Rencontre avec Raphaël Granvaud autour du Dossier Noir "De l’huile sur le feu. La France en guerre contre le terrorisme en Afrique"
Survie, 15.10.24
Raphaël Granvaud, membre de Survie et rédacteur de Billets d’Afrique, auteur de Un pompier pyromane, Areva en Afrique et Que fait l’armée française en Afrique ? présente le nouveau Dossier Noir à Paris. Ce livre propose une étude minutieuse des modalités et des effets déstabilisateurs de la décennie de "guerre contre le terrorisme" au Sahel. L’armée française, qui s’accroche à son dernier dictateur-allié au Tchad après avoir été chassée du Mali, Burkina Faso et du Niger, a-t-elle réellement été « exemplaire » ?
Raphaël Granvaud est en tournée avec les groupes locaux de Survie pour présenter De l’huile sur le feu. La France contre le terrorisme en Afrique. Il est membre de l’association Survie et rédacteur du mensuel Billets d’Afrique. Il est l’auteur d’Un pompier pyromane, Areva en Afrique et Que fait l’armée française en Afrique ?, tous parus dans la collection Dossiers Noirs.
La collection Dossiers Noirs est dirigée par l’association Survie.
À la fin des années 2000, la France a lancé une « guerre contre le terrorisme » au Sahel. Avec les opérations Sabre, Serval, Barkhane, ce fut l’engagement militaire le plus long, le plus important et le plus coûteux depuis la guerre d’Algérie. Le pouvoir hexagonal nous assure que cette intervention aurait été un « succès » et la France « exemplaire » : ni erreur, ni faute, ni crime, ni ingérence. Pourtant, la situation sécuritaire dans la région n’a cessé de se dégrader et l’État français porte sa part de responsabilité.
De l’huile sur le feu rappelle l’histoire de cette ingérence militaire en soulignant ses modalités et ses effets, pour la plupart méconnus : le recours aux drones armés, la réhabilitation de la contre-insurrection, les bavures systématiquement niées, l’instrumentalisation de l’aide au développement et le soutien aux pires régimes. Par une étude minutieuse des actions menées au Sahel dix ans durant, cet ouvrage entend contribuer à nourrir des prises de conscience et les mobilisations qui restent nécessaires pour en finir avec la présence militaire et l’ingérence françaises en Afrique.