risque d'un véritable bank run est réel. Les banques centrales devront agir rapidement et de manière décisive pour éviter que la situation ne devienne incontrôlable. Mais elles doivent aussi tirer les leçons de 2008 et 2009, la dernière fois que le système financier a connu de telles difficultés.
Les déposants doivent être protégés. Mais les détenteurs d'obligations et les actionnaires doivent pouvoir se débrouiller seuls. Et, ce qui est tout aussi important, il ne faut pas revenir à l'argent facile de la dernière décennie. Sinon, nous n'aurons rien appris du krach de 2008 et 2009 et nous risquons de répéter toutes les erreurs de la dernière fois.
Si quelqu'un pensait que nous pouvions sortir sans douleur de plus de dix ans de taux d'intérêt quasi nuls, de quantités illimitées d'argent imprimé et d'une inflation à deux chiffres, il vient d'avoir un réveil très brutal.
Au cours du week-end, la Silicon Valley Bank a été contrainte de fermer ses portes à la suite de ce qui semble avoir été un "bank run" à l'ancienne. Face à la nervosité suscitée par les pertes subies sur les obligations qu'elle détenait, les clients, en l'occurrence essentiellement des entreprises technologiques, se sont précipités pour retirer leur argent.
Une fois que cela commence, il est presque impossible de l'arrêter. Samedi matin, le régulateur américain, la Federal Deposit Insurance Corporation, avait pris les choses en main. Toute personne ayant de l'argent en banque pourra retirer jusqu'à 250 000 dollars. De ce côté-ci de l'Atlantique, la branche londonienne de SVB sera mise en faillite. Les déposants seront protégés jusqu'à 85 000 livres sterling, le reste étant comblé, si possible, par la liquidation des actifs.
Les marchés seront agités à l'ouverture lundi matin, et à juste titre. Il s'agit de la pire faillite bancaire depuis 2008, et nous savons tous ce qui s'est passé à l'époque. Ce qui est tout aussi inquiétant, c'est que cette faillite fait suite à une série d'"accidents" dans le système financier...
Traduction SLT