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Les applaudissements du Parlement canadien pour un criminel de guerre nazi démasquent la guerre de l’OTAN contre la Russie (WSWS)

par Roger Jordan 30 Septembre 2023, 13:27 Hunka Nazi Canada Collaboration Zelensky Ukraine Guerre Trudeau Articles de Sam La Touch

Les membres du Parlement canadien applaudissent Yaroslav Hunka, un ancien membre de la Waffen-SS

Les membres du Parlement canadien applaudissent Yaroslav Hunka, un ancien membre de la Waffen-SS

L’ovation faite vendredi par l’ensemble du Parlement canadien à un membre de la Waffen-SS d’Adolf Hitler a révélé au monde entier la nature de la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Russie en Ukraine.

La scène du Premier ministre Justin Trudeau et de tous les députés, sans exception, se levant pour acclamer Yaroslav Hunka, membre de la division Waffen-SS Galicia, démontre que les États-Unis et l’OTAN mènent la guerre contre la Russie en alliance avec les forces politiques les plus réactionnaires du monde.

Le fait que ce criminel de guerre, qui a sur les mains le sang de dizaines de millions de victimes de l’Allemagne nazie, ait été accueilli comme le symbole de la guerre de l’OTAN contre la Russie est tout à fait conforme aux objectifs prédateurs de celle-ci.

Il s’agit d’une guerre que les puissances impérialistes, y compris le Canada, poursuivent en collaboration avec les descendants politiques de criminels de guerre comme Hunka, et le régime nazi pour lequel il a combattu, afin de réduire la Russie au statut de semi-colonie.

L’élite dirigeante du Canada, soutenue par les médias nationaux et internationaux, tente de limiter les dégâts pour dissimuler cette réalité. La démission du président de la Chambre des représentants, Anthony Rota, mardi, a été l’occasion de redoubler l’absurde discours selon laquelle c’est lui seul qui aurait décidé d’accorder une place importante à Hunka lors de la visite d’État très médiatisée du président ukrainien Volodomyr Zelensky au Canada, sans avoir une connaissance totale de son passé politique. S’adressant au New York Times, la professeure Lori Turnbull a affirmé qu’il aurait été «inapproprié et inhabituel» que Rota informe le gouvernement de la personne qu’il invitait au Parlement en raison de l’«indépendance» du président de la Chambre.

Cette affirmation est absurde. L’événement de vendredi n’était pas une session parlementaire de routine, mais une visite du chef de l’État ukrainien, qu’Ottawa a soutenu totalement avec plus de 9 milliards de dollars d’aide militaire et financière dans la guerre contre la Russie. Chaque étape de la procédure aurait été soigneusement planifiée et scénarisée à l’avance. Prétendre le contraire, c’est prendre ses lecteurs pour des imbéciles.

En présentant Hunka, Rota a déclaré: «Nous avons ici aujourd’hui un ancien combattant ukrainien de la Seconde Guerre mondiale qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes et qui continue de soutenir les troupes aujourd’hui, même à l’âge de 98 ans. Il s’appelle Yaroslav Hunka, mais je suis très fier de dire qu’il est originaire de North Bay et de ma circonscription, Nipissing-Timiskaming. C’est un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tous les services qu’il a rendus.»

Même sans avertissement préalable, ces remarques auraient dû faire comprendre à tous, sauf aux analphabètes politiques, que Hunka était un nazi. C’est particulièrement vrai au Canada, où il est bien établi que des dizaines de milliers de fascistes ukrainiens et jusqu’à 2000 membres de la Waffen-SS ont été accueillis dans le pays après la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, tous les députés, à l’exception du chef de l’armée canadienne, le général Wayne Eyre, de Trudeau et de Zelensky, se sont levés et ont applaudi. Derrière le premier ministre et le président ukrainien se tenait la vice-première ministre Chrystia Freeland, dont le grand-père maternel, Mykhailo Tschomiak, était l’éditeur du journal fasciste ukrainien Krakivski visti, qui a célébré la création de la division Galicia et fomentait l’antisémitisme tout au long de la Seconde Guerre mondiale.

Karina Gould, leader parlementaire du gouvernement, a rencontré personnellement Hunka. Elle a ensuite déclaré au Times qu’elle «n’aurait jamais, en un million d’années, applaudi quelqu’un qui a aidé les nazis». Mais le fait est qu’elle l’a fait. Plaider l’ignorance, comme le dit l’adage, n’excuse pas un crime.

Même le Globe and Mail, la voix de la bourgeoisie canadienne, a admis dans un éditorial de mercredi que la façon dont Hunka a été invité à saluer les parlementaires lors de la visite de Zelensky au Parlement reste «encore inexpliquée». Le Globe est nerveux parce que le masque de propagande de la guerre pour la «démocratie» ukrainienne a bel et bien été arraché. L’ovation pour Hunka fait suite à une série d’événements au Canada et aux États-Unis au cours desquels les fascistes du Bataillon Azov ont été mis en avant, comme lors d’un événement organisé le 29 juin à l’université de Stanford.

Les tentatives désespérées de nier l’évidence – à savoir que la célébration de Hunka était une provocation politique délibérée qui s’est retournée contre ses instigateurs de manière spectaculaire – sont motivées par le fait que l’ovation accordée à un criminel de guerre nazi fait exploser la propagande utilisée pour vendre la guerre menée par les États-Unis contre la Russie en Ukraine. Les politiciens, les médias et les universitaires ont élaboré un récit totalement anhistorique pour justifier la guerre, basé sur la négation de tout ce qui s’est passé avant le 24 février 2022. Cela se résume par le discours incessant sur la «guerre d’agression de Poutine», contre laquelle il faut défendre la «souveraineté» et la «démocratie» de l’Ukraine.

Cette opération cynique n’a pas seulement consisté à ignorer les huit années de guerre dans l’est de l’Ukraine qui ont suivi le coup d’État de 2014 à Kiev, soutenu par l’Occident et dirigé par des forces fascistes. Elle impliquait également d’occulter les trente années de guerre ininterrompue menée par l’impérialisme américain depuis la dissolution de l’Union soviétique par la bureaucratie stalinienne, ainsi que les millions de morts qui en ont résulté.

Enivrées par leur propre propagande de guerre, les élites dirigeantes voudraient maintenant que tout le monde oublie les événements les plus horribles du XXe siècle, en particulier la guerre d’anéantissement menée par les nazis contre l’Union soviétique et l’extermination de six millions de Juifs au cours de l’Holocauste. Selon un reportage de la CBC, Trudeau a déclaré mercredi aux députés de son groupe parlementaire libéral qu’ils devraient éviter de parler à la presse de l’invitation de Hunka et des retombées qui en ont découlé, et que la frénésie médiatique s’estomperait s’ils restaient discrets.

Trudeau n’a même pas pris la peine de présenter des excuses à la Russie, dont les citoyens représentaient la majeure partie des quelque 40 millions de personnes tuées à la suite de la guerre d’anéantissement contre l’Union soviétique, planifiée et instiguée par le régime nazi pour lequel Hunka s’est battu. Au lieu de cela, il a adressé ses excuses publiques mercredi à Zelensky. En fait, Zelensky, qui savait parfaitement qui était Hunka, l’a applaudi au Parlement canadien parce qu’il est un criminel de guerre nazi, et non pas en dépit de cela. Les actions de Zelensky ont complètement démasqué tous ceux qui ont utilisé les origines juives du président ukrainien pour nier ses liens avec les forces fascistes.

L’invitation «accidentelle» et l’ovation pour Hunka sont enracinées dans la nécessité historique de la guerre. Les événements de vendredi ne pouvaient avoir lieu que dans le contexte de l’escalade spectaculaire de la guerre contre la Russie par les puissances impérialistes en alliance avec les fascistes. Hunka, pour sa part, est un authentique représentant du nationalisme ukrainien, qui est imprégné de fascisme et d’antisémitisme depuis le début du 20e siècle. Dans les années 1930 et 1940, les nationalistes ukrainiens se sont alignés sur le fascisme allemand lorsque celui-ci a lancé sa «poussée vers l’Est» lors de la Seconde Guerre mondiale pour détruire l’Union soviétique. Aujourd’hui, ils soutiennent l’impérialisme américain, allemand et canadien dans un conflit visant à renverser le régime de Poutine, à démembrer la Russie et à prendre le contrôle de ses ressources naturelles. Cette stratégie fait l’unanimité au sein de l’establishment politique canadien, c’est pourquoi ils ont tous applaudi Hunka.

La mise au jour flagrante de leurs alliés fascistes par l’ovation pour Hunka au parlement canadien ne pouvait pas arriver à un pire moment pour les impérialistes. Le voyage de Zelensky au Canada, qui fait suite à sa visite à Washington pour des entretiens avec le président américain Biden, visait à jeter les bases d’une escalade radicale de la guerre à la suite de l’offensive désastreuse de l’Ukraine au printemps et à l’été. Cela a été souligné par les frappes sur le quartier général de la flotte russe de la mer Noire et sur d’autres cibles en Crimée à l’aide de missiles de précision à longue portée fournis par la Grande-Bretagne, et par l’envoi par les États-Unis du missile à longue portée ATACMS, capable de frapper des cibles à des centaines de kilomètres à l’intérieur de la Russie.

La réaction des médias américains et européens à l’ovation de vendredi pour un nazi a été de la minimiser par des reportages superficiels. Les mêmes publications qui célèbrent la destruction des statues des leaders révolutionnaires des 18e et 19e siècles en raison de leur supposé manque de zèle dans l’abolition de l’esclavage n’ont pratiquement rien à dire lorsqu’un nazi impliqué dans l’extermination des juifs d’Europe est acclamé par le parlement d’une grande puissance occidentale.

Le spectacle écœurant d’un vétéran de l’une des organisations les plus viles et les plus méprisables de l’histoire de l’humanité – la Waffen-SS – recevant des acclamations unanimes au parlement de l’une des principales «démocraties» a été rendu possible par des couches corrompues et cyniques de la classe moyenne supérieure aisée, qui ont avalé la propagande de guerre des impérialistes sans broncher. La grande majorité des universitaires, y compris ceux qui participent aux recherches sur l’Holocauste, ont gardé un silence scandaleux et honteux sur les falsifications flagrantes de l’histoire qui ont accompagné la guerre des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie. Il s’agit notamment de la dissimulation des traditions fascistes du nationalisme ukrainien et de la relativisation des pires crimes de l’histoire de l’humanité perpétrés par les nazis. Dépourvus de tout engagement en faveur de la vérité historique, les universitaires pro-guerre ont troqué les études sérieuses contre des discours sur les «droits de l’homme» et les «valeurs démocratiques», qui correspondent toujours aux intérêts géostratégiques et économiques de l’impérialisme.

Il est grand temps que ceux qui, au sein de la fraternité universitaire, conservent une once de principe politique reconsidèrent leur position et s’élèvent avec force contre la propagande de guerre pro-nazie telle qu’elle a été mise à nue au Parlement canadien.

La classe ouvrière ne peut cependant pas les attendre. L’ovation d’un gouvernement «démocratique» tout entier pour un criminel de guerre nazi est un avertissement pour les travailleurs du monde entier. Les forces sociales responsables des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité sont réhabilitées parallèlement à l’escalade d’une guerre dont le nombre de victimes potentielles est incalculable. La guerre des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie et la promotion de forces ouvertement fascistes qui l’accompagne doivent être stoppées!

(Article paru en anglais le 28 septembre 2023)

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