États-Unis : un laboratoire illégal contenant 20 agents infectieux dont le SARS-Cov-2 a été fermé
Nexus, 11.08.23
Découvert en mars dernier, un laboratoire situé dans un entrepôt de Californie, à Reedley, a été démantelé. Il appartient à Prestige Biotech, une société chinoise, qui n’avait pas de licence d’exploitation. Après des mois de silence de la part des autorités, une enquête pénale a été ouverte et un conseiller municipal du comté demande plus de transparence sur cette affaire.
◆ Une découverte alarmante
Un entrepôt censé être vacant qui avait été transformé en véritable laboratoire médical clandestin a été perquisitionné en mars 2023 à Reedley, une ville de Californie. Il contenait près de 1 000 souris, maintenues dans des conditions déplorables : certaines étaient déjà mortes et les autres ont dû être euthanasiées par les autorités. Le San Joaquin Valley Sun rapporte que « le comté a trouvé sur place plus de 800 produits biologiques et chimiques, dont du sang, des tissus et d’autres fluides corporels, ainsi que des milliers de flacons non étiquetés contenant des fluides ». Le média local poursuit : « Wang Zhaolin, un représentant de Prestige Biotech – la société exploitant le laboratoire –, a déclaré aux enquêteurs du comté que les souris avaient été génétiquement modifiées pour attraper et transporter le virus Covid-19. » Et tout cela sans respecter à la lettre les protocoles de sécurité.
◆ Un nid à maladies
Les substances collectées au sein de ce laboratoire illégal ont été remises aux Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) afin d’être testées. Au moins vingt agents infectieux ont été détectés, dont ceux de l’herpès, du sida, du paludisme, de la rubéole et du Covid). Espérons que toutes les analyses aient été bien faites et qu’il n’y ait pas besoin de davantage de recherches à l’avenir, puisque M. Prado, le directeur adjoint du département de la santé, a annoncé que tous les agents biologiques avaient été détruits le 7 juillet…
« Je travaille dans le département depuis trente ans et je ne me souviens pas d’une situation similaire », a déclaré David Luchini, directeur de la santé publique du comté de Fresno, au Mid Valley Times.
◆ Pas de licence pour exploiter un laboratoire ou éliminer des déchets biologiques
Toujours d’après le San Joaquin Valley Sun, « les documents judiciaires révèlent que Prestige Biotech, basée à Las Vegas, s’est installée dans l’entrepôt l’année dernière, après que son laboratoire de Fresno a été détruit dans un incendie. Prestige est le successeur d’Universal Meditech, Inc., un ancien fabricant d’équipements médicaux basé à Fresno qui a fait faillite. Prestige était le principal créancier d’Universal lorsque cette dernière a déposé son bilan. Prestige n’avait pas de licence d’exploitation à Reedley et les documents judiciaires révèlent également que la société n’a jamais passé de contrat avec un transporteur de déchets médicaux agréé, ce qui signifie que Prestige n’a jamais éliminé les déchets de laboratoire en toute légalité. »
Selon NBC News, « les fonctionnaires de la ville se sont entretenus avec Xiuquin Yao, identifié comme le président de la société, par le biais de courriels inclus dans les documents du tribunal. […] Les autorités n’ont pas pu obtenir d’adresse californienne pour l’une ou l’autre société, à l’exception de l’ancien site de Fresno d’où UMI avait été expulsée. Les autres adresses fournies pour les agents autorisés identifiés étaient soit des bureaux vides, soit des adresses en Chine qui n’ont pas pu être vérifiées. […] Prestige BioTech est accusée de ne pas s’être conformée aux ordonnances, notamment d’avoir fourni un plan de dépollution biologique et d’élimination des matériaux. »
Joe Prado a déclaré à la chaîne NBC KSEE de Fresno que les personnes associées à Prestige Biotech n’étaient pas disposées à fournir des informations. Les documents judiciaires indiquent qu’ils n’ont pas fourni de licence ou de permis autorisant l’expérimentation ou d’autres activités de laboratoire. Une enquête pénale a été ouverte.
◆ Une demande de transparence
Garry Bredefeld, un législateur du comté, ne semble pas satisfait par les données transmises et se demande pourquoi elles ont été divulguées des mois après leur découverte. Il a demandé aux responsables du comté de Fresno de faire toute la lumière sur les détails de ce laboratoire secret et illégal où des souris issues de la bio-ingénierie ont été contaminées par le Covid-19. Il voudrait que soit adoptée une nouvelle loi qui obligerait tous les laboratoires à rendre des comptes au département de la santé publique du comté de Fresno sur les produits biologiques et les tests effectués sur le site, que le laboratoire soit ou non financé par des fonds privés. Il a également demandé un renforcement de la surveillance des laboratoires biologiques par l’État et le gouvernement fédéral.
Bredefeld a également posé une série de questions sur le laboratoire, demandant s’il avait des liens avec le gouvernement chinois ou des ressortissants chinois, pourquoi le public n’avait pas été informé de l’existence du laboratoire en mars et si le déversement illégal de déchets biologiques par Prestige avait des effets néfastes sur l’eau du comté.
« Le public a le droit de savoir qu’après le 3 mars, il y a cinq mois, un laboratoire illégal expérimentant sur des souris le Covid-19, des agents infectieux, comme cela a été fait au laboratoire de Wuhan il y a trois ans, se trouve dans notre jardin. »
Il s’en est pris au conseil des superviseurs, affirmant que les cinq représentants du comté auraient dû informer le public immédiatement : « C’est honteux et cela représente une décision délibérée de se cacher et de se soustraire à leurs devoirs en tant que représentants élus. »
News Conference: Covid Lab found in Central California
◆ Un parallèle avec la crise Covid
Bredefeld estime que ce même conseil de surveillance a manqué à ses responsabilités envers le public pendant la pandémie. « Ils ont été silencieux et complices de tous les confinements et mandats destructeurs et non scientifiques du gouverneur Newsom, et de la déscolarisation forcée des enfants pendant deux ans. » « Aujourd’hui, le conseil de surveillance fait preuve de la même lâcheté et reste silencieux face à une nouvelle crise dans le comté, toujours liée au Covid. Le public a le droit de savoir ce que le conseil de surveillance savait au sujet du laboratoire, quand il l’a su et pourquoi il n’a pas informé le public. »
D’après un autre article plus récent du San Joaquin Valley Sun, les superviseurs n’ont guère apprécié ces propos tenus pendant une conférence de presse et l’ont fait savoir lors d’une réunion le 8 août 2023. « Il a l’habitude de faire de l’autopromotion au détriment des faits », a déclaré l’un d’entre eux Brian Pacheco, qui a également confié que lui et d’autres superviseurs n’avaient pas été informés de l’existence du laboratoire de Reedley avant que les médias n’en fassent état à la fin du mois de juillet.
◆ Des informations qui commencent à être lâchées
Quelques informations supplémentaires ont tout de même été communiquées ce jour-là au sujet des raisons du silence des autorités depuis des mois. Un des superviseurs Nathan Magsig a affirmé que le comté avait rédigé un communiqué de presse il y a quelques mois, détaillant la situation, mais qu’après consultation du département de la santé publique de Californie, le comté avait été invité à ne pas le diffuser. Propos contredits par la responsable de l’information publique du comté de Fresno, Sonja Dosti, qui a expliqué comment le comté avait rédigé une déclaration d’attente, un projet de communiqué de presse à remettre aux médias, au cas où les évènements à Reedley feraient l’objet d’une couverture médiatique.
◆ Des pressions venues de plus haut
Déclaration qui omettait certaines données puisque l’État aurait demandé de ne pas tout divulguer afin de protéger l’intégrité de l’enquête. Si Sonia Dosti maintient que les fonctionnaires de l’administration Newsom n’ont pas forcé le comté de Fresno à dissimuler des détails, d’autres fonctionnaires du comté, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, qualifient l’implication de l’agence d’État de plus coercitive.
Le San Joaquin Valley Sun précise qu’en plus du fait que le ministère de la santé publique de Californie n’a pas autorisé le comté à rendre le laboratoire public, le FBI a demandé au comté de ne pas s’adresser au public au début de l’enquête.
L’affaire semble loin d’être bouclée et le voile sur la vérité totalement levé. Notons qu’en France, elle ne semble pas vraiment intéresser les médias mainstream…
Article par Estelle Brattesani
Image principale tirée de Google Map par NBC News