Israël emprisonne le journaliste Jeremy Loffredo de The Grayzone, libéré en attendant l’enquête
Article originel :Israel jails Grayzone’s Jeremy Loffredo, releases him pending investigation
Par Wyatt Reed
The GrayZone, 11.10.24
L’affaire criminelle contre le journaliste étatsunien s’est effondrée après qu’un journaliste israélien a témoigné que son propre article contenant le rapport vidéo complet de Loffredo avait levé la censure militaire. Pourtant, Israël refuse de laisser Loffredo quitter le pays.
Le 11 octobre, le journaliste Jeremy Loffredo a été libéré de prison en Israël.
Le 8 octobre, des soldats israéliens ont arrêté le journaliste juif-étatsunien et trois autres journalistes à un poste de contrôle en Cisjordanie. D’après l’un des journalistes emprisonnés, @the_andrey_x, les soldats leur ont fermé les yeux, les ont roués de coups et les ont menacés d’armes à feu, et les ont emmenés en détention à Jérusalem.
« Les soldats... Les journalistes ont illégalement demandé de remettre leurs téléphones, et quand ils ont refusé, les soldats ont pointé une arme sur l’un des journalistes, l’ont frappé avec leurs mains et le canon d’un pistolet, puis l’ont traîné hors de la voiture et l’ont jeté sur le béton. Allongés sur le sol, ils pointaient 2 fusils sur sa tête. Le reste des journalistes sont sortis de la voiture et les militaires les ont saisis, confisquant téléphones, appareils photo et objets personnels », a déclaré @the_andrey_x.
Andrey a rappelé que, dans le cadre des abus commis sur les journalistes, « les soldats ont dit à la photographe israélienne qu’elle aurait dû être violée par le Hamas ».
Alors que les collègues de Loffredo ont été libérés après 11 heures, la division « Judea et Samaria » de la police israélienne a ouvert une enquête sur Loffredo pour avoir prétendument « aidé l’ennemi en temps de guerre ».
L’accusation de la police israélienne concernait le reportage vidéo de Loffredo pour The Grayzone, qui couvre les conséquences des frappes de missiles iraniens visant des installations militaires israéliennes. Selon la police, Jeremy avait révélé « l’emplacement des lancements de missiles à proximité ou à l’intérieur d’installations de sécurité sensibles, dans le but de porter cela à la connaissance de l’ennemi et ainsi les aider dans leurs futures attaques ».
Voir le rapport de Jeremy Loffredo, « On the ground investigating Iran’s strikes on Israel » ici.
Le 9 octobre, un tribunal israélien a déclaré qu’il avait des « soupçons raisonnables » pour prolonger l’emprisonnement du journaliste. Lors d’une audience le lendemain, la police a insisté auprès du juge de première instance Zion Sahrai que Loffredo n’était pas un vrai journaliste, mais elle n’a présenté aucune preuve qu’il poursuivait un programme hostile.
Un journaliste de la publication israélienne YNet a contesté l’allégation selon laquelle Loffredo violait les lois israéliennes sur la censure en signalant que le censeur militaire avait approuvé son propre article dans lequel était intégré un tweet contenant le compte-rendu vidéo complet de Loffredo pour The Grayzone.
Le juge Sahrai a ordonné la libération de Loffredo, déclarant que puisque les censeurs militaires israéliens ont accepté d’autoriser Ynet à publier « la nouvelle de l’arrestation de [Jeremy] et les publications qui ont mené à son arrestation », Israël ne pouvait plus justifier sa détention.
Cependant, la police a fait appel de la décision de Sahrai, en protestant que le censeur n’avait approuvé l’article YNet qu’avec effet rétroactif et ne l’aurait jamais fait s’il avait été soumis à l’avance.
Que la police se plaignait également du fait que Loffredo avait refusé de déverrouiller son téléphone pour eux, insistant sur le fait qu’ils avaient besoin de plus de temps pour craquer l’appareil. « Nous croyons que nous trouverons des choses dans son téléphone et que nous serons en mesure de le relier [au crime allégué], » a déclaré un représentant de la police... Lire la suite