Meurtre de Nahel : la matrice coloniale en filigrane
Survie,3.07.23
Encore une fois la police a abattu de sang-froid un jeune homme racisé, Survie apporte son soutien et ses condoléances à la mère et aux proches de Nahel, 17 ans, assassiné le 27 juin par la police à Nanterre. Pour exprimer la colère et l’indignation que cause ce meurtre, énième victime d’une trop longue série, de nombreuses révoltes ont lieu dans la plupart des villes de France.
Encore une fois le schéma de répression colonial se révèle au grand public en France : Des représentants de l’État, des médias ou des syndicats de police déversent un discours raciste qui infériorise et déshumanise Nahel en tentant de criminaliser ou salir la victime. Ce discours se prolonge dans le traitement des émeutes qui se déroulent depuis mardi soir.
Aujourd’hui, l’indignation politique et médiatique dominante se focalise sur les dégradations et les violences dites « urbaines ». Cela fait passer au second plan la violence de la police française qui a tué plus de 860 personnes depuis 1977, en majorité des jeunes hommes perçus comme noirs ou arabes [1]. Même le HCDH (Haut-Commissariat des Nations Unies des Droits de l’Homme) a déclaré le 30 juin « qu’il était temps pour le pays de s’attaquer au profond problème de racisme et de discrimination parmi les forces de l’ordre » [2].
Les méthodes de répression appliquées dans les quartiers populaires depuis des décennies sont le reflet de celles mises en œuvre dans les colonies puis dans les dictatures françafricaines et se nourrissent l’une l’autre [3] . De même le racisme qui vise les personnes issues de l’immigration postcoloniale se nourrit de la domination exercée encore aujourd’hui par la France dans ses anciennes colonies.