La cheffe de l’alimentation de l’ONU décclare que le Nord de Gaza souffre d’une famine totale
Article originel : UN Food Chief Says Northern Gaza Suffering 'Full-Blown Famine'
Par Brett Wilkins
Common Dreams, 04.05.24
"Et la famine se déplace vers le sud", a-t-elle averti.
Les bébés triplés de la mère palestinienne Nuzha Awad sont menacés de mort à cause de la malnutrition et du manque de soins médicaux en raison des attaques et des blocus israéliens constants alors qu’ils se réfugient dans le camp de Nuseirat à Deir al Balah, à Gaza, le 25 mars 2024. (Photo : Ashraf Amra/Anadolu via Getty Images)
La Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, Cindy McCain, a déclaré vendredi que les Palestiniens du nord de la bande de Gaza connaissent une "famine totale" après près de sept mois de bombardement et d’invasion israéliens, et que la malnutrition mortelle "se déplace vers le sud" à travers l’enclave assiégée.
Alors que les agences de l’ONU ont averti depuis mars que la famine était imminente à Gaza, les propos de McCain, qui ont été prononcés lors d’une interview de Kristen Welker qui doit être diffusée dimanche dans l’édition de NBC News intitulée « Meet the Press », font d’elle la fonctionnaire internationale la plus en vue à ce jour pour reconnaître publiquement un état de famine dans certaines parties du territoire palestinien.
« C’est de l’horreur, a dit McCain, qui est étatsunienne. Il y a une famine — une famine totale — dans le Nord, et elle se déplace vers le Sud. »
Les remarques de McCain surviennent alors que des centaines de milliers de Gazaouis sont au bord de la famine. Des dizaines de Palestiniens, dont la grande majorité sont des enfants et des nourrissons, sont déjà morts de malnutrition et de déshydratation dans le nord de Gaza.
Selon des responsables palestiniens et internationaux, l’attaque israélienne de 211 jours contre Gaza, que de nombreux experts, y compris des Israéliens, qualifient de génocidaire, a tué ou mutilé plus de 123 000 Palestiniens depuis les attaques menées par le Hamas le 7 octobre, dont environ 11.000 personnes qui seraient mortes et enterrées sous les ruines des centaines de milliers de maisons et autres bâtiments détruits ou endommagés.
En plus de ne pas autoriser une aide humanitaire adéquate à Gaza, les forces israéliennes ont également attaqué à plusieurs reprises des travailleurs humanitaires et des civils désespérés qui tentaient d’accéder aux dispositions de sauvetage.
"Ce que nous demandons et ce que nous demandons continuellement, c’est un cessez-le-feu et la capacité d’avoir un accès sans entrave, d’entrer en sécurité par les différents ports et postes de contrôle", a déclaré McCain lors de l’interview.
Samedi, le porte-parole du Hamas, Osman Hamdan, a déclaré qu’il y avait eu "quelques avancées" vers un accord de cessez-le-feu lors des négociations en Égypte. Les médiateurs égyptiens ont proposé une cessation des hostilités pendant six semaines, la libération d’un nombre indéterminé d’otages israéliens et internationaux et un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.
Cependant, un officiel israélien a déclaré à ABC News sous condition d’anonymat samedi que "Israël n’acceptera en aucun cas la fin de la guerre dans le cadre d’un accord pour libérer nos otages."
Les négociations ont lieu alors que les forces israéliennes se préparent à une invasion terrestre prévue de Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, où plus d’un million de réfugiés déplacés de force d’autres parties de la bande de Gaza s’abritent aux côtés d’environ 280000 résidents locaux. Vendredi, l’agence humanitaire de l’ONU a averti qu’une invasion terrestre israélienne de Rafah mettrait des centaines de milliers de Palestiniens "en danger de mort imminente."
Traduction SLT