Neuf étapes simples pour criminaliser la liberté d’expression
Article originel : Stabbings to Show Trials: 9 Simple Steps to Criminalize Free Speech
Par Kit Knightly
Off Guardian, 15.08.24
Retirez à vos concitoyens leur droit à la liberté d’expression et regardez-les vous en remercier.
À la suite de l’attaque de Southport et des émeutes qui ont suivi, nous avons écrit que l’ordre du jour était devenu clair : il s’agissait de s’attaquer à la liberté d’expression.1
Nous étions loin de nous douter de la rapidité avec laquelle ils allaient agir et de l’autoritarisme effronté dont ils allaient faire preuve, avec en point d’orgue des simulacres de procès pour des messages postés sur Facebook.
Tout cela pendant que les soi-disant «libéraux» applaudissent et débitent des phrases avec lesquelles ils ne réalisent pas avoir été hypnotisés à force d’être répétées à l’infini :
«Tolérer l’intolérance ne fait qu’engendrer plus d’intolérance à la fin».
«La liberté d’expression ne signifie pas l’absence de conséquences».
«Elle n’a jamais été un droit absolu».
Si ce n’était pas évident dès le départ, il est maintenant tout à fait clair que toute cette situation n’était qu’un stratagème.
Il s’agit en fait d’un coup magistral qui a parfaitement établi le modèle pour d’autres gouvernements qui pourraient vouloir réprimer la liberté d’expression à l’avenir.
- Incident violent – Un attentat terroriste, une alerte à la bombe, un meurtre violent ou autre fait la une des journaux. L’incident peut être réel ou mis en scène, cela ne fait aucune différence.
- Diffusion de «fausses informations» – Publication d’un récit intentionnellement réfutable de ce qui précède par l’intermédiaire de comptes anonymes ou de sources non traditionnelles, et utilisation de robots et de complices pour diffuser ces «fausses nouvelles».
- Fomenter la violence – Toujours à l’aide de marionnettes et de «voix alternatives» achetées et payées, encourager le désordre. Utilisez des agents infiltrés sur le terrain pour diriger et enflammer progressivement la situation jusqu’à ce qu’elle devienne violente.
- Démystifiez la «désinformation» – Diffusez la «véritable histoire» de l’incident déclencheur, en contredisant la «désinformation» initiale que vous avez délibérément semée (voir le point 2).
- Accuser les médias sociaux – Par l’intermédiaire des médias que vous contrôlez, diffusez l’idée que les médias sociaux ont «amplifié» les «fausses informations» initiales (que vous avez semées) et qu’ils sont donc à blâmer pour la violence.
- Arrestations – Commencez à arrêter des personnes pour des commentaires en ligne (là encore, ils peuvent être réels ou faux, cela ne fait aucune différence), mais assurez-vous que les commentaires sont suffisamment désagréables ou stupides pour que la plupart des gens ne les défendent pas.
- Procès-spectacles et condamnations – Condamnez des personnes à des peines de prison pour avoir publié des blagues et des opinions sur les médias sociaux. Qu’il s’agisse d’un spectacle ou d’une réalité, l’effet recherché sera le même.
- Législation – Faites adopter une nouvelle législation sur les discours de haine, etc. (ou, dans le cas du Royaume-Uni, se préparer à «revoir» la législation adoptée l’année dernière).
- Profitez de votre précédent – Appréciez pleinement les personnes qui devraient être mieux informées ; profitez de votre précédent et soyez prêts à le réutiliser quand vous le souhaitez.
C’est le plan de base. Par exemple, aujourd’hui, au Royaume-Uni, on tente de réhabiliter la réputation de la police, en essayant de la présenter comme «ces braves garçons qui ont affronté l’extrême droite», plutôt que comme «ces outils de l’État qui nous ont enfermés sans raison».
Mais ce qui est formidable avec ce modèle, c’est qu’il peut être adapté à n’importe quelle situation, il suffit de planifier l’attaque et les émeutes en conséquence.
En ce moment, le Royaume-Uni a un nouveau gouvernement «travailliste», désireux de prouver sa bonne foi «gauchiste», de sorte que l’agitation a été alimentée par des manifestations anti-immigration, ce qui a permis de réprimer l’«extrême-droite».
La prochaine fois, aux États-Unis, un policier tirera peut-être sur un suspect noir qui ne sera pas armé, ce qui déclenchera les émeutes du BLM – mais oh non, il s’avérera que le policier était également noir et que le suspect était armé, comme le prouveront les «fuites» des caméras de surveillance.
C’est alors qu’on assistera à l’arrestation de sympathisants d’«extrême gauche» de BLM qui appellent à attaquer la police ou qui tweetent «Tous les flics sont des salauds», ou encore de tous ceux qui diffusent la «fausse information» selon laquelle le suspect n’était pas armé.
… vous voyez l’idée.
Comme c’est le cas dans le paysage médiatique moderne, même l’opposition à la répression est fortement contrôlée, avec un faux montage binaire entre le gouvernement de Starmer et le X de Elon Musk.
Un larbin autoritaire mondialiste ou un oligarque entrepreneur militaire. Pensez-vous que l’un ou l’autre soit de notre côté ?
Twitter/X n’est pas un bastion de la liberté d’expression, et l’étiqueter ainsi n’est qu’un moyen de contrôler la dissidence… mais nous en reparlerons la prochaine fois.2
Lu sur RI