Tentative de coup d’État «américain» en Bolivie : Le partenariat bolivien-russe pour le lithium en cause ?
Le Media en 4-4-2, 27.06.24
Le chef de l’armée bolivienne, le général Juan José Zúñiga, a été arrêté après une tentative de coup d’État, liée à l’exploitation des mines de lithium par la Russie. Le président Luis Arce a réaffirmé l’engagement du pays envers la démocratie.
Contexte et déroulement des événements
Mercredi, des troupes et des chars ont pris position devant le palais présidentiel à La Paz. Cette manœuvre, dénoncée par le président Luis Arce, a été perçue comme une tentative de restructuration forcée de la démocratie par le général Zúñiga. Le président a rapidement réagi sur le réseau social X, condamnant ces «mouvements irréguliers» et affirmant que «la démocratie doit être respectée».
Intervention et arrestation
En fin d’après-midi, les rebelles se sont retirés de la place Murillo, où ils avaient positionné huit véhicules blindés et lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les civils. La télévision publique a diffusé des images de l’arrestation du général Zúñiga, appréhendé alors qu’il s’exprimait devant la presse à l’extérieur d’une caserne militaire. Escorté par le ministre de l’Intérieur, Jhonny Aguilera, il a été conduit de force dans un véhicule de police.
Contexte politique et économique
Cette tentative de coup d’État survient peu après que la Bolivie a rompu ses relations avec Israël et a annoncé un partenariat avec la société russe Uranium One pour l’exploitation de ses vastes réserves de lithium, les plus importantes au monde, avec 23 millions de tonnes, et a rompu ses relations diplomatiques avec Israël.
«Le gouvernement bolivien a annoncé la signature d’un contrat d’investissement de 1,4 milliard de dollars de deux compagnies minières chinoises et russes pour ouvrir deux mines de lithium dans le pays qui se vante d’avoir le plus gros gisement au monde. Avec cet investissement, les deux compagnies devraient extraire 25.000 tonnes de métal annuel par site».
Ce partenariat devrait débuter en 2025, selon le président Luis Arce, qui a récemment participé au forum économique de Saint-Pétersbourg.
La Bolivie, candidate à l’adhésion aux BRICS et résolument non alignée, s’implique activement dans l’émergence d’un monde multipolaire. Cette position stratégique a conduit à cette seconde tentative de coup d’État en cinq ans, la première ayant contraint Evo Morales à l’exil, avec des soupçons d’implication de Londres et Washington.
2019 : «Le coup d’État contre Evo Morales a été sans aucun doute une vengeance des États-Unis qui n’ont jamais digéré avoir perdu le marché du lithium en Bolivie au profit des entreprises chinoises et allemandes».