Quand un responsable européen de la santé déclarait en 2010 que la pandémie de la grippe H1N1 est un énorme scandale médical causé par les laboratoires pharmaceutiques qui sèment la panique (Substack)

Histoire des antiviraux antigrippaux : Partie 20. L'enquête du Conseil de l'Europe sur la gestion de la "pandémie" de grippe H1N1.
Article originel : Story of Influenza Antivirals: Part 20. The Council of Europe investigation of the handling of the influenza H1N1 “pandemic.”
Tom Jefferson et Carl Heneghan
Substack, 14.10.23

En mars 2010, le Conseil de l'Europe s'est réuni pour discuter de la gestion de la "pandémie" de grippe H1N1 de 2009-2010 par les États membres. Cette gestion avait été critiquée dans une première motion fin 2009 par le Dr Wolfang Wodarg, épidémiologiste et député européen sortant. Le Conseil a nommé le regretté Paul Flynn, alors député travailliste, comme rapporteur.
 

L'une des premières critiques a porté sur la définition apparemment changeante de la pandémie de grippe, que l'OMS a semblé modifier et atténuer en mai 2009 en raison de l'impact loin d'être dévastateur de l'épidémie de grippe.

Dans le Bulletin de l'Organisation mondiale de la santé, Peter Doshi a résumé la controverse initiale comme suit :

    Depuis 2003, la page d'accueil de l'OMS sur la préparation à la pandémie contient la déclaration suivante : "Une pandémie de grippe survient lorsqu'apparaît un nouveau virus grippal contre lequel la population humaine n'est pas immunisée, ce qui entraîne plusieurs épidémies simultanées dans le monde entier, avec un nombre considérable de décès et de maladies". Cependant, le 4 mai 2009, à peine un mois avant que la pandémie de grippe H1N1 ne soit déclarée, la page web a été modifiée en réponse à une demande d'un journaliste de CNN. La phrase "un nombre énorme de décès et de maladies" a été supprimée et la page web révisée se lit simplement comme suit : "Une pandémie de grippe peut survenir lorsqu'apparaît un nouveau virus grippal contre lequel la population humaine n'est pas immunisée.

Le Conseil de l'Europe s'est montré très méfiant à l'égard de ces changements, d'autant plus que de plus en plus d'éléments tendaient à prouver qu'il existait une industrie de la pandémie prête à attendre que l'on appuie sur le bouton.

En outre, les enquêtes du BMJ et de Channel 4 ont conduit à se demander dans quelle mesure le public et peut-être les gouvernements avaient été trompés sur les effets des antiviraux. Le Conseil s'est demandé si les changements de définition de la grippe pandémique n'avaient pas permis à l'OMS de déclarer une pandémie sans avoir à démontrer l'intensité ou la gravité de la maladie causée par le virus H1N1.

Plusieurs acteurs clés de cette saga ont témoigné ou préparé des déclarations pour le Conseil. Le rapport provisoire a été publié en juin 2010 et la version finale en 2011 ; sa lecture reste sobre.

La critique la plus virulente a peut-être été réservée à l'OMS, dont le directeur général a pris l'avis d'un comité d'experts anonyme. L'identité de ces experts n'était pas publique à l'époque et leurs déclarations n'ont jamais été rendues publiques.

Ironiquement, un État qui n'a pas suivi le processus général de stockage et de déploiement à l'époque - la Pologne - et qui a adopté une approche discrète de la réponse à la pandémie s'en est sorti tout aussi bien que l'un des États les plus proactifs - la France.

La ministre polonaise de la santé, le Dr Ewa Kopacz, a déclaré au Conseil que les conditions imposées par les producteurs de vaccins contre la grippe pandémique étaient inacceptables pour son gouvernement. Ces conditions étaient les suivantes : si nous livrons les vaccins en retard, vous payez ; s'ils ne fonctionnent pas, vous payez ; s'ils causent de graves dommages, vous payez ; oh, et le coût sera deux à trois fois supérieur à celui des vaccins contre la grippe saisonnière.

À notre connaissance, tous les autres États européens avaient signé des accords secrets de pré-approvisionnement, mais certains d'entre eux ont ralenti le déploiement à partir de septembre 2010 en raison de préoccupations concernant les dommages potentiels et la nature bénigne de l'épidémie.

En fin de compte, M. Doshi a conclu que les définitions n'avaient pas changé, car malgré une décennie de "préparation à la pandémie", il n'existait pas de définition universellement reconnue.

Les lecteurs sont encouragés à lire le rapport du Conseil de l'Europe, où ils trouveront des thèmes récurrents étrangement familiers. Toutefois, l'une des recommandations finales de M. Flynn semble particulièrement pertinente aujourd'hui :

    Pour le rapporteur, les principales préoccupations concernant l'actuelle grippe H1N1 sont la proportionnalité de la réponse apportée à la menace de santé publique que représente la grippe H1N1, la transparence des processus décisionnels pertinents, y compris la possibilité d'une influence indue de l'industrie pharmaceutique, et la manière dont la pandémie et le recours au principe de précaution ont été communiqués aux gouvernements des États membres et au public européen en général, y compris par les médias.

John Snow a déclaré sur Channel 4 News à propos de l'ampleur des problèmes :

    Il s'agit de l'un des plus grands scandales médicaux du siècle, selon un éminent expert de la santé à Bruxelles. Le responsable de la santé du Conseil de l'Europe a accusé les grandes firmes pharmaceutiques d'organiser une campagne de panique et d'influencer indûment les décisions de l'Organisation mondiale de la santé.

Channel 4 News Exposes Swine Flu Scandal in 2010. Channel 4 News révèle le scandale de la grippe porcine en 2010 Il se passe exactement la même chose aujourd'hui, mais à une échelle bien plus grande et plus draconienne. John Snow, de Channel 4, rend compte de l'enquête menée par le Conseil de l'Europe sur le canular de la grippe porcine. L'ancien président de la sous-commission de la santé de l'Assemblée parlementaire, le Dr Wolfgan...

Traduction SLT