- Les faits
- Ce que l'on sait par les médias traditionnels
- Ce qu'allèguent de rares médias
Les faits
L'Affaire Benalla depuis les révélations du journal Le Monde est devenu une affaire d'Etat. Un conseiller es-sécurité du cabinet Macron s'est livré à des violences physiques sur des manifestants lors de protestations en date du 1er mai 2018. Il a été filmé en présence de policiers avec un brassard de police et un casque de CRS en train de passer à tabac un manifestant. Cet homme qui ne fait pas partie de la police et n'avait pas le droit de porter un tel attirail avait été détaché par l'Elysée en tant qu'observateurs mais n'a pu se réfréner de se transformer en acteurs auteurs de violences importantes au côté des policiers et d'un deuxième homme Vincent Crase. L'affaire a été étouffée par l'Elysée qui n'a pas jugé nécessaire de transmettre les informations à la justice et qui a sanctionné Benalla de seulement 15 jours de suspension début mai en le réaffectant à la sécurité d'événements organisés «à l'intérieur du Palais», comme des rencontres avec des entreprises ou la célébration de la victoire des Bleus au Mondial.
Alexandre Benalla a depuis pu bénéficier d'un appartement de fonction au Quai Branly et d'un chauffeur en date du 9 juillet, avec un salaire de 10.000 euros par mois selon Le Monde et France Télévisions.
Selon LCI, il a assisté à la panthéonisation de Simone Veil le 1er juillet. Il a également été vu assurant la sécurité au côté de Macron le 13 juillet à Giverny lors d'une visite impromptue du couple présidentiel au musée Claude Monet puis le 14 juillet auprès de Macron selon Libération.
- Contrairement à la version de l'Elysée, Benalla assurait encore la sécurité de Macron les 13 et 14 juillet selon Paris-Normandie et Libération
Selon LCI, il était également présent au côté de l’équipe de France lors de la descente de leur bus sur les Champs Élysées, le lundi 16 juillet. On est donc loin des sanctions sévères annoncées par l'Elysée lors d'un point de presse en date du 19 juillet.
Depuis les révélations du journal le Monde en date du 18 juillet, au soir, Macron s'est enfoncé dans un silence assourdissant.
Tandis que l'Elysée a fini, plus de 2 mois après les faits, par entamer une procédure de licenciement le 20 juillet, Benalla et Crase ont été mis en garde à vue et finalement mis en examen alors que 3 autres policiers haut gradés ont été entendus pour avoir transmis à Benalla sur sa demande des vidéos des violences du 1er mai. Pour la journaliste du Monde qui a publié l'article, Benalla est "protégé".
Selon France 2, Alexandre Benalla disposait d'un badge d'accès à l'Assemblée nationale depuis juillet 2017. Il était autorisé à pénétrer dans l'hémicycle.
- Ce que l'on sait par les médias traditionnels.
Mais qui est Alexandre Benalla ?
Ancien militant socialiste, Alexandre Benalla commence sa carrière dans le service d'ordre du Parti socialiste (PS). D'abord bénévole pour assurer la sécurité des rassemblements pour Martine Aubry lors de la primaire socialiste de 2011, il devient salarié du parti en mars 2012 et participe à la sécurisation de la campagne présidentielle de François Hollande, selon des informations du Figaro.
Il aurait fait une brève apparition comme chauffeur d'Arnaud Montebourg à Bercy. À peine une semaine, selon le témoignage au Monde de l'ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Alexandre Benalla aurait provoqué un accident et tenté de fuir les lieux.
En 2015, sur arrêté du premier ministre de François Hollande, il intègre la session «jeunes» de l'Institut des hautes études de la sécurité et de la justice. Il s'agit d'une semaine de formation à l'école des officiers de la gendarmerie de Melun, explique Le Monde. Fin 2016, il est nommé, responsable de la sécurité du candidat d'En marche!, pour un salaire net de 3500 euros, assurent les journalistes du Monde.
En 2016, il est nommé responsable de la sécurité du candidat Emmanuel Macron, puis adjoint au chef de cabinet du nouveau président. Un parcours émaillé de plusieurs incidents. Selon Buzzfeed, un militant communiste aurait fait part de violences de la part du conseiller de Macron et d'un autre collègue : «Lorsqu'ils m'ont attrapé, j'ai crié car je ne comprenais pas pourquoi je n'étais pas autorisé à entrer dans la salle. Ils m'ont ensuite emmené dans un couloir et c'est là qu'ils m'ont frappé», a-t-il affirmé à Buzzfeed. «Alexandre Benalla m'a donné un coup sur la tête et une béquille. Son collègue aussi m'a frappé à la tête. Il n'y avait rien qui justifiait cela, je n'étais pas violent. Une fois dehors, j'ai crié "allez-y, frappez-moi devant tout le monde"», a expliqué le militant.
- Ce qu'allèguent de rares médias
Certains éléments d'informations ont été diffusés par un petit nombre de médias qui n'ont pas été repris par les grands médias traditionnels.
1. Valeurs Actuelles allègue que Benalla aurait recruté un ex-garde du corps de Macron proche de Jawad Bendaoud :
"Le colosse Makao, qui a escorté le candidat En Marche lors de la campagne présidentielle, a été filmé en train de jouer aux jeux vidéo avec “le logeur de Daech”. L’adjoint au chef de cabinet du président de la République Alexandre Benalla, pris dans une tempête politico-médiatique pour avoir tabassé, en mai dernier, un homme à terre lors d’une manifestation, à Paris, serait à l’origine du recrutement de Makao, ancien garde du corps du candidat Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, et filmé récemment en train de copiner avec... Jawad Bendaoud, hébergeur des terroristes du 13 Novembre... La relation amicale entre Makao et « le logeur de Daech » a été révélée, en juin dernier, dans une vidéo diffusée sur le réseau social Snapchat, où l'on peut voir les deux hommes jouer au jeu vidéo FIFA et plaisanter ensemble. Deux jours plus tôt, l’ancien garde du corps était invité à l’Elysée et posait tout sourire pour la photo sous les ors de la République avec Emmanuel Macron, qualifié de « chef », dans un message posté sur Twitter. .."
L'information n'a pas été reprise dans les grands médias sans doute qu'elle n'apportait pas d'élément significatif à l'enquête sur les liens entre Macron et Benalla.
2. Algérie Patriotique allègue que Benalla est un agent des services de renseignement marocain.
Le site d'informations algérien Algérie patriotique prétend dans un article intitulé "Révélation : Alexandre Benalla est un agent des services secrets marocains" que Benalla aurait été un agent des services marocains :
" En effet, des sources informées ont révélé à Algeriepatriotique que le déjà ex-chargé de mission auprès du chef de cabinet du président Macron est, en réalité, un agent de la DGED marocaine".
Une allégation du site algérien qui semble pour l'instant peu étayée et plus liée aux tensions entre Alger et Rabat que fondée sur des preuves objectives. En tous les cas le site d'information algérien ne les a pas encore fournies. Une probable intox... D'ailleurs le site n'a pas publié d'autres informations à ce sujet. Cela explique pourquoi ces infos n'ont pas été reprises par les médias traditionnels probablement ? Toutefois, selon La Lettre A et Maghreb Confidentiel, Benalla a travaillé plusieurs années pour le groupe Velours, spécialisé dans la sécurité privée et fondé par d’anciens policiers au Maroc. Un vent de Françafrique soufflerait-il sur l'affaire Benalla ? Selon Mondafrique, "d’après le registre du commerce marocain, Alexandre Benalla devient le dirigeant d’une antenne montée par l’entreprise à Casablanca, en octobre 2015, qui cesse vite son activité avant d’être dissoute en 2017". Néanmoins Mondafrique considère qu'Algérie patriotique va trop loin (et sans la moindre preuve) en l'associant à un agent des services secrets marocains : "De là à faire de l’agent de sécurité d’Emmanuel Macron, un sous marin des services marocains au sein du pouvoir français, il y a un sérieux pas à franchir. Pourtant, sans preuves, le site Algérie Patriotique, proche de quelques chefs de l’ancien DRS (services algériens jusqu’en 2015), n’hésite pas à invoquer « des sources informées » pour révéler que le déjà ex-chargé de mission auprès du chef de cabinet adjoint du président Macron est, en réalité, « un agent de la DGED (services secrets marocains), dont il a gravi les échelons doucement mais sûrement, depuis qu’il fut introduit dans les rouages du Parti socialiste par l’ancienne ministre de l’Education, Najet Vallaud Belkacem, elle-même inféodée à Rabat ». Le parcours d’Alexandre Benalla est tellement inédit et choquant qu’il suscite apparemment les hypothèses les plus extravagantes."
On attend la suite de cette affaire d'Etat où le chef de l''Etat s'est plongé jusqu'à maintenant dans un profond et assourdissant silence ouvrant la voie à toutes les spéculations. Un député LR, Christian Jacob a parlé de "barbouzes" au service du pouvoir. Y-a-t-il encore une police parallèle au service du pouvoir sous la Vème République ? Affaire françafricaine ? Les spéculations vont bon train.
A suivre...
MAJ le 22.07.18 à 21h40
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