Les réunions à La Haye révèlent la crise et le chaos, alors que des représentants de l’État se débattent avec les mandats israéliens
Article originel : Meetings at The Hague reveal crisis and turmoil, as state representatives grapple with Israeli warrants
The Intercept, 13.12.24
Lors d’une récente réunion à La Haye, les représentants des États à la CPI se sont dramatiquement alarmé sur les conséquences désastreuses pour l’ordre international fondé sur des règles si Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant échappaient à toute responsabilité pour les crimes de guerre commis à Gaza.
La délivrance de mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la guerre, Yoav Gallant, le 21 novembre, a non seulement choqué les institutions israéliennes et étatsuniennes, mais aussi certains des 125 États parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), qui seront bientôt chargés d’exécuter ces mandats, une fois qu’ils auront été certifiés et communiqués par le greffe de la Cour.
La semaine dernière, dans les vastes salles du Centre des Congrès du Forum mondial à La Haye, des représentants de ces pays se sont réunis pour la 23e session de l’Assemblée des États parties (ASP), l’organe représentatif qui finance, régit et supervise la mise en œuvre du traité fondateur de la CPI. L’ASP garantit en définitive que les auteurs des crimes internationaux les plus graves sont arrêtés, jugés et emprisonnés.
Lors de la réunion officielle de l’ASP et dans les coulisses des couloirs de La Haye, le sujet qui a régné dans l’esprit de tous était la question des mandats de la CPI contre Netanyahu et Gallant et les implications potentiellement désastreuses pour les règles internationales. Les parties devraient céder aux pressions extérieures visant à protéger les responsables israéliens de toute responsabilité.
Parmi les crimes dont Netanyahu et Gallant ont été accusés, dans des mandats « secrets » : « le crime de guerre de la famine comme méthode de guerre, et les crimes contre l’humanité de meurtre, de persécution et d’autres actes inhumains », tous « partie d’une attaque généralisée et systématique contre la population civile de Gaza ».
Suggérant le crime de génocide – sans utiliser le terme – les juges de la Chambre préliminaire de la CPI ont cité « des motifs raisonnables de croire [Netanyahu et Gallant] qu’ils avaient intentionnellement et sciemment privé la population civile de Gaza d’éléments indispensables à leur survie ».
Si Netanyahu, Gallant et d’autres responsables israéliens susceptibles d’être accusés de crimes graves se sentent sous la menace, les 125 États parties au Statut de Rome le ressentent aussi, confrontés à la perspective d’arrêter et de remettre en justice des dirigeants d’un pays soi-disant démocratique, Un État soutenu par l’Occident – et l’allié bien-aimé de l’État le plus puissant du monde... Lire la suite