Histoires de survie et de souffrance à l’intérieur de l’hôpital Al-Aqsa de Gaza
Article originel : Stories of survival and suffering: inside Gaza’s Al-Aqsa Hospital
Par
Mondoweiss, 28.06.24
Reem Hamadaqa a passé 96 jours à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa dans le centre de Gaza pour se remettre d’une attaque israélienne qui a tué le reste de sa famille. Voici les histoires de femmes et d’enfants qu’elle a rencontrés pendant son séjour.
Des Palestiniens blessés sont amenés à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir El-Balah pour y être soignés après les attaques israéliennes à Khan Younis le 8 mars 2024. (Photo : Ali Hamad/APA Images)
Je suis arrivé à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa le 2 mars après avoir survécu à une attaque qui a tué 14 membres de ma famille. J’étais le seul survivant de ma famille. Quand je suis arrivé à l’hôpital, je souffrais de fractures du bassin et d’acétabulaires qui m’empêchaient de marcher ou même de me tenir debout.
En raison du manque de soins médicaux et de personnel, je n’ai pas pu subir la chirurgie dont j’avais besoin. Incapable de marcher, j’ai été autorisé à rester à l’hôpital, parmi les nombreuses femmes et enfants blessés qui souffraient le plus.
Depuis mon lit dans la chambre 7 au troisième étage de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, j’ai pu constater la souffrance de plus de 25 femmes et enfants blessés. Mon lit était couvert sur trois côtés par un rideau jaune, mais je pouvais encore rencontrer les autres dans ma chambre, dont beaucoup étaient gravement brûlés et avaient subi plusieurs chirurgies dans des conditions médicales impossibles. J’en ai rencontré d’autres qui ont subi des amputations et beaucoup d’autres qui ont perdu des enfants. D’autres ont attendu désespérément leurs recommandations médicales, et beaucoup sont morts en le faisant. Et ce ne sont que les cas que j’ai pu voir.
La majorité des blessés que j’ai vus lors de mes rares voyages à l’hôpital étaient des brûlés. Je me souviens en particulier de plusieurs des femmes et des enfants qui sont venus à la salle 7 brûlés et hurlant de douleur dans leurs poumons.
Karima, 50 ans, s’est blessée pendant les premiers jours du Ramadan. Elle a perdu 52 personnes de sa famille, dont son fils, sa femme et son petit-fils parmi les martyrs. Son dos et ses jambes ont été complètement brûlés. Hurlant de douleur, elle se faisait opérer jour après jour. Elle n’a pu subir aucune opération au cours de sa première semaine à l’hôpital en raison de la gravité de ses blessures. Elle a attendu désespérément de pouvoir se déplacer pour recevoir le traitement approprié, et elle est décédée 50 jours après avoir été blessée. Ces jours faisaient écho aux 50 ans qu’elle a vécus, mais ils étaient seulement pleins de douleur... Lire la suite
Traduction SLT